Les Banques centrales vont rester offensives

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Même si la tension a sérieusement diminué, la Grande-Bretagne demeure au centre de toutes les attentions et en particulier l’évolution de l’inflation.

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Même si la tension a sérieusement diminué, la Grande-Bretagne demeure au centre de toutes les attentions et en particulier l’évolution de l’inflation.

Equilibre fragile

Un petit retour en arrière s’impose. La BOE, pour combattre l’inflation a augmenté ses taux comme toutes les Banques centrales, mais de façon plus modérée jusqu’à présent.

Elle avait clairement l’intention d’accélérer le tempo et de réduire la taille de son bilan à partir du mois de novembre, mais c’était sans compter sur le nouveau gouvernement et son plan qui a entraîné les conséquences que l’on connait, obligeant la BOE à acheter des obligations à long terme.

La publication du chiffre d’inflation en Grande-Bretagne ce matin devrait remettre sur la table le resserrement monétaire de la BOE. L’inflation globale est attendue à 10% contre 9.9% et l’inflation de base à 6.4% contre 6.3%.

Le scénario d’une hausse de 0.75% des taux la semaine prochaine est celui que je privilégie compte tenu des risques latents qui perdurent. Mais par contre la BOE a démenti les intentions qu’on lui prêtait de retarder la réduction de la taille de son bilan et elle a donc bien l’intention de commencer à agir à partir du 1er novembre.

Elle a en effet déclaré qu’elle commencerait à vendre une partie de son énorme stock d’obligations d’État britanniques, mais qu’elle ne vendrait pas cette année les obligations de plus longue durée qui ont été dans l’œil de la tempête récente.

Elle veut ainsi clairement réaffirmer son indépendance tout en continuant de surveiller les niveaux des taux longs, qui ont reculé mais ne sont pas revenus à leurs niveaux antérieurs.

Mais elle veut aussi rappeler au monde politique que la dette doit être gérée et que, comme le soulignait le gouverneur de la Banque de France,  François Villeroy de Galhau, les récentes turbulences sur le marché obligataire britannique témoignent du “cercle vicieux” auquel les gouvernements font face s’ils sapent les efforts faits sur les taux pour freiner l’inflation galopante.

Image contrastée

Aux Etats-Unis, si l’industrie résiste bien à la hausse des taux, le constat est tout autre concernant le secteur immobilier. Et les deux données publiées hier illustrent l’impact inégal que les hausses de taux de la Banque centrale américaine ont jusqu’à présent sur l’économie.

D’un côté, la production manufacturière a augmenté de 0.4 % le mois dernier, soit une hausse de 4.7 % par rapport à l’année précédente. La production industrielle globale a augmenté de 0.4 %, après avoir glissé de 0.1 % le mois précédent. Et pour être complet, l’utilisation des capacités industrielles est passée à 80.3 % le mois dernier, contre 80.1 % en août.

D’un autre côté, l’indice NAHB, qui mesure le moral des constructeurs, a poursuivi sa chute et, si on fait abstraction de la chute liée au Covid, il s’agit du niveau le plus faible depuis août 2012.

Et selon les estimations, cet après-midi, aussi bien les permis de construire que les constructions de logements neufs devraient afficher un recul au mois de septembre. Et si cela est confirmé « ce sera la première année depuis 2011 à connaître une baisse des mises en chantier de logements individuels », a déclaré Robert Dietz, économiste en chef de la NAHB. « Et compte tenu des prévisions de maintien de taux d’intérêt élevés en raison des actions de la Réserve fédérale, 2023 devrait voir de nouvelles baisses de la construction de logements unifamiliaux alors que la contraction du logement se poursuit ».

Sérieuses interrogations sur la Chine

Le report de la publication des indicateurs économiques continue de jeter le trouble sur l’état réel de l’économie chinoise.

Résultat, le yuan s’est encore affaibli par rapport au dollar sur fond de poursuite de la politique de zéro-covid et aussi en l’absence totale d’annonce de mesures de soutien pour le secteur immobilier lors du discours de Xi Jinping.

Et la pression à la baisse sur le yuan devrait encore s’accentuer avec la perspective de la hausse des taux de la part de la FED début novembre.

Et ne parlons pas du yen qui s’est encore affaibli et qui frôle le niveau des 150 par rapport au dollar alors que des interventions de la BOJ semblent totalement inopérantes.

Ces deux devises demeurent évidemment sous pression alors que le recul de l’inflation est nettement plus lent qu’attendu dans la majorité des pays. Dernier chiffre en date, l’inflation en Nouvelle-Zélande qui s’est inscrite à 2.2% au troisième trimestre contre un niveau de 1.7% au trimestre précédent.

Ce chiffre est venu renforcer le sentiment que la Banque centrale de Nouvelle-Zélande gardera une politique monétaire agressive ce qui a encore accentué les tensions sur les taux courts.

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