Gare aux trous d’air

Mode Expresso

Nous sommes rentrés en plein dans la zone de turbulence et cela va secouer sérieusement vu la dégradation sanitaire ….

Mode Lungo

Nous sommes rentrés en plein dans la zone de turbulence et cela va secouer sérieusement vu la dégradation sanitaire en Europe et aux Etats-Unis, les tensions géopolitiques qui servent d’échappatoires, et de l’absence de décisions politiques à la hauteur des enjeux.

C’est arrivé

Ce n’était en effet qu’une question de jours, mais cela a été plus vite que prévu, la livre turque a franchi, par rapport au dollar, le niveau des 8, et on peut même dire qu’elle a bien enfoncé ce niveau comme le montre le graphique.

Cette chute était attendue après l’abstention de la banque centrale dans le processus d’ajustement monétaire, qui était pourtant perçu comme indispensable. Mais surtout, la chute de la livre est fortement liée au contexte géopolitique et aux provocations incessantes d’Erdogan. Ce dernier pratique et va pratiquer la fuite en avant pour faire oublier les affres de l’économie turque et nous risquons fort de voir sa diatribe augmenter de façon inversement proportionnelle à la chute de la devise.

Indices de turbulence

A côté des indices boursiers, qui ont connu une séance particulièrement chahutée, en particulier le DAX avec la chute de SAP, d’autres indices nous montrent que nous sommes bien rentrés dans cette zone de turbulence.

D’abord, le recul des indices de confiance comme les indices PMI des services, mais également l’indice IFO en Allemagne (voir graphique) qui a stoppé net son élan. Cet arrêt confirme que les entreprises se montrent très sceptiques sur l’évolution de la situation dans les prochains mois (ce qu’on retrouve aussi dans la dernière enquête de l’ERMG dont je vais parler plus loin).

Ensuite, l’indice VIX, qui mesure la volatilité sur les marchés boursiers, qui repart à la hausse comme illustré par le graphique. Il faudra surveiller son évolution dans les prochains jours.

Il faudra aussi suivre de près l’évolution du prix du baril qui, pour celui du WTI, est passé sous le seuil des 40$ comme le montre le graphique. Le reconfinement partiel en Europe et la crainte de voir des mesures plus restrictives encore dans les prochains jours vont peser sur la demande alors que la production est légèrement en hausse avec le retour de la Lybie.

 

Des PIB déjà dépassés ?

On peut se poser la question en sachant que ces derniers vont nous donner une image de la situation au troisième trimestre, mais que le quatrième trimestre sera totalement différent en tout cas en Europe. Cette semaine nous aurons celui des Etats-Unis qui devrait passer de -31.4% à 30.9%, de quoi permettre à Trump de se gausser de la très bonne tenue de l’économie américaine. Ainsi que celui de la zone euro, qui devrait passer de -11.8% à 9.4%, en taux trimestriel évidemment.

Il faut donc prendre avec précaution, le chiffre du PIB en Corée du Sud pour le troisième trimestre qui s’affiche en hausse de 1.9% contre un recul de 3.2% au trimestre précédent. En chiffre annuel, cela donne un recul de 1.3% contre un taux de -2.7% le trimestre précédent. Cette reprise a été en particulier soutenue par une forte hausse des exportations de 15.6% après un recul tout aussi spectaculaire de 16.1% le trimestre précédent.

La situation en Belgique

Selon la dernière enquête de l’ERMG, la situation n’est pas fameuse et le titre résume déjà à lui seul cette dernière ; « la reprise de l’économie belge est restée à l’arrêt, avant même que les mesures restrictives les plus récentes n’exercent toute leur incidence négative ».

Comme le montre le graphique, la baisse du chiffre d’affaires est resté constante , ce qui montre que nous étions sur une sorte de plateau et que l’effet de rattrapage était terminé. Mais bien évidemment les nouvelles mesures de restriction vont clairement peser sur le chiffre d’affaires. Et ce recul est une moyenne et certains secteurs sont plus durement touchés, comme ils le sont depuis le début de cette crise. Mais même des entreprises du secteur de la vente au détail non alimentaire constatent une nouvelle aggravation, le recul passant de -9 % en août, -16 % en septembre et -19 % en octobre.

Autre constat et, tout le monde le vit de près ou de loin, et risque de poser un vrai problème dans certains secteurs, le taux d’absentéisme est à son plus haut niveau comme le montre le graphique.

La question d’un reconfinement qui est dans tous les esprits a été aussi posée et je cite le rapport, qui n’a rien de rassurant il faut bien le dire ; « une question supplémentaire quant à l’effet d’un hypothétique second confinement de six semaines sur le risque de faillite a été ajoutée au questionnaire cette semaine. 5 % des entreprises interrogées déclarent qu’un tel confinement conduirait à la faillite de leur entreprise même si les mesures de soutien financier mises en place lors du premier confinement étaient reconduites. Pour 45 % des répondants, la survie de leur entreprise dépend directement des mesures de soutien financier et, si celles-ci ne sont pas menées comme au deuxième trimestre, une faillite serait inévitable ».

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