Même les banquiers centraux ont perdu la foi

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Décidemment, les débats font rage aux seins des Banques centrales sur la suite à donner face à une inflation sous-jacente qui ne baisse pas et sur des outils de mesure qui montrent leurs limites.

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Décidemment, les débats font rage aux seins des Banques centrales sur la suite à donner face à une inflation sous-jacente qui ne baisse pas et sur des outils de mesure qui montrent leurs limites.

Divergences de vue ?

Le moins que l’on puisse est dire est que le rôle des banquiers centraux n’est pas de tout repos et que les modèles de suivi de l’économie se révèlent incapables d’appréhender une situation assez inédite, il faut bien le reconnaitre.

Ainsi, il est ressorti des dernières minutes de la BCE, que des divergences de vue importantes se sont exprimées lors de la dernière réunion. Certains membres ont  exprimé des doutes sur ce qu’ils ont appelé une “désinflation immaculée”, estimant qu’il n’y avait qu’une faible probabilité que l’inflation retombe à des niveaux bas aussi rapidement que le suggéraient les projections de mars des services de la BCE.

Le terme « immaculée » doit se comprendre dans le sens que le retour de l’inflation à son objectif se ferait à un coût très faible en termes de perte de production.

Et même pour certains, les risques pesant sur les perspectives d’inflation «étaient orientés à la hausse sur l’ensemble de l’horizon » peut-on lire également dans ces minutes.

Et les divergences ne sont pas arrêtés là, puisqu’il ressort que lors de cette réunion, les prévisions de l’économiste en chef, Philip Lane, concernant l’évolution des salaires ont été contestées. Il prévoyait une hausse des salaires de 5.3% en moyenne cette année, de 4.4% en 2024 et ensuite de 3.6% en 2025. Or on peut lire dans ces minutes « des doutes ont été exprimés quant au bien-fondé du ralentissement de la croissance des salaires vers la fin de l’horizon prévu dans les projections de mars ».

Les discussions lors de la prochaine réunion vont être intenses et plus l’inflation sous-jacente s’obstine à ne pas reculer, plus les divergences devraient s’accentuer.

Nouvelles déclarations

Si on se tourne du côté de la FED, les déclarations vont aussi bon train, et les perceptions sont aussi assez divergentes.

Dernières déclarations, celles de Loretta Mester, présidente de la FED de Cleveland, qui n’a pas de droit de vote cette année, mais dont les propos sont écoutés avec attention.

Elle reste dans la même veine en déclarant « la demande reste supérieure à l’offre, tant sur le marché des produits que sur celui du travail, et l’inflation reste trop élevée. Afin de ramener durablement l’inflation à 2 %, je pense que la politique monétaire devra s’orienter un peu plus vers un territoire restrictif cette année, le taux des Fed funds devant dépasser 5 % et le taux réel des Fed funds devant rester positif pendant un certain temps ».

Elle table sur un taux de chômage, qui est actuellement de 3.5 %,  qui augmenterait pour atteindre fin de l’année un taux entre 4.5 % et 4.75 %. Et concernant la croissance, elle voit un net ralentissement en déclarant « dans cet environnement, je pense que nous aurons une croissance très lente, je pense que la croissance sera bien inférieure à 1 % ».

A propos de ralentissement

Les indices PMI seront publiés en Europe, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis et devraient être assez proches des niveaux du mois passé, ce qui devrait confirmer la récession dans l’industrie et le ralentissement global de l’économie.

Aux Etats-Unis, de nouveaux indicateurs pointent le ralentissement, dont celui des inscriptions hebdomadaires au chômage, qui ont augmenté de 5.000 pour s’inscrire à 245.000.

Autre indice, publié par le Conference Board, indice intitulé indice économique avancé (LEI) qui a chuté de 1.2 % en mars pour atteindre son niveau le plus bas depuis novembre 2020.

Et pour compléter le tableau, les ventes de logements existants ont chuté de 2.4 % en mars, pour atteindre un taux annuel de 4.44 millions d’unités.

Plafond de la dette

Et pour couronner le tout, les inquiétudes du marché concernant le plafond de la dette américaine ont fait grimper le coût de l’assurance de la dette à son plus haut niveau depuis plus d’une décennie.

Il faut dire que l’impasse est totale pour arriver à un accord pour relever le  plafond de la dette de 31.400 milliards de dollars.  Résultat, le coût de l’assurance de la dette américaine contre un défaut de paiement pendant un an a atteint plus de 100 points de base, niveau  bien supérieur à celui de 2011, lorsque l’impasse sur le plafond de la dette avait déclenché le premier abaissement de la note de crédit du gouvernement américain.

Et parallèlement, les rendements des bons du Trésor à 3 mois ont de nouveau augmenté pour atteindre un nouveau pic de 22 ans à 5.318 %.

JPMorgan a déclaré dans une note publiée mercredi qu’elle s’attendait à ce que le plafond de la dette devienne un problème dès le mois de mai, et que le débat sur le plafond et le projet de loi de financement fédéral se rapprocherait dangereusement des échéances finales.

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