C’est pas faute d’avoir prévenu

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Les bourses se sont prises en pleine figure une réalité qu’elles avaient complètement occulté, à savoir …

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Les bourses se sont prises en pleine figure une réalité qu’elles avaient complètement occulté, à savoir celle que le virus ne s’est pas évanoui dans la nature et que la reprise sera lente et longue.

Retour à la réalité

La tonalité va rester à la baisse sur les bourses après la forte correction hier des bourses européennes et américaines. Ces corrections sont la conséquence des réactions du marché après la FED et des préoccupations liées à une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 aux États-Unis, qui, avec les récentes surenchères de la récente reprise, ont exacerbé la vente d’hier.

Jusqu’à présent, les messages de la FED n’ont pas été entendus, où entendus seulement sur sa partie d’une politique monétaire accommodante sur une longue période. Mais le message de Powell mercredi a dessillé les yeux de ceux qui croyaient en une reprise rapide.

Et ces propos sont en plus tombés au moment où, un mois après le début des efforts visant à rouvrir l’économie américaine, il n’y a guère de clarté sur le rythme et la durabilité de la reprise.

Les données sur le trafic des téléphones portables, la gestion du temps des employés et les demandes hebdomadaires de prestations de chômage indiquent une remontée continue et régulière, mais qui montre de fortes divisions entre les États, et certaines preuves que la propagation du coronavirus pourrait être plus importante dans les endroits où l’activité économique reprend plus rapidement.

Preuve que la situation pose question, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a exclu un nouvel arrêt de l’économie américaine, quelle que soit la trajectoire du Covid-19.

Dans le même temps, l’activité économique ne rebondit pas rapidement ni uniformément, ce qui pose la question de la nécessité ou pas d’augmenter davantage les fonds d’urgence pour atténuer les retombées économiques.

Et le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage (voir graphique), certes montre un tassement mais il reste extrêmement élevé. Ces inscriptions ont reculé de 355.000 d’une semaine à l’autre pour s’établir à 1.542 millions.

Cette forte correction a entrainé une remontée de la volatilité, logique, mais dans des proportions encore raisonnables comme le montre le graphique. Les taux d’intérêt, qui avaient déjà sensiblement baissé après les propos de Powell, ont légèrement continué à reculer.

Mais après les bourses, c’est sans aucun doute le prix du baril qui a connu la plus forte correction sur ces craintes d’une résurgence du virus et d’un nouvel arrêt de l’économie. Et ce mouvement a été accentué par l’annonce d’une hausse importante des stocks aux Etats-Unis, preuve que la reprise n’est pas aussi rapide qu’escomptée.

Discussions sur le Brexit

Il y a urgence et jusqu’à présent on ne peut pas dire qu’il y ait eu des avancées significatives. Pour tenter de faire bouger les lignes, des discussions de haut niveau entre l’UE et le Royaume-Uni auront lieu lundi, au cours desquelles le Premier ministre britannique Boris Johnson s’entretiendra avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

Normalement, fin juin, est la date butoir pour définir si la période de transition est prolongée ou pas, et à ce stade la position de la Grande-Bretagne n’a pas changé. Il a quand même été défini d’un calendrier “intensifié” de discussions jusqu’en juillet.

Mais en attendant, la Grande-Bretagne n’échappe pas à la dureté des chiffres sur l’état de l’économie en avril. Le PIB pour le mois d’avril est attendu en recul de 18.70% contre une baisse de 5.80% le mois précédent. Pour la même période, la production industrielle devrait avoir chuté de 15%, soit en taux annuel un recul de 19.30% contre -8.20% le mois précédent.

Mais ne nous leurrons pas, les chiffres en Europe ne sont guère meilleurs avec un recul attendu en zone euro de la production industrielle en avril de 18.50% contre -11.30% le mois passé, soit un taux annuel de -28.80% contre -12.90%.

Le chemin sera long avant la reprise et les chiffres sur la période avril-mai vont seulement maintenant nous donner l’ampleur du choc, mais devant l’ampleur de ce choc, je me dois de prévenir sans pour autant être comme Cioran. Ce dernier a écrit en effet « le plaisir qu’on éprouve à prévoir une catastrophe diminue au fur et à mesure qu’elle approche, et il cesse tout à fait dès qu’elle survient ».

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