Ceci n’est pas une reprise en Europe

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C’est ce que laissent sous-entendre les indices de confiance publiés dans la zone euro fin de la semaine passée….

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C’est ce que laissent sous-entendre les indices de confiance publiés dans la zone euro fin de la semaine passée, après la phase de rattrapage de ces derniers mois.

Recul des indices PMI

Après une période d’euphorie liée à la reprise de l’activité, particulièrement dans le secteur des services, les indices PMI ont fléchi au mois d’août contre toute attente.

Si l’on observe le graphique pour l’Allemagne, l’indice PMI des services est passé de 55.6 à 50.8 suite aux craintes d’une nouvelle vague, à cause des restrictions pour voyager et d’une demande intérieure qui demeure faible malgré les mesures de soutien prises par le gouvernement.

En France, deuxième graphique, non seulement l’indice PMI des services recule aussi très nettement, mais l’indice manufacturier repasse sous le seuil des 50, ce qui reflète un double ralentissement de l’économie. Après un recul du PIB de 13.8% au second trimestre, et alors qu’un rebond significatif était attendu, ces indices viennent jeter le trouble.

 

Et si l’on prend la situation pour l’ensemble de la zone euro, le graphique a exactement la même tendance avec un recul très marqué de l’indice PMI des services, qui fait donc craindre un tassement de l’activité.

Pour compléter le tableau, l’indice de confiance des consommateurs en Belgique, voir graphique, est lourdement retombé sous un double effet comme le souligne la BNB dans son communiqué. « À la fin de juillet, face au regain de cas de contamination au COVID-19, le gouvernement fédéral a décidé de restreindre la « bulle sociale » et d’autoriser les autorités locales à prendre des mesures plus contraignantes concernant le port du masque. Par ailleurs, la crise politique qui s’éternise a refait surface dans l’actualité au mois d’août. Ce sont probablement autant d’éléments qui minent le moral des ménages ».

Contraste par rapport aux USA

Ce constat met en évidence la reprise par contre de l’activité aux Etats-Unis, même si le décalage provient aussi du fait que l’Europe est sortie avant de la période de confinement.

Mais les signaux aux Etats-Unis sont plus encourageants, aussi bien les données à haute fréquence que les indices de confiance.

Si l’on regarde les indices PMI, le constat est saisissant et en totale opposition avec les indices en Europe. L’indice composite PMI a atteint un niveau de 54,7 ce mois-ci, le plus élevé depuis février 2019, contre 50,3 en juillet. Pour le secteur manufacturier, c’est le plus élevé depuis janvier 2019 et pour le secteur des services, il est le plus élevé depuis mars 2019.

“Le moteur de la reprise générale de la production a été la demande plus forte des clients”, a déclaré Markit dans son rapport. “Le total des nouvelles affaires a augmenté pour la première fois depuis février et à un rythme solide. Les entreprises manufacturières ont enregistré une augmentation plus forte des entrées de nouvelles commandes qu’en juillet, tandis que les prestataires de services ont signalé une nouvelle augmentation de leurs ventes”.

Autre signe encourageant, les ventes de maisons aux États-Unis ont augmenté à un taux record pour un deuxième mois consécutif (voir graphique). Il faut dire que la conjonction de taux hypothécaires qui se maintiennent à un niveau presque record et une tendance au travail à domicile qui semble inciter de nombreux Américains à s’éloigner des centres-villes a entrainé une hausse de 24.7% en taux annuel des ventes de logements existants.

Dans le même temps, le prix des maisons a également atteint un niveau record de 304 100 dollars.

Combinées à la hausse de 20,2 % enregistrée en juin, les ventes de maisons ont augmenté de près de 50 % en deux mois.

Même contraste en Grande-Bretagne

L’activité se reprend avec une hausse très marquée des ventes de détail, et des indices PMI qui poursuivent sur leurs lancées (voir graphique), avec même un indice composite qui a atteint son plus haut niveau depuis octobre 2013.

Et cela malgré un enlisement total des discussions avec l’UE dans le cadre des négociations pour arriver à un accord avant la fin du mois d’octobre pour qu’il soit ratifié avant la fin de l’année.

Mais comme souligné au début de ce billet, si l’on regarde les indices PMI pour la zone euro, où les pays sont sortis de l’isolement plus tôt que la Grande-Bretagne et que les Etats-Unis, ils indiquent un essoufflement de la demande, alors même que les craintes d’une nette dégradation du marché de l’emploi ne font que s’esquisser. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis vont-ils connaitre la même désillusion et le même essoufflement mettant ainsi un terme définitif à l’espoir encore entretenu par certains d’une reprise en V ?

Désolé pour le retard, mais un problème technique m’empêchait de pouvoir insérer les graphiques.

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