Tout est permis, même pour les bourses, qui continuent leur mouvement de hausse, portées par l’euphorie …
Tout est permis pour les bourses
Tout est permis, même pour les bourses, qui continuent leur mouvement de hausse, portées par l’euphorie du déconfinement et les interventions des banques centrales et des gouvernements.
Hausse des bourses
Ce qui est particulièrement le cas, cette hausse des bourses, en Europe, car c’est évidemment la région qui vit maintenant au rythme du déconfinement et du « tout est permis sauf » qui ouvre des perspectives.
A côté de cela, l’Europe continue et, l’euro aussi par la même occasion, de bénéficier des interventions des Etats dont la dernière en date est celle du gouvernement allemand.
En effet, après un premier plan d’urgence, la coalition au pouvoir a adopté hier un plan de relance pour un montant de 130 milliards d’euros pour les années 2020/2021.
Ce plan vient donc s’ajouter au plan de sauvetage de 750 milliards d’euros convenu en mars, et qui comprenait un budget supplémentaire de 156 milliards d’euros financé par la dette.
Ce plan comprend une baisse de la TVA de 19 % à 16 % pendant six mois à partir du 1er juillet, et d’un taux de TVA réduit de 7 % pour l’hôtellerie pour la même période (coût estimé 20 milliards d’euros). Il comprend également 10 milliards d’euros par an pour aider les municipalités en difficultés.
Il est prévu également une allocation unique de 300 euros par enfant pour aider les familles, ainsi qu’un doublement des incitations pour promouvoir la vente de voitures électriques.
A côté de ces nouvelles mesures, qui creusent encore un peu plus le déséquilibre entre l’Allemagne qui peut se permettre de tels plans et d’autres pays qui n’en ont budgétairement pas les moyens, on attend également (ou les marchés espèrent) des annonces de la BCE cet après-midi.
Il n’est en effet pas exclu que la BCE annonce, car elle va devoir le faire tôt ou tard vu la vitesse des achats, une augmentation de son programme PEPP pour un montant de 500 milliards d’euros supplémentaires (750 milliards actuellement) et d’un allongement de sa durée sur 2021 (actuellement limité à 2020).
N’oublions cependant pas que toutes ces mesures sont prises et que d’autres devront encore l’être parce que les entreprises de la zone euro ont subi une contraction dévastatrice de leur activité et que la reprise est lente comme le montre le graphique de l’indice PMI composite dans la zone euro.
Et que le chômage va s’aggraver dans les prochains mois, comme en Allemagne qui a vu son taux passer de 5.8% à 6.3%, soit 238.000 personnes qui ont perdu leur emploi. Et ce taux de chômage en zone euro est passé de 7.1% à 7.3%.
Conséquence également de cet arrêt de l’activité, les prix à la production dans la zone euro ont reculé de 2% d’un mois à l’autre en avril, soit une baisse de 4.5% en taux annuel. Certes, la baisse du prix du baril n’est pas à négliger dans ce mouvement, mais cela reflète aussi l’impact de la crise.
La Suisse souffre aussi
Même par rapport au franc suisse, l’euro s’est renforcé comme le montre le graphique.
Comme pour la zone euro, les indices PMI se redressent mais demeurent encore très loin du seuil des 50 et la reprise sera lente.
L’économie suisse s’est contractée de 2.6% au premier trimestre, soit une baisse de 1.3% en taux annuel. Ces chiffres sont pires que prévu et sont la conséquence d’une chute du commerce extérieur ainsi que de la consommation intérieure. Le secteur des fabrications de machines et d’instruments de précision a été particulièrement affecté par le ralentissement de la demande mondiale. Le secteur chimique et pharmaceutique a pu un peu sauver les meubles.
Le gouvernement table sur une chute de 6.7% du PIB cette année et d’un rebond de 5.2% en 2021.
Le chômage au centre de toutes les attentions
Il s’agit bien évidemment du chômage aux Etats-Unis dont le chiffre est attendu demain et qui devrait passer de 14.7% à 19.8%.
Mais la situation s’améliore tout doucement comme l’a indiqué la publication du chiffre pour le secteur privé publié par la société ADP. Selon cette société, les destructions d’emploi ont été de 2.76 millions contre un nombre record de 19.557 millions en avril.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage (voir graphique) devraient retomber à 1.8 millions contre 2.123 millions la semaine passée. Et même si ce chiffre n’a plus rien de comparable à celui des 6.867 millions en mars, il reflète néanmoins encore une dégradation du marché de l’emploi malgré le déconfinement. Ce qui exacerbe encore un peu plus les inégalités sociales et contribue à augmenter la tension.