Il faudra encore subir l’air polaire un moment

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Le titre des nouvelles prévisions de la Commission européenne est « après un hiver difficile, la lumière au bout du tunnel », …

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Le titre des nouvelles prévisions de la Commission européenne est « après un hiver difficile, la lumière au bout du tunnel ». En pleine vague de froid cela pourrait faire sourire, mais l’hiver pourrait être plus long que prévu.

Prévisions de l’hiver

Ces dernières sont meilleures que celles du mois de novembre tout en étant moins bonnes. Je m’explique. Si je regarde les prévisions en chiffres, elles sont clairement moins bonnes pour 2021, mais meilleures pour 2022. Pour la zone euro, la Commission table pour 2021 et 2022 sur une croissance de 3.8%, alors qu’en novembre elle tablait sur un taux de 4.2% et de 3% respectivement. On assisterait donc à une forme d’étalement de la croissance plutôt qu’à une forte reprise.

La bonne nouvelle selon la Commission est que « les économies de la zone euro et de l’UE devraient retrouver leurs niveaux de production d’avant la crise plus tôt que ne le prévoyaient les prévisions économiques de l’automne 2020, principalement grâce à une dynamique de croissance plus vigoureuse qu’anticipé pour le second semestre 2021 et l’année 2022 ».

Moralité, la Commission ne sait pas trop, comme tout le monde faisant preuve d’honnêteté, compte tenu de ces incertitudes, mais le risque d’un recul de la croissance est bien réel en cas de nouvelles mesures face à l’avancée fulgurante des variants.

Si je reprends le dernier sondage de Reuters (voir graphique), ce risque d’une rechute de la croissance est bien réel selon les économistes interrogés.

Le Bureau du Plan a aussi sorti ses prévisions d’hiver pour la Belgique et table sur une croissance de 4.1% en 2021 après un recul de 6.2%, grâce aux exportations et à la consommation des ménages. De nouveau, ces prévisions tablent sur une première partie de l’année compliquée mais largement compensée par une forte hausse de l’activité avec les vaccins sur la deuxième partie de l’année.

Le constat du Bureau du Plan est que ce rebond sera donc permis par la consommation car malgré le choc en 2020, le revenu disponible réel des particuliers a encore légèrement augmenté en 2020 (0,7 %). Ce qui signifie que comme la consommation a reculé de 7.7% en 2020, et que l’épargne des ménages a fortement progressé (20.3 en pourcentage du revenu disponible), on assistera en 2021 a un effet de rattrapage qui devrait booster la croissance.

Sur le front de l’emploi, le Bureau du Plan se montre plus optimiste et table sur une perte de 37.000 emplois sur les deux années (2020 et 2021) suite à une situation un peu moins grave que prévu.

Concernant l’inflation, après un taux de 0.7% en 2020, le Bureau du Plan table sur un taux de 1.3%, porté en partie par la hausse des prix de l’énergie.

Vous avez remarqué que dans ces prévisions d’une croissance quand même soutenue en 2021, le Bureau du Plan ne parle pas de l’impact des entreprises et à raison. En effet, en 2020, les investissements des entreprises ont chuté de 10.1% et que « l’incertitude actuelle et la baisse des taux d’utilisation des capacités de production amènent les entreprises à reporter leurs investissements, lesquels ne devraient dès lors se redresser que de 1,0 % en 2021 ».

En résumé, et en regardant le ciel qui rougeoie ce matin, je pourrais prendre l’image de ce ciel, qui est magnifique, promesse d’une belle journée lumineuse, mais qui n’en demeurera pas moins glaciale, pour décrire le tableau des différentes prévisions. Ces dernières sont comme ce ciel, la promesse d’une année 2021 marquée par une forte reprise de la croissance, mais il faudra pour cela encore affronter l’air polaire des variants, des mesures de restriction et de la lenteur des vaccinations.

Même le vin est touché

En France, les exportations sont portées par l’aéronautique, en berne avec la crise, et par les vins et spiritueux, impactés aussi par la crise sanitaire et en plus les tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis en rétorsion des aides à Airbus.

Résultat, ces dernières ont chuté de 13.9% en 2020 pour revenir à leur niveau de 2016. Le recul a été de 18% vers les Etats-Unis et de 15.2% vers la Chine avec un recul particulièrement marqué pour le champagne (-17% en volume) et le cognac (-11.6% en volume).

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