Alors que Poutine utilise l’arme des lâches en bombardant aveuglément, l’aggravation des tensions dans la guerre en Ukraine vient encore plus inquiéter alors que les taux se tendent encore plus.
La stratégie de la terreur effraie
Alors que Poutine utilise l’arme des lâches en bombardant aveuglément, l’aggravation des tensions dans la guerre en Ukraine vient encore plus inquiéter alors que les taux se tendent encore plus.
Tensions sur les taux
Rien de neuf, mais n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Les Banques centrales vont encore augmenter leur taux, même si elles arrivent tout doucement au terme de ce processus.
Avec comme conséquence que le rendement du Treasury 10 ans est venu une nouvelle fois titiller le seuil des 4%, seuil psychologique qui renforce encore un peu plus le dollar, par rapport au yen par exemple. Mais cette hausse des taux ne plait évidemment pas aux bourses.
Et les messages des membres de la FED ne varient pas d’un iota et, même s’ils expriment une certaine prudence, fondamentalement le message est le même, la hausse des taux n’est pas terminée.
Dernière intervention, celle de Brainard qui a déclaré « il est clair que la politique monétaire sera restrictive pendant un certain temps, jusqu’à ce que l’on ait confiance dans la baisse de l’inflation. Le Comité a déclaré que les taux directeurs allaient encore augmenter. Mais nous allons aussi apprendre au fur et à mesure et cette évaluation reflétera les données entrantes ainsi que les risques nationaux et mondiaux… ».
Mais ils ne sont pas sourds et aveugles pour autant, ils y ont bien conscience que le contexte international est extrêmement volatile et incertain et que les hausses de taux sont un facteur d’instabilité complémentaire.
Autre facteur d’instabilité
La situation en Grande-Bretagne avec un sterling sous pression de nouveau et une BOE bien empêtrée par les décisions politiques.
Cette dernière est déjà intervenue sur le marché obligataire pour un montant de 5 milliards de sterlings depuis le 28 septembre et a annoncé hier qu’elle pourrait encore acheter pour 10 milliards de sterlings.
Mais elle s’est contentée finalement d’acheter pour 853 millions de sterlings ce qui explique sans doute les tensions sur les taux et sur la devise. Car pour la BOE ses interventions devaient être temporaires, mais rien ne semble calmer les marchés et cela remet en cause son intention de réduire la taille de son bilan.
Même le communiqué par le ministre britannique des Finances, Kwasi Kwarteng, qu’il avançait l’annonce du budget et la nomination d’un initié du Trésor pour diriger le département n’ont pas calmé les tensions.
Mais d’un autre côté les tensions inflationnistes demeurent et la BOE devra augmenter ses taux lors de sa réunion du 3 novembre, alors qu’elle est obligée d’intervenir sur le marché pour éviter une hausse des taux, kafkaïen comme situation.
Tension sur les taux en Europe
Parce que les membres de la BCE tiennent le même langage que ceux de la FED et que la BCE va très probablement aussi augmenter ses taux de 0.75%.
Mais un élément complémentaire a fait bondir le rendement du Bund 10 ans qui a pris 11 points hier après l’annonce que le chancelier allemand Olaf Scholz était favorable à l’émission de dettes conjointes par l’UE pour faire face à la crise énergétique.
Si cette perspective est positive pour les obligations périphériques, cela représente cependant un risque de voir les Etats déployer des plans de soutien qui pourraient signifier plus de risques inflationnistes. Et cela, dans un contexte évidemment déjà extrêmement tendu ce qui explique la surréaction des marchés.
Inquiétudes pour la Chine
Et pour ne rien arranger les cas de contaminations repartent en Chine avec la mise en place de nouvelles mesures de restriction comme la politique zéro-covid reste de mise. Ce qui a encore un peu plus fragilisé le yuan alors que le dollar se renforce face à toutes les devises.
Et le deuxième élément d’inquiétude est la décision de Biden, annoncée la semaine dernière, de la mise en place de contrôles à l’exportation de la technologie américaine à destination de la Chine ce qui pourrait avoir des impacts très négatifs pour l’industrie chinoise des puces.
Une bonne nouvelle
Et cela contribuera à faire baisser l’inflation l’année prochaine, l’indice des prix des denrées alimentaires de la FAO a baissé pour le sixième mois consécutif suite à un recul très net des cours des huiles végétales.
Ce recul a compensé en revanche la hausse des prix des céréales avec de nouvelles tensions sur le prix du blé en particulier. Mais ce recul de l’indice global ne peut cependant pas masquer que, sur un an, la hausse a été de 5.5% et que pour certains pays la situation est extrêmement grave compte tenu de la sécheresse.