L’effondrement du baril

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Les autorités monétaires chinoises continuent d’assouplir les conditions de crédit pour essayer d’accélérer ….

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Oil pump jacks at sunset sky background.

Les autorités monétaires chinoises continuent d’assouplir les conditions de crédit pour essayer d’accélérer la reprise, même si cette dernière est fortement et négativement impactée par l’arrêt de l’économie mondiale.

Baisse de taux

Elles ont en effet décidé de réduire de 0.20% le taux à 1 an du Prime rate en le faisant passer à 3.85% et celui à 5 ans de -0.10% à 4.65%. Cette décision intervient alors que la baisse du taux du prêt à 1 an décidée la semaine passée s’applique à partir d’aujourd’hui.

Elles veulent par tous les moyens essayer de relancer la demande intérieure pour compenser en partie la chute de la demande extérieure. Avec comme conséquence indirecte que le yuan reste faible, même si c’est plutôt pour le moment le dollar qui s’est renforcé contre la majorité des devises.

Chute du commerce

Car clairement la Chine ne pourra pas compter sur les exportations, en tout cas pas pour le moment, pour assurer sa reprise.

Il suffit d’observer les chiffres de la balance commerciale du Japon pour comprendre que la situation n’est pas prête à s’améliorer. Au mois de mars, les importations ont reculé de 5% en taux annuel contre un recul de 13.9% le mois passé. Mais les exportations ont plongé de 11.7% en taux annuel contre un recul de 1% le mois précédent.

L’arrêt de l’activité devrait entrainer une chute du commerce mondial de 30% selon les prévisions de l’OMC et le Japon est particulièrement touché, tout comme l’Europe d’ailleurs, par cette chute.

Conséquence

Malgré l’accord de l’OPEP, le prix du baril (voir le graphique) est reparti à la baisse vu la chute de la demande qui se poursuit. L’arrêt quasi-total de l’activité en Europe et aux Etats-Unis et le ralentissement du commerce mondial pèsent sur la demande.

Conséquence le prix du baril est tombé à des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis plus de 10 ans, et les fermetures de puits de pétrole de schiste aux Etats-Unis se font à une vitesse vertigineuse comme le montre le graphique.

Et donc malgré cette double réduction de l’offre, le prix du baril continue de reculer car les perspectives d’une reprise de la demande s’éloigne un peu plus chaque jour.

Avec comme conséquence que les devises liées aux matières premières sont de nouveau sous pression.

Sous pression aussi les résultats des entreprises

Car après ceux des banques aux Etats-Unis, nous allons rentrer dans la période des résultats pour les autres secteurs. Pour le S&P 500 américain, les profits du premier trimestre sont désormais attendus en repli de 12,8% sur un an, ceux du deuxième trimestre en chute de 26,5%.

Côté européen, le recul des bénéfices de l’EuroStoxx 600 sur janvier-mars devrait atteindre 22%, celui des chiffres d’affaires 6,3%. Et la chute se poursuivrait là aussi jusqu’à la fin de l’année, avec des bénéfices attendus en baisse de 34,2% au deuxième trimestre, de 25,5% au troisième et de 2,9% au quatrième. Nous serons donc particulièrement attentifs aux résultats d’entreprises comme SAP, Volvo, et d’autres pour prendre la plus juste mesure possible de l’impact de la crise.

Et le contexte politique en Europe ne simplifie pas la reprise, car malgré l’accord des ministres des finances, les dirigeants européens qui se réunissent par visioconférence le 23 avril doivent encore définir comment la Commission européenne va financer son fond spécial de 100 milliards d’euros.

Une des pistes possibles est qu’elle emprunterait sur le marché avec comme garantie le budget européen. Mais selon le patron du MES, la première enveloppe de 540 milliards d’euros ne sera pas suffisante et l’UE aura encore besoin au bas mot d’encore 500 milliards pour assurer la reprise et soigner les plaies provoquées par le Covid-19.

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