Inflation truquée ? Emploi maquillé ?

Mode Expresso

Prolongation pendant 90 jours de la trêve entre les Etats-Unis et la Chine, avec des discussions qui se poursuivent, baisse des taux en Australie, inflation modérément à la hausse aux Etats-Unis, tout cela donne un sentiment d’espoir de voir la FED baisser les taux, ce qui consolide les bourses.

Mode Lungo

Prolongation pendant 90 jours de la trêve entre les Etats-Unis et la Chine, avec des discussions qui se poursuivent, baisse des taux en Australie, inflation modérément à la hausse aux Etats-Unis, tout cela donne un sentiment d’espoir de voir la FED baisser les taux, ce qui consolide les bourses.

Baisse des taux

C’était prévu, la Banque centrale d’Australie a bien réduit ses taux de 0,25% pour ramener son taux directeur à 3,60%.

Cette baisse est à ses yeux justifiée par le net recul de l’inflation qui est revenue à 2,7% fin juin.

Mais la Banque centrale ne verse pas dans l’euphorie constatant que « les perspectives restent incertaines. L’incertitude de l’économie mondiale reste élevée. L’évolution de la politique commerciale devrait néanmoins encore avoir un effet négatif sur l’activité économique mondiale, et le risque subsiste que les ménages et les entreprises retardent leurs dépenses en attendant que les perspectives soient encore plus claires ».

Ce qui l’a incité à revoir à la baisse ses prévisions de croissance, et de laisser la porte ouverte à une nouvelle baisse des taux d’intérêt.

Compte tenu d’une baisse attendue des dépenses de consommation et de la croissance des revenus, elle ne table plus que sur une croissance de 1,7% pour cette année contre 2,1% en mai, et d’une croissance potentielle de 2% pour les prochaines années contre 2,25% précédemment.

Comme l’inflation devrait rester dans sa fourchette d’objectif de 2-3%, deux baisses de taux pourraient encore intervenir cette année, ce qui se reflète partiellement dans le niveau de l’obligation à 2 ans.

Naviguer à vue ?

Alors que les données sur l’inflation et sur l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis sont cruciales pour la FED, mais également pour tous les économistes, ces données sont frappées d’anathème par Trump, mais surtout seraient incomplètes.

Les chiffres d’inflation, par exemple, publiés cet après-midi, par le Bureau des statistiques du travail (BLS) pourraient être incomplets, car suite à des réductions budgétaires et de personnel cela a entraîné la suspension de la collecte de données pour certaines parties du panier de l’IPC dans certaines régions du pays.

Pour Brian Bethune, professeur d’économie au Boston College, « c’est tout simplement du terrorisme de données. Le problème, c’est qu’à chaque fois que l’indice des prix à la consommation (IPC) surprendra positivement, on dira qu’il y a un problème dans la collecte des données et on renverra une autre personne au BLS ».

L’inflation est attendue en hausse de 0,2% d’un mois à l’autre contre 0,3% le mois passé, soit un taux annuel à 2,8% contre 2,7% en juin.

Si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’inflation est attendue en hausse de 0,3% contre 0,2% en juin, soit un taux annuel de 3% contre 2,9%.

A ce stade, la hausse de l’inflation demeure modeste. Mais cela peut être dû à plusieurs facteurs, dont le fait que les données soient incomplètes, ce qui rend l’interprétation extrêmement compliquée.

Comme les entreprises et les commerces avaient constitué des stocks importants avant la hausse des tarifs douaniers, la hausse ne s’est peut-être pas encore fait ressentir réellement sur les prix.

De plus, il est clairement ressorti que les ménages américains ont réduit leurs dépenses dans le secteur des services, la baisse des prix dans ce secteur a compensé en partie la hausse des prix observée pour certains biens.

Et pour finir, les entreprises ont absorbé une partie de la hausse des prix et n’ont répercuté que partiellement la hausse des tarifs douaniers.

Tout cela rend la lecture peu claire. Ce qui est d’ailleurs le cas aussi sur l’état du marché de l’emploi.

J’évoquais hier les fortes révisions des chiffres des créations d’emploi, qui ont provoqué la colère de Trump qui a licencié la directrice du BLS, qui posent aussi la question de la lisibilité des données.

Pour compléter mes commentaires , et pour suivre l’état du marché de l’emploi, il va falloir sans doute se raccrocher à un chiffre à haute fréquence qui est le nombre de demandes d’allocations de chômage.

Ce chiffre mesure le nombre de travailleurs qui continuent à demander des allocations de chômage après avoir perdu leur emploi, et ce chiffre a nettement augmenté depuis le mois de mai, et il se situe à son niveau le plus élevé depuis novembre 2021.

Trêve prolongée

Les États-Unis et la Chine ont prolongé hier leur trêve tarifaire de 90 jours, évitant ainsi l’imposition de droits de douane à trois chiffres sur leurs marchandises respectives, alors que les détaillants américains s’apprêtent à augmenter leurs stocks à l’approche des fêtes de fin d’année, période cruciale.

Pendant cette trêve, les droits de douane restent à 30 % sur les importations chinoises, et les droits chinois sur les importations américaines à 10 %.

Selon Trump, les États-Unis et la Chine seraient très proches d’un accord commercial et il rencontrerait Xi Jinping avant la fin de l’année si un accord était conclu, mais on sait ce que valent les annonces de Trump.

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