Les Banques centrales sont bien décidées à achever le travail et la décision de hausse de taux de la part de la FED hier ne sera pas la seule puisque la BNS et la BOE se réunissent ce jeudi.
Dernières hausses avant la pause
Les Banques centrales sont bien décidées à achever le travail et la décision de hausse de taux de la part de la FED hier ne sera pas la seule puisque la BNS et la BOE se réunissent ce jeudi.
Volonté maintenue
La FED a décidé, à l’unanimité, d’augmenter les taux encore une nouvelle fois de 0.25% pour les porter à 4.75%-5.%.
Mais prudente compte tenu du contexte actuel, la FED, comme la BCE, ne s’engage pas trop pour la suite et dans le communiqué on peut lire « qu’un raffermissement supplémentaire de la politique monétaire pourrait être approprié ». C’est au conditionnel alors que jusqu’à présent le communiqué soulignait que de nouvelles hausses « seront appropriées ».
Cependant, si on observe les Dot Plots, 18 membres de la FED estiment qu’une nouvelle hausse de 0.25% aura encore lieu cette année. Le scénario d’une hausse de 0.25% en mai tient la corde, et même si le marché table déjà sur une baisse des taux par la suite, Powell a totalement exclu ce scénario.
La réaction des marchés a été mitigée avec une baisse des bourses américaines, cependant plus inquiètes des propos de Yellen sur les garanties des dépôts, une baisse des taux, avec le sentiment d’un fin de cycle et une baisse du dollar par conséquent. Par rapport à l’euro, le recul du dollar est quand même assez marqué, étant donné que la BCE devrait encore augmenter ses taux, ce qui devrait réduire le différentiel de taux.
Si l’inflation demeure un sujet de préoccupation pour la FED, Powell ne pouvait pas faire abstraction du contexte d’instabilité du secteur financier et il a clairement insisté sur le fait que « toutes les économies des déposants dans le système bancaire sont en sécurité ».
A ce stade, il est évidemment compliqué pour la FED d’estimer l’impact sur l’inflation de ces turbulences sur les marchés financiers, et c’est pour cela qu’elle se laisse la latitude de pouvoir encore agir.
Concernant ses nouvelles prévisions, la FED table sur une croissance de 0.4% cette année contre 0.5% en décembre, un taux d’inflation à 3.3% contre 3.1% et un taux de chômage à 4.5% contre 4.6%.
Autres hausses de taux
La Banque centrale de Norvège devrait encore augmenter ses taux de 0.25% pour les porter à 3%, et la BNS devrait aussi, comme la BCE, augmenter ses taux de 0.50% pour les porter à 1.50%.
Mais tous les regards vont être tournés vers la BOE, qui devrait aussi relever ses taux compte tenu de la hausse plus forte qu’attendue de l’inflation hier.
Contre toute attente, l’inflation qui était attendue à 9.9% en février contre un taux de 10.1% en janvier, a rebondi à 10.4%, ce qui a transformé le doute en une certitude sur une hausse de 0.25% aujourd’hui.
La décision de la FED a aussi contribué à renforcer ce sentiment et la BOE devrait ainsi porter son taux à 4.25% avant de faire une pause.
Propos rassurants
Plusieurs membres de la BCE se sont employés à rassurer les marchés sur la solidité du secteur bancaire européen, dont notre gouverneur. En effet, Pierre Wunsch a déclaré « nous avons torturé les données dans tous les sens et, honnêtement, nous ne voyons aucun problème. Même si les banques devaient vendre toutes leurs obligations et assumer les pertes, elles disposeraient toujours d’un capital suffisant ».
Et aussi sur le fait que le resserrement du crédit que les banques vont devoir pratiquer pourrait aider la BCE dans sa lutte contre l’inflation et qu’elle devra dès lors faire moins d’efforts.
Pour autant, l’inflation demeure la préoccupation de la BCE et Christine Lagarde a souligné que « pour que les pressions inflationnistes s’atténuent, il est important que notre politique monétaire fonctionne de manière robuste dans le sens d’une restriction. Et ce processus ne fait que commencer à prendre effet aujourd’hui ».
Repli de la confiance
C’est ce qui est ressorti du dernier indice de confiance des consommateurs en Belgique publié par la BNB. Certes, le recul est minime, mais il intervient après 4 mois de hausse ininterrompue et est essentiellement lié à une crainte de hausse du chômage.
Ce recul confirme, qu’après des révisions positives des chiffres de croissance depuis le début de l’année, les dernières turbulences vont laisser des traces, et le resserrement des conditions de crédit vont inéluctablement peser sur la confiance et sur la consommation.