L’Asie se détache et se démarque de plus en plus avec comme tête de pont la Chine où les indices économiques ….
L’Asie largue les amarres
L’Asie se détache et se démarque de plus en plus avec comme tête de pont la Chine où les indices économiques continuent de confirmer la reprise, alors que l’Europe doit se refermer.
L’Asie à la pointe
Ce week-end a été signé le Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) entre les 10 membres de l’ASEAN, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Même si l’impact de cet accord sur le marché devrait être limité, étant donné que les termes de l’accord ont été convenus l’année dernière, il couvre quand même près d’un tiers de la population mondiale et environ 29 % du PIB mondial, et verra les tarifs douaniers progressivement abaissés dans diverses régions au cours des prochaines années.
Le RCEP est considéré comme bénéfique pour la croissance globale en Asie, la Chine étant susceptible de jouer un rôle de plus en plus important dans le commerce asiatique, en particulier depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) en 2017. L’Inde s’est retirée des négociations l’année dernière, craignant que cette élimination des droits de douane n’inonde ses marchés intérieurs d’importations et ne porte préjudice aux producteurs locaux, bien que les parties à l’accord aient maintenu que la porte restait ouverte pour l’Inde.
Le poids de la Chine devrait donc encore être plus grand dans le futur, et en attendant les indicateurs économiques confirment la reprise. La production industrielle a augmenté de 6.9% en taux annuel en octobre, et les ventes de détail ont progressé de 4.3% contre 3.3% le mois précédent, preuve de la reprise de la consommation intérieure. Pas étonnant que le yuan se renforce, comme le montre le graphique, ni que les bourses asiatiques soient bien orientées.
Et surtout qu’en plus ces dernières profitent aussi des chiffres au Japon, même si cela révèle le fait d’un rattrapage et que par la suite la croissance sera plus modeste. Comme pour la plupart des pays, le Japon a connu une très forte hausse de son PIB au troisième trimestre. Après une chute de 28.8%, le PIB a connu une reprise de 21.4%, avec une hausse record de 4.7% de la consommation privée. Cela n’empêchera pas l’économie japonaise d’afficher un recul de 5.6% sur l’année fiscale qui se termine en mars 2021, selon les estimations.
Pas étonnant que le Nikkei termine en forte hausse, et comme le montre le graphique, il est à son niveau le plus haut depuis 29 ans, soutenu aussi par les espoirs d’avancées sur un vaccin.
L’Europe se confine
La situation en Europe demeure préoccupante même si un ralentissement s’observe dans les contaminations et les hospitalisations. Pour autant, les prochains mois vont rester compliqués et nous n’allons pas retrouver une vie normale de sitôt.
L’Allemagne envisagerait des nouvelles mesures, telles que la limitation à deux du nombre de personnes d’un même foyer et l’obligation pour les étudiants de porter un masque. Et le ministre allemand de l’économie a mis en garde contre un assouplissement trop précoce des restrictions et a averti que les fermetures partielles pourraient durer 4 à 5 mois, déclarant qu’ils “ne peuvent pas se permettre une fermeture yo-yo avec une ouverture et une fermeture constante de l’économie”.
De son côté, l’Autriche va procéder à un confinement national jusqu’au 6 décembre au moins. Et ne parlons pas de la situation en Italie qui s’aggrave et semble échapper à tout contrôle.
Dans ce ciel bien morose, il y a quand même une petite éclaircie, même si elle est timide, avec l’espoir d’un accord sur le Brexit. Cet espoir est apparu après l’annonce que Dominic Cummings, le plus puissant conseiller du Premier ministre Boris Johnson, quitterait Downing Street à la mi-décembre.
Pendant ce temps, le négociateur principal du Brexit en Grande-Bretagne, David Frost, a déclaré dimanche que la Grande-Bretagne et l’UE ont fait quelques progrès dans leurs négociations sur l’accord commercial post-Brexit mais pourraient ne pas réussir à obtenir un accord. Ce qui explique pourquoi le sterling, voir graphique, s’est un peu renforcé ces derniers jours par rapport à l’euro.
Malgré un spread (voir graphique) qui s’élargit en faveur des taux américains, le dollar s’affaiblit par rapport à l’euro avec le retour de la confiance sur les marchés financiers.
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