L’Europe prend son destin en main

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La journée d’hier a été marquée par deux décisions majeures pour l’Europe, qui lui permettront d’assurer son avenir et qui en même temps la positionne à la pointe de la lutte contre le changement climatique.

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La journée d’hier a été marquée par deux décisions majeures pour l’Europe, qui lui permettront d’assurer son avenir et qui en même temps la positionne à la pointe de la lutte contre le changement climatique.

Réduction des émissions de GES

Commençons par le plus essentiel, à savoir l’approbation par Parlement européen de 5 nouvelles législations pour réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) d’au moins 55% d’ici 2030.

Premier point, l’élimination progressive des quotas gratuits dans le cadre du système SEQE, système d’échange de quotas d’émission, d’ici 2026. Avec mise en place d’un nouveau SEQE II pour le transport routier et les bâtiments à partir de 2027.

Mais le Parlement européen a été plus loin en incluant pour la première fois, les émissions de GES du secteur maritime dans le SEQE et en approuvant la révision du SEQE pour l’aviation. Cela permettra de supprimer progressivement les quotas gratuits pour le secteur de l’aviation d’ici 2026 et de promouvoir l’utilisation de carburants durables.

Deuxième point, l’adoption d’un nouveau mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union (MACF), et je cite le communiqué du Parlement, « ce mécanisme vise à encourager les pays tiers à accroître leur ambition climatique et à veiller à ce que les efforts de l’UE et de la planète ne soient pas compromis par la délocalisation de la production de l’Union vers des pays ayant des politiques environnementales moins ambitieuses ».

Sont concernés, le fer, l’acier, le ciment, l’aluminium, les engrais, l’électricité, l’hydrogène ainsi que les émissions indirectes sous certaines conditions. Les importateurs de ces produits seraient tenus de payer toute différence de prix entre le prix du carbone payé dans le pays de production et le prix des quotas de carbone dans le cadre du SEQE de l’UE, prix qui évolue légèrement en dessous des 100 euros la tonne pour le moment.

Et troisième point, la création d’un Fonds social pour le climat (FSC) en 2026, dont pourront bénéficier les ménages vulnérables, les microentreprises et les usagers des transports qui sont particulièrement touchés par la pauvreté énergétique. Ce fonds sera alimenté par la mise aux enchères des quotas du SEQE II pour un montant total de 86.7 milliards d’euros.

Tout cela sera obligatoire pour les pays de l’Union et est un plan ambitieux mais indispensable qui s’intègre dans le plan Fit for 55.

Relocalisation

Deuxième accord, celui visant à développer l’industrie des semi-conducteurs en Europe.

Cet accord entre le Parlement européen et les pays membres de l’UE intitulé « Chips Act » vise à atteindre 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030, soit deux fois plus qu’aujourd’hui.

Pour se faire, l’Europe compte mobiliser 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés, ce qui signifie que la Commission a accepté d’assumer une politique industrielle plus interventionniste et d’assouplir les règles concernant les aides d’Etat.

Après cet accord, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, a déclaré « l’Europe prend son destin en main ».

La remontée des taux à 2 ans se poursuit

Aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe suite à de nouvelles déclarations de membres des Banques centrales.

Aux Etats-Unis, James Bullard, président de la FED de Saint-Louis, a plaidé pour une poursuite de la hausse des taux et s’est montré assez confiant sur l’état de l’économie américaine. Il a en effet déclaré « Wall Street est très attaché à l’idée qu’il y aura une récession dans six mois ou quelque chose comme ça, mais ce n’est pas vraiment la façon dont on lit une expansion comme celle-ci. Le marché de l’emploi semble très, très solide. Et la sagesse conventionnelle veut que si vous avez un marché du travail fort qui alimente une consommation forte … et cela représente une grande partie de l’économie … il ne semble pas que ce soit le moment de prédire une récession dans la seconde moitié de 2023 ».

Tout en reconnaissant que le cycle de resserrement est peut-être proche de la ligne d’arrivée, Bullard estime que le taux directeur devra encore augmenter d’un demi-point de pourcentage, pour atteindre une fourchette comprise entre 5.50 % et 5.75 %.

Et dernière réflexion de sa part, après cette phase de hausse des taux, il estime que « le biais serait plus élevé pendant plus longtemps » afin de s’assurer que l’inflation est totalement maîtrisée.

En Europe, le chef économiste de la BCE, Philip Lane, a soutenu l’idée d’une nouvelle hausse de taux lors de la réunion du mois de mai sans se prononcer sur l’ampleur de cette dernière.

« À deux semaines de l’échéance, je pense que le scénario de base est que nous devrions augmenter les taux d’intérêt en mai, mais je ne vais pas fixer de chiffre par défaut pour ce qui est de l’ampleur de l’augmentation ». Car l’ampleur de cette hausse dépendra de l’estimation préliminaire du taux d’inflation en avril, des données sur le PIB pour le premier trimestre de l’année, ainsi que l’enquête de la BCE sur les prêts bancaires.

Mais la BCE devra prendre aussi en considération l’anticipation de l’inflation telle qu’elle est calculée par le marché (le fameux swap d’inflation dans 5 ans pour 5 ans), qui est reparti légèrement à la hausse, ce qui n’est évidemment pas un signal très positif.

Exceptionnellement, demain, il n’y aura pas de billet matinal.

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