L’Europe une nouvelle fois à la traîne ?

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Le FMI a publié une mise à jour de ses prévisions, avec une note d’espoir, tout en soulignant que ces dernières ….

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Le FMI a publié une mise à jour de ses prévisions, avec une note d’espoir, tout en soulignant que ces dernières sont « soumises à un très grand degré d’incertitude ».

Entre espoir et incertitude

L’espoir est entretenu par les plans de soutien, en particulier aux Etats-Unis, et la vaccination, ce qui a incité le FMI a revoir légèrement à la hausse ses prévisions pour l’économie mondiale. Cette dernière devrait connaitre une croissance de 5,5 % en 2021, puis de 4,2 % en 2022. Les prévisions pour 2021 sont revues à la hausse de 0,3 point par rapport aux prévisions précédentes car il est attendu que l’activité s’affermira plus tard dans l’année grâce aux vaccins et sous l’effet de mesures de soutien supplémentaires dans un petit nombre de grands pays.

Et en analysant en détail le tableau des prévisions par pays, il faut constater que l’Europe est quasiment la seule région à voir ses prévisions revues à la baisse. La révision de la croissance au niveau mondial est donc le fait surtout des Etats-Unis, de l’Inde et des pays d’Amérique Latine.

Pour autant, ces révisions à la hausse ne doivent pas masquer les facteurs baissiers soulignés par le FMI qui pourraient venir mettre à mal la reprise. Ces facteurs sont le risque d’une résurgence du virus ou de nouveaux variants, une forte hausse des infections et décès, de nouvelles mesures de confinement, une vaccination plus lente, une intensification des troubles sociaux, et la fin trop rapide des mesures de soutien aux entreprises.

Ces révisions à la baisse pour l’UE sont quand même interpellantes, car une nouvelle fois l’Europe semble à la traîne et incapable de se fédérer pour répondre rapidement et efficacement aux défis qui nous attendent.

Dynamique américaine

Pour expliquer la révision à la hausse de 2% des prévisions pour les Etats-Unis, le FMI avance le maintien de la forte dynamique observée au deuxième semestre 2020 et le soutien supplémentaire apporté par le train de mesures budgétaires adopté en décembre 2020.

Cette dynamique devrait se poursuivre avec le soutien de la FED, qui se réunit aujourd’hui, et qui devrait confirmer sa politique accommodante. Alors que de son côté, Biden a annoncé l’achat de 200 millions de doses de vaccin et de sa volonté d’accélérer les vaccinations.

Cette dynamique s’observe aussi dans les chiffres même si cela demeure fragile, comme par exemple la confiance des consommateurs. Comme le montre le graphique, cette dernière s’est stabilisée en passant de 87.1 à 89.3, toujours fragilisée par la pandémie et les craintes d’une nouvelle détérioration du marché de l’emploi. Mais la mise en place du plan de soutien et l’accélération des vaccinations pourraient rapidement enclencher une hausse de la confiance à brève échéance.

Par contre le marché immobilier continue de très bien se comporter avec entre autres l’indice S&P Case-Shiller, qui mesure l’évolution des prix moyens dans 20 grandes villes américaines. Comme le montre le graphique, cet indice a grimpé de 9.1% sur un an, après un bond assez spectaculaire de 8% en novembre par rapport à octobre.

Cette hausse s’explique par une demande qui reste extrêmement forte avec des stocks historiquement bas dans un contexte où les taux d’intérêt demeurent très favorables.

La Grande-Bretagne s’enfonce

Avec le cap des 100.000 morts qui a été franchi et une situation sanitaire qui ne s’améliore pas, ce qui oblige le gouvernement à prendre de nouvelles mesures restrictives.

Mais également sur le front économique avec une hausse du taux de chômage à 5% pour les trois derniers mois jusqu’à novembre, soit le taux le plus élevé depuis la mi-2016.

Et la situation risque encore de s’aggraver avec la conjonction des nouvelles mesures de lockdown et les freins à l’activité à cause des contraintes administratives au commerce avec l’UE. Déjà les détaillants britanniques alertent sur la plus forte baisse annuelle des prix depuis le mois de mai dernier.

Le British Retail Consortium constate que « la bureaucratie liée au Brexit, la hausse des coûts d’expédition mondiaux et des prix des denrées alimentaires, ainsi que le poids des fermetures forcées et des restrictions pour de nombreux commerces de détail, signifie que les pressions sur les prix s’accumulent ».

Et la situation devrait empirer alors que les premiers chiffres montrent une chute de 35% des dépenses de consommation début janvier.

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