La Banque centrale de Suède a surpris avec une hausse de taux plus élevée que prévu, ce qui a exacerbé les tensions sur les taux et par ricochet pesé sur les bourses.
Les hausses de taux agressives se poursuivent
La Banque centrale de Suède a surpris avec une hausse de taux plus élevée que prévu, ce qui a exacerbé les tensions sur les taux et par ricochet pesé sur les bourses.
Décision surprise
La Riksbank a en effet décidé d’augmenter son taux de 1%, au lieu de 0.75% comme attendu, pour le porter à 1.75%. Il s’agit de la hausse la plus importante depuis novembre 1992.
Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a clairement annoncé qu’elle continuerait de resserrer ses taux à l’avenir. Et pour justifier cette hausse de 1%, la Riksbank a déclaré « en relevant davantage le taux directeur aujourd’hui, le risque d’une inflation élevée à plus long terme est réduit, et avec lui celui d’un resserrement accru de la politique monétaire à l’avenir ».
La Banque centrale table sur un taux directeur à 2.5% au deuxième trimestre 2023 et prévoit maintenant une contraction de 0.7% de l’économie l’année prochaine.
Contre toute attente, la couronne suédoise s’est tassée par rapport à l’euro et n’a absolument pas profité de la hausse des taux.
Cette décision a mis un sacré coup de pression sur les taux, aux Etats-Unis, avec un rendement du Treasury 2 ans qui a frôlé les 4% dans l’attente de la décision de la FED ce soir. Je table sur une hausse de 0.75%.
Mais cette annonce a aussi mis un sérieux coup de pression sur les taux en zone euro, avec un rendement du Bund 2 ans à son plus haut depuis mai 2011, et donc indirectement sur la BCE.
Hasard ou pas, Christine Lagarde a déclaré « qu’en cas de signes d’un risque de désancrage des anticipations d’inflation du fait d’un niveau élevé d’inflation, le taux directeur compatible avec notre objectif sera restrictif ». Ce qui veut dire que la BCE n’aura pas d’autre choix que d’augmenter ses taux à des niveaux tels qu’ils pèseront sur l’activité économique.
La Banque centrale du Canada devrait aussi poursuivre sur sa lancée malgré le recul de l’inflation. Cette dernière est passée de 7.6% en juillet à 7% en août, mais les prix des denrées alimentaires ont augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 41 ans.
Sur le mois, l’indice des prix à la consommation a diminué de 0.3 %, soit la plus forte baisse depuis le début de la pandémie, mais par contre, le prix des aliments a augmenté de 10,8 % sur l’année.
Mais malgré ce recul, la BOC estime que l’inflation demeure trop élevée et veut surtout éviter que les anticipations d’inflation s’ancrent durablement à la hausse. Dès lors, une nouvelle hausse de 0.50% lors de la réunion d’octobre est déjà anticipée quand on observe le niveau du rendement de l’obligation canadienne à 2 ans.
Alors que la FED va encore augmenter ses taux de 0.75% ce soir, la BOE se réunit demain mais elle ne devrait augmenter ses taux que de 0.50%, ce qui explique la chute du sterling par rapport au dollar. A moins que le sterling pleure aussi sa Reine ?
Retour sur le marché immobilier
Contre toute attente, les mises en chantier aux Etats-Unis ont rebondi de 12,2 % en août pour atteindre un nombre annuel de 1.575 million d’unités le mois dernier.
Par contre, les permis de construction ont chuté de 10 % pour atteindre un nombre de 1.517 million d’unités, le plus bas niveau depuis juin 2020.
Ces chiffres montrent que le marché immobilier, malgré la hausse des taux de la FED, résiste et que de nouvelles hausses de taux sont encore acceptables et encaissables.
Mais cette nouvelle hausse attendue des taux de la part de la FED exacerbe la hausse du dollar, par rapport au sterling on l’a vu, mais également par rapport au yuan, avec un niveau qui n’avait plus été vu depuis juin 2020.
Il faut dire aussi que la Banque asiatique de développement a revu ses prévisions de croissance à la baisse pour l’Asie, mais aussi pour la Chine. Pour la zone asiatique elle table sur une croissance de 4.3% cette année contre 4.6% précédemment et pour 2023 de 4.9% contre 5.2%.
Pour l’économie chinoise, la BAD s’attend à une croissance de 3.3% cette année contre 4% précédemment et de 4.5% l’année prochaine contre 4.8%.
Envolée historique
Les prix à la production en Allemagne ont augmenté de 45.8% en taux annuel en août contre 37.2% en juillet.
Cette hausse s’explique par une hausse de 7.9% d’un mois à l’autre, ce qui est la plus forte hausse mensuelle jamais observée et ce qui explique le taux annuel qui lui aussi est à un niveau jamais observé.
Bien évidemment la hausse des prix de l’énergie explique cette envolée, puisque les prix hors énergie ont progressé sur un an de 14%, mais c’est un véritable défi pour les entreprises.