Dans ses prévisions de l’été, la Commission européenne insiste lourdement sur les divergences …
Risque de reprise asymétrique en Europe
Dans ses prévisions de l’été, la Commission européenne insiste lourdement sur les divergences qui devraient se marquer entre pays dans la phase de reprise.
Prévisions de la Commission
La Commission a revu ses prévisions à la baisse, même si elle table sur le fait que normalement le pire est derrière nous. Pour la zone euro, elle estime le recul de 8.7% en 2020 contre une précédente estimation à -7.7%, et un rebond de 6.1% en 2021 contre 6.3%.
Le tableau donne le détail des prévisions par pays, dans lequel il faut pointer la forte aggravation des prévisions pour la France, l’Espagne et l’Italie.
Et ces prévisions reflètent les inquiétudes de la Commission qui constate que « le choc pour l’économie de l’UE est symétrique en ce que la pandémie a frappé tous les États membres. Toutefois, tant l’intensité de la baisse de la production en 2020 que la force du rebond en 2021 devraient être sensiblement divergents. Les différences de niveau d’incidence de la pandémie et de vigueur de la reprise dans les États membres semblent désormais devoir être encore plus prononcées que ce qui avait été prévu au printemps ».
Les indicateurs économiques de ces derniers jours en Europe ont beau confirmer le rebond, il n’est néanmoins insuffisant pour combler le recul des mois précédents.
C’est de nouveau le cas avec celui de la production industrielle en Allemagne. Elle a progressé de 7.8% au mois de mai, chiffre inférieur aux prévisions et qu’il faut mettre en perspective par rapport au recul de 17.5% en avril. Et comme le montre le graphique, en chiffre annuel, elle a reculé de 19.37% et le chemin semble très long pour revenir au niveau d’avant crise.
Surtout que l’Allemagne dépend de la santé économique de ces plus proches voisins, et comme le souligne la Commission, la reprise sera asymétrique dans la zone euro.
Le marché de l’emploi laisse perplexe
Le marché de l’emploi aux Etats-Unis continue de laisser perplexe et est compliqué à interpréter.
Le rapport du ministère du travail hier a montré un rebond des offres d’emploi, une mesure de la demande de travail, mais qui est difficile à concilier avec les 31,5 millions de personnes qui recevaient des chèques de chômage à la mi-juin.
Certains s’interrogent même sur la réalité de ces offres d’emploi et se demandent s’il ne s’agit pas tout simplement d’offres qui étaient existantes avant la crise.
Et pourtant, le rapport mensuel de l’enquête sur les offres d’emploi et le roulement de la main-d’œuvre (JOLTS), a montré que l’embauche s’est accélérée de 2,4 millions d’emplois pour atteindre 6,5 millions, le plus grand nombre depuis que le gouvernement a commencé à suivre cette statistique en 2000. Le taux d’embauche est passé de 3,1 % en avril à 4,9 %, un record historique.
Mais même avec le record d’embauche des deux derniers mois, le nombre d’emplois est inférieur de 14,7 millions à son niveau d’avant la pandémie. Et surtout vu la hausse du nombre de cas dans certains Etats, on assiste à de nouvelles fermetures qui devraient entrainer une nouvelle vague de licenciements.
Inquiétudes en Australie
Le dollar australien est resté relativement stable (voir graphique), malgré l’augmentation du nombre de personnes contaminées et la décision du confinement de Melbourne, ville de 5 millions d’habitants.
Vu le poids de l’Etat de Victoria dans le PIB national, environ 24%, un arrêt prolongé de l’activité ne sera pas sans conséquences pour la reprise qui était attendue au troisième trimestre.
Cela pourrait obliger le gouvernement a procéder à une rallonge budgétaire avec comme corollaire une poursuite des interventions de la banque centrale. Cette dernière a d’ailleurs réitéré hier qu’elle ferait tout ce qui est nécessaire pour maintenir les rendements obligataires à trois ans à un niveau proche de 0,25 % et pour que le marché de la dette fonctionne correctement.
Mais S&P a déjà averti que les événements de Melbourne pourraient mettre en danger la note de crédit triple A de l’État de Victoria si la perturbation économique devait durer plus longtemps que prévu. “La perspective négative de notre notation sur l’Etat reflète le fait que la réforme budgétaire de Victoria pourrait être retardée” a déclaré S&P.