Les indicateurs en Europe ont confirmé le rebond de l’activité, tout en confirmant aussi que ce dernier ….
Il y a rebond et rebond !
Les indicateurs en Europe ont confirmé le rebond de l’activité, tout en confirmant aussi que ce dernier ne sera pas en V comme escompté malgré l’ampleur du rebond.
Rebond en Europe
Premier indicateur qui affiche un sacré rebond est celui des ventes de détail (voir graphique). Pour la zone euro, d’un mois à l’autre, ces dernières ont progressé de 17.8% et pour l’UE de 16.4%. Malgré ce fort rebond, sur un an, elles affichent cependant encore une baisse de 5.1% dans la zone euro et de 4.2% dans l’UE.
Sur base des données d’Eurostat, pour la zone euro, sur un an, comme le montre le graphique, il n’y a pas de tendance globale qui ressort, mais au contraire de grandes divergences en fonction du types de ventes.
Le deuxième indicateur est le rebond de 10.4% des commandes à l’industrie en Allemagne. Cependant, ce chiffre est inférieur aux prévisions, et surtout il faudra du temps pour combler le retard accumulé les mois précédents. Cela confirme que la reprise ne sera pas aussi fulgurante que la chute. Le chiffre de la production industrielle en Allemagne devrait confirmer cet état de fait avec une hausse mensuelle attendue de 11.10%, mais un taux annuel qui resterait largement négatif à -16.90% contre -25.30%.
C’est exactement le même constat avec l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs dans la zone euro. Comme le montre le graphique, certes le moral s’est amélioré, mais le chemin est encore long avant de retrouver le niveau d’avant crise. Il ressort en effet de cette enquête que les investisseurs s’attendaient à ce que seulement 60 % environ des pertes économiques liées au coronavirus soient récupérées en un an dans la zone euro.
Rallye à Shanghai
Deuxième journée de forte hausse de l’indice de Shanghai, mais qui incite à une certaine prudence car elle semble orchestrée par le pouvoir. Dans un contexte de tension avec les Etats-Unis avec un nouveau tweet de Trump, « la Chine a causé de grands dommages aux États-Unis et au reste du monde ».
Trump aurait d’ailleurs l’intention de publier des décrets sur un certain nombre de sujets, notamment la Chine, la fabrication, l’immigration et le prix des médicaments.
C’est dans ce contexte que le pouvoir en Chine semble décidé à soutenir la bourse avec un éditorial dans le China Securities Journal , organe officiel, relevant que « l’économie chinoise se redresse, tandis que ses marchés des capitaux sont en cours de réforme et attirent l’argent du pays et de l’étranger, ouvrant la voie à un marché haussier sain ».
Cette hausse s’accompagne aussi d’une hausse du yuan comme le montre le graphique par rapport au dollar, même si ce dernier est légèrement orienté à la baisse contre toutes les devises.
Mais cette hausse de la bourse de Shanghai n’est pas suivie par toutes les bourses et entre autres pas par le Nikkei. Il faut dire que les dépenses de consommation au Japon ont reculé beaucoup plus que prévu au mois de mai après un mois d’avril déjà lourdement pénalisé.
Elles ont en effet baissé de 16.2%, soit la plus forte chute jamais observée depuis le début de l’indice en 2001, et alors que l’on tablait sur une baisse de 12.2% et que le mois d’avril avait connu une chute de 11.1%.
Rebond des services
Comme partout ailleurs, le secteur des services se redresse aux Etats-Unis, comme le montre le graphique.
Il faut reconnaitre que le rebond est spectaculaire, mais la crainte d’un reconfinement partiel, déjà effectif dans certains Etats, pourrait de nouveau peser sur cet indice. Et cette crainte a d’ailleurs un rien pesé sur le prix du baril, et malgré la hausse de la bourse on a vu les taux aux Etats-Unis légèrement reculer.
Et l’inquiétude est d’autant plus grande que certaines mesures de soutien se terminent à la fin de ce mois. D’ailleurs, le président de la Banque fédérale de réserve d’Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré que la reprise économique américaine risquait de s’essouffler en raison du récent pic de cas de coronavirus dans de nombreux États américains. « Les données de haute fréquence ont montré un “nivellement” de l’activité économique à la fois en termes d’ouvertures d’entreprises et de mobilité », a-t-il déclaré au journal Financial Times. « Nous constatons un certain nombre de choses, dont certaines sont troublantes et pourraient suggérer que la trajectoire de cette reprise va être un peu plus chaotique qu’elle ne le serait autrement ».