Pas de pied sur le frein

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Les chiffres du chômage aux Etats-Unis ont été une bonne et une mauvaise nouvelle, mais pour le moment les bourses n’ont gardé en tête que la mauvaise nouvelle.

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Les chiffres du chômage aux Etats-Unis ont été une bonne et une mauvaise nouvelle, mais pour le moment les bourses n’ont gardé en tête que la mauvaise nouvelle.

Les chiffres du chômage

Commençons par les réactions des marchés à l’annonce des chiffres. Les taux longs sont repartis à la hausse aux Etats-Unis, tout en entrainant tous les autres taux dans leur sillage, le dollar s’est de nouveau renforcé et les bourses se sont une nouvelle fois pris les pieds dans le tapis.

Et pourtant j’ai évoqué une bonne nouvelle en parlant de ces chiffres du chômage. La bonne nouvelle c’est clairement que le marché de l’emploi est solide, que l’économie américaine est résistante et qu’elle pourrait même encaisser les hausses de taux sans passer par la case récession. La mauvaise nouvelle c’est que vu cette résistance du marché de l’emploi, la FED va continuer de monter ses taux et qu’une hausse de 0.75% sera bien actée le 2 novembre.

Car le taux de chômage aux Etats-Unis a reculé à 3.5% contre un taux de 3.7% en août et les créations d’emploi ont été de 263.000, dépassant la prévision qui tablait sur un chiffre de 250.000.

Le salaire horaire moyen a progressé de 0.3% d’un mois à l’autre pour s’inscrire à 5% contre 5.2% en taux annuel, en léger recul certes mais pas suffisant aux yeux de la FED qui trouve là un argument pour poursuivre son resserrement monétaire. D’un autre côté, ce chiffre montre que l’économie pourrait connaitre un atterrissage en douceur avec des salaires qui permettent de compenser l’inflation et maintenir la consommation.

Mais la perspective de voir la FED augmenter ses taux ne plait décidemment pas aux bourses qui s’obstinent à ne pas vouloir comprendre le message distillé par la FED.

Et juste après la publication de ces chiffres, le  président de la Réserve fédérale de New York, John Williams, a déclaré « nous devons continuer à augmenter les taux d’intérêt et les porter au-dessus du niveau de l’inflation, ce qui pourrait conduire la Banque centrale à un taux cible d’environ 4,5 % ». Mais pour autant il a ajouté « je vois une croissance positive l’année prochaine,  et je vois le taux de chômage remonter quelque peu, mais surtout, je vois l’inflation baisser de manière assez significative l’année prochaine ».

Banques centrales bien décidées

Une bonne fois pour toutes, il faut arrêter de croire que les Banques centrales ne vont pas continuer de resserrer leur politique monétaire et elles n’ont jamais été aussi claires sur leurs intentions.

Et je voudrais encore citer un membre de la FED, Christopher Waller, qui a déclaré vendredi, « j’ai lu récemment certaines spéculations selon lesquelles les préoccupations en matière de stabilité financière pourraient éventuellement amener le FOMC à ralentir les hausses de taux ou à les interrompre plus tôt que prévu. Laissez-moi être clair : ce n’est pas quelque chose que j’envisage ou que je crois être une évolution très probable ».

La FED va donc augmenter ses taux de 0.75%, la BOE va augmenter ses taux de 0.75% aussi et la BCE est bien partie pour faire de même.

C’est en tout cas le sentiment que cela donne après la publication d’une étude publiée par la BCE qui montre que la hausse de la demande des consommateurs joue un rôle de plus en plus important dans le niveau excessif de l’inflation. Selon cette étude, « au cours des derniers mois, les facteurs d’offre et de demande ont joué des rôles globalement similaires dans l’inflation (sous-jacente). Plus récemment, la contribution des composantes majoritairement liées à la demande dans l’inflation des services a dépassé celle des composantes majoritairement liées à l’offre ».

Ce qui signifie que la BCE s’inquiète de voir apparaitre une dynamique d’inflation auto-entretenue et que le reflux de l’inflation sera plus lent que prévu dans ces conditions.

Nouvelle déception en Chine

Alors que jusqu’à présent le secteur des services avait bien résisté, les mesures de confinement ont eu raison de son enthousiasme. C’est ce qui ressort de la publication de l’indice PMI des services qui est passé de 55 à 49.3 suite à une demande atone et des prix en forte hausse.

Et si on regarde l’indice PMI composite, il est passé de 53 à 48.5, ce qui signifie que l’économie chinoise connait une reprise chancelante malgré les injections de liquidités par les autorités monétaires.

Ce qui pourrait cependant être une bonne nouvelle car cela diminuerait la demande pour le pétrole et donc venir compenser la baisse de la production décidée par l’OPEP+ la semaine passée et faire baisser les prix.

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