En utilisant hier, comme titre « le couperet des indices PMI », je n’imaginais pas que le terme couperet….
Le secteur des services prend tout le choc
En utilisant hier, comme titre « le couperet des indices PMI », je n’imaginais pas que le terme couperet serait tellement adapté à la chute de ces indices.
Pour une fois, mon commentaire se fait en fin de journée vu quelques difficultés de connexion en télétravail.
Choc violent
La publication de ces indices a fait prendre conscience de la violence du choc provoqué par cette épidémie à l’économie, et en particulier au secteur des services. Le deuxième indicateur qui va aussi refléter l’ampleur de cette crise sera le taux de chômage qui va exploser dans ces prochains mois, et même si la décrue pourrait être aussi rapide que la hausse, cela laissera des traces.
Les trois graphiques qui vont suivre ont quasiment la même configuration et reflètent la même ampleur du choc.
Le premier graphique, celui qui concerne la France, montre bien que le secteur des services a fortement reculé, mais le secteur manufacturier a aussi été impacté négativement par le secteur automobile et aéronautique.
Le deuxième graphique, qui concerne l’Allemagne, montre que finalement le secteur manufacturier a un peu mieux tenu le coup, mais que le secteur des services a connu la même configuration.
Et en synthèse, le troisième graphique, reprend la situation pour la zone euro. Ces indices semblent indiquer une contraction de minimum 2% du PIB au deuxième trimestre en taux annuel, mais sans pouvoir faire la moindre projection sur la suite de la tendance. Car tout va dépendre de la durée du confinement, qui semble cependant devoir se prolonger.
Je pourrais reprendre dans un quatrième graphique, la tendance en Grande-Bretagne qui n’est évidemment qu’un copie coller de la situation dans la zone euro.
Le deuxième indicateur que j’ai évoqué est celui du taux de chômage qui va inéluctablement augmenter. C’est par exemple le cas en Norvège, où le taux de chômage était fin février à 2.3%, pour s’envoler actuellement à 10.9%, soit un niveau qui n’avait plus jamais été vu depuis 1930. Ce chiffre est bien évidemment exagéré, car il s’agit de la conséquence du chômage économique mais il est impressionnant.
Et l’indice IFO dans la même veine
Comme le montre le graphique, cet indice est tombé à son niveau le plus bas depuis 2009, ce qui a fait dire à l’économiste de l’institut IFO, que l’économie allemande pourrait se contracter entre 5% et 20% cette année en fonction de la durée de shutdown.
Comme pour les indices PMI, c’est le secteur des services qui a le plus souffert avec un plongeon qui ramène l’indice à son niveau de 2005.
Enfin le plan américain
Tard dans la nuit le plan a été approuvé et porte sur un montant de 2.000 milliards de dollars qui se répartissent de la façon suivante :
- 500 milliards qui vont être distribués directement aux personnes, à raison de 1.200 dollars par individu gagnant moins de 75.000 dollars et 3.000 dollars pour une famille de 4 personnes
- 350 milliards en prêts aux petites entreprises
- 500 milliards en « liquidity assistance » pour les grandes entreprises, dont 58 milliards pour les compagnies aériennes
- 150 milliards pour les hôpitaux
- 250 milliards pour l’assurance chômage
- 150 milliards pour les Etats et pouvoirs locaux
Ils s’agit d’un plan, qui est sans l’ombre d’un doute un saupoudrage en vue de satisfaire aussi bien les républicains que les démocrates, mais qui est inédit et bien évidemment à la hauteur du défi.
Après l’euphorie des bourses hier, qui avaient déjà intégré ce plan, la journée d’aujourd’hui a été marquée par une pause dans le mouvement, liée aussi en partie au fait que tout le monde prend pleinement conscience que la période de confinement va se prolonger dans tous les pays en Europe.