L’écroulement du WTI

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Mon titre d’hier était fameusement prémonitoire en parlant de « l’effondrement du baril », sauf que …

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Conceptual oil chart dropdown.

Mon titre d’hier était fameusement prémonitoire en parlant de « l’effondrement du baril », sauf que ce n’était pas un effondrement mais à un véritablement écroulement auquel on a assisté hier pour le prix du WTI.

Ecroulement du WTI

Même s’il faut relativiser le mouvement et le replacer dans son contexte, la chute du prix du WTI (voir graphique) est la plus importante de l’histoire et le fait de tomber en territoire négatif ne s’était jamais vu, c’est donc un chute tout simplement hallucinante.

Entre temps, le contrat WTI pour la livraison de mai a rebondi en territoire positif lors de la session asiatique, et se maintient  juste au-dessus de 1,40 dollar le baril.

Hier donc durant la séance américaine, ce contrat a plongé de 320,69% à -40,32 dollars le baril au plus bas, les traders ayant tenté de sortir de leurs positions avant l’expiration du contrat plus tard dans la journée pour éviter d’avoir à prendre la livraison effective du pétrole, compte tenu de la diminution des installations de stockage dans le principal centre de stockage américain de Cushing.

Le contrat WTI pour la livraison de juin a connu une augmentation des échanges “normaux” hier, clôturant en baisse de 18,38% à 20,43 dollars le baril. Mis à part le contrat WTI de mai, les fondamentaux du marché du pétrole brut restent baissiers pour l’instant, alors que la demande mondiale de pétrole diminue en raison du Covid-19 et que les espaces de stockage s’épuisent. On pourrait donc assister encore à ce genre de mouvement les prochains mois compte tenu de la difficulté du stockage et du fait que la réduction de la production de pétrole mettra quelques mois à faire sentir ses effets.

Maintenant il faut quand même savoir que le prix du Brent, qui a reculé mais de façon très limitée, est considéré comme le prix de référence pour le marché et que donc ces mouvements sur le WTI doivent être relativisés, mais cela va peut-être obliger des grands groupes pétroliers à stopper leur production temporairement.

Malgré le fait qu’il faut relativiser ce mouvement sur le WTI, il a quand même plombé les bourses qui n’avaient vraiment pas besoin d’un élément additionnel d’incertitude.

Par contre, cela n’a eu aucun impact sur la couronne norvégienne, et le dollar s’est légèrement renforcé mais plutôt sur des rumeurs faisant état d’un grave problème de santé du leader Kim Jong Un.

L’Argentine s’enfonce

Autre niveau historique et autre contexte, comme le montre le graphique, le peso argentin continue de s’enfoncer alors que l’Argentine veut renégocier sa dette.

L’Argentine avait présenté une proposition fin de la semaine dernière, qui prévoit un délai de grâce de trois ans, d’importantes réductions de coupons et une réduction plus modeste du capital, lui permettant de bénéficier d’un allègement d’environ 41,5 milliards de dollars (voir graphique).

Mais un groupe d’importants gestionnaires d’actifs créanciers de l’Argentine a rejeté cette proposition du gouvernement. Or il y a urgence car l’Argentine doit payer environ 500 millions de dollars d’intérêts sur les obligations incluses dans la restructuration du 22 avril. Si elle ne paie pas, elle disposera d’une période de grâce de 30 jours avant de déclencher un défaut de paiement vers le 22 mai.

Ouverture de Merkel ?

Alors que se tient un sommet européen cette semaine sur le financement du fond spécial de la Commission européenne, Angela Merkel a fait une ouverture qui se doit d’être prise en considération et qui mérite toute l’attention.

Elle a en effet indiqué qu’elle était prête à financer la reprise économique en Europe après la pandémie de coronavirus grâce à un budget plus important de l’Union européenne et à l’émission d’une dette commune via la Commission européenne. Même si elle a rappelé que cela devait se faire dans les règles des traités existants, elle a déclaré « de manière plus générale, je voudrais dire que l’Allemagne ne veut pas seulement agir par solidarité, mais qu’elle le fera”. Car “bien sûr, il faut garder à l’esprit que tous les pays, tous les États membres de l’Union européenne se sont retrouvés dans cette situation sans faute de leur part. Il s’agit d’une pandémie”, a déclaré Merkel.

Va-t-on enfin avoir une véritable avancée en Europe et une véritable vision commune et solidaire ? L’espoir est de mise même si l’attitude des Pays-Bas n’a pas encore beaucoup évolué.

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