Qui tirera la première ?

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Il ne fait aucun doute que la Banque du Japon va garder une politique monétaire accommodante pendant un long moment, ce qui a remis la pression sur le yen.

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Il ne fait aucun doute que la Banque du Japon va garder une politique monétaire accommodante pendant un long moment, ce qui a remis la pression sur le yen.

Baisse du yen

Tokyo étant fermé, le Nikkei ne peut pas réagir, mais en revanche le yen s’est approché du niveau de 152 par rapport au dollar, avec le sentiment que les taux au Japon allaient rester un bon moment à leur nouveau niveau.

Et cette pression s’est accentuée aussi dans l’attente de la réunion de la FED, ce soir. Cette dernière pourrait être plus prudente et pourrait ne signaler que deux baisses de taux cette année, ou alors un début plus tardif de l’assouplissement de sa politique monétaire.

Pour rester en Asie, la Banque centrale chinoise a laissé, sans surprise, ses taux inchangés ce matin, de peur justement que le message de la FED ne mette sous pression le yuan.

Et alors que le gouvernement chinois a annoncé vouloir mettre en place des mesures pour attirer les investisseurs étrangers, dans le même temps, les législateurs de Hong Kong ont adopté à l’unanimité un nouveau projet de loi sur la sécurité nationale qui  menace encore davantage les libertés.

Ce texte, connu sous le nom d’article 23, punit des infractions telles que la trahison, le sabotage, la sédition, le vol de secrets d’État, l’ingérence extérieure et l’espionnage, avec des peines allant de plusieurs années à l’emprisonnement à vie.

Cette législation vient s’ajouter à une loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine en 2020, qui a été utilisée pour emprisonner des militants prédémocratiques après les violentes manifestations de rue de l’année précédente.

La Grande-Bretagne a déclaré que cette législation aurait un impact sur la réputation de Hong Kong en tant que ville internationale qui respecte l’État de droit, dispose d’institutions indépendantes et protège les libertés de ses citoyens.

Cette loi démontre que le pouvoir en Chine privilégie l’idéologie à l’économie, et elle pourrait inciter les investisseurs à se retirer de Hong Kong ou à tout le moins de réduire leur présence.

Baisse en juin

Si le doute taraude les investisseurs concernant les intentions de la FED, par contre, la baisse des taux en juin pour la BCE prend de plus en plus de consistance.

Après les propos de Luis de Guindos, c’est au tour de Martin Kazaks, responsable de la BCE, de déclarer se sentir « à l’aise » avec les paris des investisseurs sur trois réductions des taux d’intérêt par la Banque centrale d’ici la fin de l’année.

Mais il demeure malgré tout prudent, en ajoutant « je ne donnerai pas d’indications sur l’avenir en disant qu’il y aura trois réductions car nous examinerons la situation à chaque réunion ».

Et faisant écho à son collègue Klaas Knot, il a estimé qu’il serait plus simple d’agir lors des réunions durant lesquelles les prévisions sont publiées, à savoir le 6 juin, le 12 septembre et le 12 décembre.

Et de prévenir « même si nous commençons à réduire les taux, il faudra du temps avant d’atteindre le taux neutre. En réduisant les taux, nous ne faisons que réduire la rigueur de la politique monétaire, mais elle restera restrictive ».

Plus flou

Pour la Banque d’Angleterre, qui se réunit demain, et aura alors eu le temps de digérer les chiffres d’inflation qui sont publiés ce matin.

L’inflation de base est attendue à 4.6% en février contre 5.1% en janvier, confirmant la décrue, mais pas suffisante pour permettre une baisse rapide des taux d’intérêt.

La question est vraiment de savoir qui dégainera la première, entre la FED, la BCE et la BoE.

Concernant cette dernière, le renouvellement du mandat de Catherine Mann, comme membre de la Banque d’Angleterre pour une deuxième période de trois ans, sonne comme le maintien des taux pour encore un moment.

En effet, elle a encore voté contre la majorité, le mois dernier, pour un relèvement des taux, et devrait procéder de la sorte demain. En tout cas, si on en croit ses déclarations de la semaine passée, où elle estimait que la Grande-Bretagne avait encore un long chemin à parcourir pour que les pressions inflationnistes soient compatibles avec l’objectif de 2 % de la BoE.

Mais finalement, cela sera peut-être la Banque nationale Suisse qui abaissera la première ses taux, rendez-vous demain pour en avoir ou pas la confirmation.

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