L’inflation, le sparadrap du Capitaine Haddock !

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Il est de nouveau question de l’attitude des Banques centrales et de hausse de taux, sujets qui continuent de dominer les marchés financiers depuis un an.

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Il est de nouveau question de l’attitude des Banques centrales et de hausse de taux, sujets qui continuent de dominer les marchés financiers depuis un an.

Discours de Powell

Powell était bien évidemment attendu au tournant après les chiffres de l’emploi extrêmement solides et qui faisaient craindre des propos plus durs que ceux de sa conférence de presse de mercredi passé.

Il a, en effet, reconnu que « nous ne nous attendions pas à ce que les chiffres soient si élevés », ce qui implique que le processus pour ramener l’inflation dans l’objectif de la FED prendra du temps.

Mais Powell ne s’est pas montré plus agressif dans ses propos et a évoqué le fait que la désinflation avait bien commencé en déclarant « il est bon que nous ayons vu un marché du travail très solide (…). Dans le même temps, nous constatons une modération des salaires (…). L’inflation commence à baisser. Mais elle fera ce qu’elle fera. Notre tâche est de ramener l’inflation à 2 % ».

Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir été surpris par les chiffres de l’emploi, Neel Kashkari, président de la FED de Minneapolis, a ainsi déclaré « nous avons tous été surpris ». Et alors qu’il était le seul à estimer que les taux devraient monter à 5.4%, il persiste et signe après ce chiffre en déclarant, « cela m’indique que pour l’instant, on ne voit pas d’impact sur le marché du travail . C’est plutôt atone, donc je ne vois rien qui justifie que je révise à la baisse mes prévisions de hausses de taux ».

Le dollar s’est encore un peu plus renforcé malgré tout, et les taux d’intérêt ont conservé leurs gains engrangés sur les chiffres de l’emploi de vendredi.

Comme la Banque centrale d’Australie

La Banque centrale indienne a augmenté son taux de 0.25% comme prévu, mais a surpris les marchés en laissant la porte ouverte à un resserrement supplémentaire.

Après avoir annoncé que le taux de prise de pension était maintenant de 6.50%,  le gouverneur de la Banque centrale a pris des accents de Powell en déclarant « la rigidité de l’inflation de base ou sous-jacente est un sujet de préoccupation. Nous avons besoin de voir une modération décisive de l’inflation. Nous devons rester inébranlables dans notre engagement à réduire l’inflation globale de l’IPC ».

La BCE n’en a pas encore fini

Nouvelle déclaration d’un membre de la BCE, à savoir Joachim Nagel, président de la Bundesbank, qui a estimé que « de mon point de vue, nous avons besoin de nouvelles hausses de taux significatives. Mais je trouve juste que nous procédions étape par étape ».

Et il a été rejoint par Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, qui a déclaré « nous assistons actuellement à un resserrement du marché du crédit. Mais il n’est pas encore clair que la politique monétaire fonctionne réellement au point que nous puissions espérer que l’inflation revienne à notre objectif de 2% à moyen terme ».

Ces propos ont en tout cas une résonnance particulière alors que les attentes des consommateurs de la zone euro en matière d’inflation ont de nouveau augmenté en décembre, selon une enquête de la BCE, ce qui indique que les récentes hausses des taux d’intérêt et la baisse des prix de l’énergie n’ont pas encore atténué les craintes concernant la croissance des prix.

Elles sont passées de 2.9 % le mois précédent à 3 % en décembre, à un horizon de 3 ans, mais pour les 12 prochains mois elles  sont restées stables à 5 %.

Ce qui montre que l’inflation malgré les hausses de taux reste ancrée dans l’économie et devient un peu comme le sparadrap du Capitaine Haddock pour la BCE.  

Comme aux Etats-Unis, le taux du Bund à 2 ans, reste orienté à la hausse dans la perspective de nouveaux resserrements monétaires. Même si la production industrielle en Allemagne a reculé de 3.1% en décembre, un chiffre bien plus mauvais que prévu. Sur l’ensemble de l’année 2022, elle a reculé de 0.6% par rapport à 2021 et de 5% par rapport à 2019.

Moralité de tout cela, les Banques centrales vont encore resserrer les taux, mais tout doucement nous arrivons à la fin du cycle. Mais croire pour autant qu’elles vont rapidement baisser leur taux par la suite est une ineptie. Les marchés  boursiers surfent sur la fin du cycle de resserrement et sur un atterrissage en douceur de l’économie. Mais également sur une reprise en Chine et sur un apaisement dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis, malgré l’histoire du ballon.

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