Jusqu’au bout il sera encore question de l’inflation avec la publication de cette dernière aux Etats-Unis cet après-midi.
Accord majeur en Europe
Jusqu’au bout il sera encore question de l’inflation avec la publication de cette dernière aux Etats-Unis cet après-midi.
Inflation aux Etats-Unis
Pour rappel, l’inflation est attendue à 7.3% en novembre contre 7.7% le mois passé, et l’inflation de base, hors alimentation et énergie, à 6.1% contre 6.3%.
Mais au-delà du chiffre, ce qui compte aussi pour la FED c’est la perception qu’ont les Américains de l’évolution de l’inflation. Sur ce point, la FED de New York mène une enquête, chaque mois.
Or selon la dernière enquête, les Américains tablent sur une baisse de l’inflation dans un an à 5.2% contre 5.9% en octobre. Si la baisse est très sensible à 1 an, par contre dans 3 ans ils s’attendent à un taux de 3% contre 3.1% en octobre et à 5 ans à 2.3% contre 2.4%. Ce dernier chiffre étant conforme au taux actuel des anticipations d’inflation calculé par le marché.
Ce chiffre de 5.2% dans 1 an est le chiffre le plus faible depuis le début de l’année et tombe à point nommé pour inciter la FED à réduire la cadence des hausses de taux.
Mais il demeure encore un facteur qui pourrait venir jouer les troubles fêtes, à savoir la hausse des salaires dans un marché de l’emploi qui demeure toujours très tendu (voir mon commentaire de la semaine passée). Toujours selon cette enquête, les personnes interrogées ont déclaré qu’en novembre, les revenus des ménages augmenteraient de 4,5 %, contre 4,3 % en octobre, un niveau record.
Et c’est d’ailleurs la crainte de Powell de voir l’inflation soutenue l’année prochaine par une hausse des salaires. C’est d’ailleurs ce qu’il avait déclaré dernièrement, « nous pensons que les augmentations de salaires vont probablement constituer une partie très importante de l’histoire à l’avenir ».
Le début de l’année prochaine pourrait donc être marquée par une hausse des salaires qui sera suivie de près par la FED et qui devrait l’inciter à ne pas baisser la garde.
Accords en Europe
D’abord sur une taxe carbone aux frontières pour taxer, à partir de 2026, les émissions de CO2 liées aux importations d’acier, de ciment, d’engrais, d’aluminium et d’électricité et qui sera étendue à l’hydrogène.
Après une période de transition, la Commission évaluera l’opportunité d’étendre le champ d’application à d’autres biens, notamment les produits chimiques organiques et les polymères.
Les détails de cet accord devraient être donnés ce matin lors d’une conférence de presse mais il devrait permettre de mettre les entreprises européennes sur le même pied que leurs concurrents étrangers (taxe qui tourne actuellement autour des 90 €).
Car la conséquence sera que les importateurs de marchandises de pays tiers devront acheter des certificats pour couvrir les émissions de CO2 contenues dans ces produits, afin de créer des conditions de concurrence équitables entre les entreprises étrangères et les européennes, qui doivent acheter des quotas de CO2 sur le marché européen du carbone lorsqu’elles polluent.
Le deuxième accord concerne celui entre la Hongrie et les autres pays de l’Union européenne pour entériner l’aide financière du bloc à l’Ukraine pour 2023 ainsi que l’instauration d’un taux minimum d’imposition sur les sociétés à 15%, en échange d’une certaine flexibilité sur le déblocage de fonds en faveur de Budapest.
Cet accord permettra de libérer 18 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, et en échange, la Hongrie recevra 5.8 milliards d’euros dans le cadre du fonds de relance européen.
Pour autant, ces fonds ne seront libérés que si la Hongrie respecte certains de ses engagements et cela ne concerne en rien les 6.3 milliards d’euros gelés par la Commission qui devaient être alloués à la Hongrie dans le cadre des fonds de la politique de la cohésion.
Point d’attention de la BCE
C’est toujours un peu surprenant, mais alors que la BCE va encore augmenter ses taux ce jeudi et qu’elle devrait encore le faire l’année prochaine, elle s’inquiète en même temps de l’impact de ces hausses de taux sur les banques.
La BCE compte se pencher sur l’exposition des établissements de crédit aux secteurs et aux activités les plus vulnérables, dont l’énergie et le courtage énergétique, tout en surveillant l’évolution des marchés de l’immobilier résidentiel et commercial.
Concernant le marché immobilier, la BCE constate que compte tenu de la hausse des taux d’intérêt, « cela rend les banques vulnérables à une forte correction de certains marchés immobiliers, particulièrement le segment de l’immobilier résidentiel, au vu de la dynamique des prix observée ces dernières années. De plus, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des coûts de construction devraient affecter défavorablement le marché de l’immobilier commercial, notamment le secteur des bureaux, déjà affecté par l’évolution des pratiques de travail et la recherche de qualité liées à la pandémie ».