Révision radicale à terme

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La BCE a laissé bien évidemment ses taux inchangés, et elle semble bien décidée à les garder en l’état …

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La BCE a laissé bien évidemment ses taux inchangés, et elle semble bien décidée à les garder en l’état tout au long de l’année, entrainant une certaine déception sur l’euro.

Annonces de la BCE

Deux termes ont retenu l’attention lors de la conférence de presse de Christine Lagarde, durabilité et évaluation. L’un étant finalement lié à l’autre.

Par évaluation, il faut entendre une évaluation de la stratégie de la politique monétaire, dont la dernière remonte à 2003. Elle sera menée durant toute l’année 2020 pour aboutir à des conclusions en novembre ou décembre.

« Cette évaluation portera notamment sur la formulation quantitative de la stabilité des prix, la gamme des instruments de politique monétaire, les analyses économique et monétaire et les modes de communication. Ainsi que sur d’autres considérations, en rapport avec la stabilité financière, l’emploi et le développement durable, seront également prises en compte dans l’évaluation » détaille le communiqué de la BCE.

En laissant clairement entendre que le Conseil des gouverneurs n’entend pas modifier sa politique avant d’avoir clôturé cet exercice d’évaluation, Christine Lagarde a déçu les marchés provoquant une baisse des taux longs et un recul de l’euro. La deuxième raison pour laquelle les marchés ont été déçus, tient aussi au fait que le communiqué de la BCE sur l’inflation n’a nullement évolué et que la décision de la Riksbank n’est nullement considérée par Christine Lagarde comme un exemple à suivre.

Dans cette évaluation, l’impact du risque climatique sera intégré aussi bien dans le cadre du portefeuille de la BCE que dans le cadre de son rôle d’organe de contrôle du risque. La durabilité va donc être prise en considération à l’avenir par la BCE.

Grande prudence

Il faut dire aussi que l’épidémie de coronavirus a jeté un froid et incite à la prudence, ce qui explique en partie également la baisse des taux. Le dernier décompte donne 850 personnes infectées, 25 morts, 26 millions de personnes en quarantaine, l’annulation d’une série de festivités pour le Nouvel An chinois, et des mesures de restriction pour les déplacements.

Cette épidémie aura inéluctablement un impact sur la croissance que certains ont déjà chiffré en estimant qu’elle impactera négativement le PIB de la Chine de 1% au premier trimestre.

La prudence vient aussi que l’on attend la publication des indices PMI en zone euro et en Grande-Bretagne, en espérant pour les deux la confirmation d’une légère amélioration.

En Australie, l’indice PMI composite a reculé à 48.6 contre 49.6 suite à une baisse de l’indice manufacturier de 49.2 à 49.1 et celui des services de 49.8 à 48.9. La situation en Australie est évidemment différente et les incendies ont un impact négatif sur l’économie, ce qui explique la baisse de ces indices.

La banque centrale d’Australie pourrait bien encore devoir baisser ses taux dans les prochains mois compte tenu de cette dégradation de la situation.

Preuve également de cette grande prudence, le franc suisse continue de se renforcer comme le montre le graphique (par rapport à l’euro). Il faut remonter à 2017 pour retrouver le même niveau et le mouvement s’est clairement accéléré depuis que la Suisse s’est retrouvée dans la liste américaine des pays qui manipuleraient leur devise. La banque nationale Suisse n’aura dès lors pas d’autre choix que de laisser ses taux en territoire négatif et peut-être même encore les abaisser si la hausse se poursuit.

Petite hausse de l’inflation

Comme le montre le graphique, l’inflation au Japon s’est timidement redressée, hausse modeste et encore très loin de l’objectif de la BOJ. Mais c’est quand même un signal encourageant.

Cette hausse rejoint un peu la situation en zone euro ce qu’a d’ailleurs souligné Christine Lagarde qui s’est montrée un peu plus positive sur la croissance et l’inflation.

Mais le Japon comme la zone euro pourraient pâtir d’une certaine réorientation des échanges après la signature de l’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, ce qui incite à la prudence pour les prévisions sur l’inflation et la croissance.

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