L’annonce de la prolongation de la période de confinement, ce qui ne surprend personne, a cependant ….
Des gouvernements désemparés
L’annonce de la prolongation de la période de confinement, ce qui ne surprend personne, a cependant plombé les bourses et refroidi les velléités des investisseurs.
Prolongation
L’annonce aux Etats-Unis de la prolongation du confinement jusqu’au 30 avril, alors que Trump espérait la fin du confinement pour le 12 avril, a fait prendre conscience que la situation ne se débloquera pas de sitôt. Les annonces en France et chez nous et une probable extension en Italie avaient déjà sonné le glas des espoirs d’une sortie rapide de cette crise.
Et en même temps, les gouvernements et les autorités monétaires se sentent désemparés parce qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose d’autre que d’espérer que la période de confinement ne sera pas plus longue et que les moyens mis en place seront suffisants pour assurer la reprise.
Encore des mesures
Et ils continuent encore d’annoncer un peu partout des nouvelles baisses de taux, de nouveaux programmes de rachats d’actifs, et des nouveaux plans de relance de l’économie.
C’est le cas en Chine où les autorités monétaires ont réduit de 0.20%, la plus forte baisse depuis 5 ans, le taux de repo à 7 jours pour le ramener à 2.20%, comme le montre le graphique.
La volonté des autorités est de soutenir la demande intérieure qui permettrait un redémarrage de l’activité, car ce n’est pas de la demande extérieure que cela viendra pour le moment. Selon le ministre du Commerce environ 80% des restaurants et 60% des hôtels sont ouverts et la grande majorité des supermarchés, et boutiques alimentaires sont ouverts. La reprise est timide mais bien réelle et devrait se marquer dans les indices de confiance (officiels) qui seront publiés demain.
Pour l’indice PMI manufacturier, il est estimé à 45 contre 35.7, et celui des services à 42 contre 29.6.
En Corée du Sud, après avoir baissé les taux de façon drastique et annoncé un plan d’aide de 81 milliards de dollars, le gouvernement vient d’annoncer qu’il allait donner à chaque famille un montant de l’équivalent de 816 dollars à l’exception de 30% des familles les plus aisées.
La banque centrale du Canada a, vendredi, réduit de 0.50% son taux pour le ramener à 0.25%, soit son taux le plus bas depuis 10 ans et a commencé à acheter pour 5 milliards de dollars canadiens par semaine d’obligations d’Etat.
En Inde, aussi vendredi, la banque centrale a réduit de 0.75% son taux pour le ramener à 4.40%, après que le gouvernement ait annoncé un plan de soutien de 22.6 milliards de dollars.
Au Japon, le gouvernement annonce qu’il va mettre en place un plan de soutien supérieur à celui de 2008 qui avait été de plus de 500 milliards de dollars. Ce plan devrait être concrétisé dans les 10 jours et comprendra aussi un chèque à chaque ménage.
Volatilité sur les devises
A force d’être focalisé sur les bourses on en oublie la volatilité extrême qui caractérise actuellement aussi le marché des changes.
C’est par exemple le cas du sterling, qui avait fortement reculé, et qui se renforce pour le moment, comme le montre le graphique, alors que la situation en Grande-Bretagne ne s’est pas améliorée, loin de là.
Le rouble reste sous pression, comme le montre le graphique, compte tenu du niveau du prix du baril, qui continue d’ailleurs de reculer (voir le graphique du prix du brent), sous l’effet de la chute de la demande.
Et c’est aussi le cas du rand sud-africain (voir graphique), qui a encaissé l’annonce par Moody’s de la baisse de son rating. En procédant à cette baisse, Moddy’s a rejoint les autres agences de rating et fait basculer définitivement l’Afrique du Sud dans les « junk bonds ». En effet, le rating est passé de Baa3 à Ba1 avec des perspectives qui restent négatives. Cette dégradation est évidemment une très mauvaise nouvelle pour la capacité d’emprunt du pays et va lourdement affecter le coût d’emprunt aussi.