L’automobile, secteur sinistré

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L’accélération du déconfinement en Europe, l’annonce de la Commission européenne, l’augmentation possible …

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L’accélération du déconfinement en Europe, l’annonce de la Commission européenne, l’augmentation possible la semaine prochaine du programme de rachats de la BCE ont poussé l’euro à la hausse, avec aussi un dollar sous pression.

L’euro en hausse

Même si l’euro par rapport au dollar (voir graphique) reste dans son range 1.08-1.15, que nous connaissons depuis 1 an et demi, l’euro s’est un peu renforcé suite à une situation qui semble meilleure en Europe.

Ce qui a joué en faveur de l’euro est clairement le déconfinement qui s’accélère, et on l’a encore vu avec la France hier, et également, le plan ambitieux de la Commission, même si on sait que ce dernier n’est pas encore acquis.

Mais dans le même temps, le dollar est en recul par rapport à toutes les devises, et donc l’euro aussi, à cause des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Et le risque de voir Trump annoncer des mesures de représailles aujourd’hui après le vote de la loi de sécurité nationale pour Hong Kong a encore accentué la tendance à la baisse. Ces tensions, qui s’exacerbent, ont pesé sur le dollar, mais également sur la bourse américaine à contrario des bourses européennes qui ont capitalisé sur le déconfinement.

Mais l’euro se renforce bien quand on observe le graphique de l’évolution de la parité en EUR/GBP. Même si des facteurs spécifiques pèsent sur le sterling. Il faut en effet pointer l’absence d’avancées dans les discussions pour le Brexit, le triste record du nombre de décès du Covid-19, les pressions sur Boris Johnson pour démettre son conseiller spécial et les spéculations sur le fait de voir la BOE faire passer ses taux en territoire négatif.

Et comme si cela ne suffisait pas, un symbole de la Grande-Bretagne a vu son rating passer dans la catégorie des Junk par S&P, à savoir Rolls-Royce, dont le rating est tombé à BB avec des perspectives négatives. Il faut dire qu’au mois d’avril la production de voitures en Grande-Bretagne a chuté de 99.7% et a été réduite à la portion congrue de 197 voitures.

Le choc pour le secteur automobile

Il n’y a pas qu’en Grande-Bretagne que la production de voitures s’est effondrée, cela concerne la majorité des producteurs et c’est un secteur particulièrement impacté par la crise.

Renault a également vu son rating abaissé et va annoncer un plan de restructuration qui devrait entrainer le licenciement de 15.000 personnes. Il suit en cela l’annonce de Nissan, qui vu ses pertes et la dégradation de sa situation économique (voir graphique), a annoncé un plan de restructuration avec des fermetures d’usines en Espagne (3000 emplois), en Indonésie et en Corée du Sud.

Cette chute de l’activité se retrouve dans les chiffres de production des différents pays dont le Japon qui dispose aussi d’une industrie automobile importante. La production industrielle a reculé de 0.1% d’un mois à l’autre, mais affiche surtout un recul annuel de 14.4% ce qui est le plus fort déclin depuis 9 ans.

Mais cela ne doit pas occulter le fait que les sorties d’usines ont chuté de 9.1% d’un mois à l’autre à cause en partie du secteur automobile.

Pour rester au Japon, et on mesure que le nouveau plan concocté par le gouvernement est vraiment nécessaire, les ventes de détail ont reculé de 9.6% d’un mois à l’autre, soit une baisse de 13.7% en taux annuel contre -4.7% le mois précédent.

Pour terminer sur le secteur automobile, les commandes de voitures ont chuté de 52.8% en avril aux Etats-Unis.

Doutes sur l’emploi aux USA

Alors que le chiffre du PIB au premier trimestre a été légèrement revu à la baisse à -5% contre -4.8%, de sérieux doutes apparaissent sur la capacité de l’économie américaine de retrouver un taux de chômage identique à celui d’avant crise.

Il faut dire que le deuxième trimestre devrait être catastrophique avec une chute du PIB qui est estimée entre 20% et 40% avec des conséquences sur l’emploi.

Conséquence, on a atteint le montant record de 40,767 millions de personnes qui ont déposé des demandes d’allocations de chômage depuis le 21 mars. Les demandes initiales hebdomadaires d’allocations de chômage ont chuté de 323 000 pour atteindre 2,123 millions pour la semaine se terminant le 23 mai. Ces demandes ont diminué régulièrement depuis qu’elles ont atteint le chiffre record de 6,867 millions fin mars, mais n’ont pas été inférieures à 2 millions depuis la mi-mars.

On constate donc que le nombre d’Américains demandant des allocations de chômage a diminué pour une huitième semaine consécutive la semaine dernière, mais les demandes sont restées à des niveaux étonnamment élevés, avec des licenciements qui persistent dans les secteurs des assurances, des services éducatifs, de l’administration publique, des transports et de l’entreposage, de l’agriculture, de la construction, de l’industrie manufacturière et du commerce de détail.

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