Pour ceux qui en doutaient encore, l’arrêt de la livraison du gaz russe est bien lié aux sanctions européennes, et croire que nous pouvons faire confiance aux autres producteurs d’énergie est une illusion dangereuse.
Nous payons le prix de notre aveuglement
Pour ceux qui en doutaient encore, l’arrêt de la livraison du gaz russe est bien lié aux sanctions européennes, et croire que nous pouvons faire confiance aux autres producteurs d’énergie est une illusion dangereuse.
Notre chère dépendance
Finalement, les bourses européennes ont mieux résisté que prévu à l’annonce par le Kremlin que l’arrêt des livraisons de gaz est lié aux sanctions européennes. Et le prix du gaz a certes bondi de 30% mais n’a pas atteint son niveau le plus élevé.
Mais évidemment cet arrêt de la livraison de gaz est tout sauf anodin alors que la situation économique en Europe s’est déjà fortement dégradée et qu’en plus d’un hiver à nos portes, la récession vient déjà frapper.
C’est en tout cas ce qui ressort clairement des indices PMI, avec un indice PMI composite dans la zone euro à 48.9 contre 49.9 en juillet, soit son niveau le plus bas depuis 18 mois.
Et pour encore corser le tout, l’OPEP+ a annoncé, une première depuis un an, une réduction de sa production à hauteur de 100.000 barils par jour par crainte d’une chute de la demande à cause de la récession qui se profile et de la situation en Chine.
Se désengager du pétrole et gaz russes pour devenir dépendants d’autres pays aussi peu fiables, n’est donc pas la réponse adéquate, non seulement parce que cela ne répond pas au défi climatique, mais aussi parce que cela nous enferme dans une nouvelle dépendance.
Stimuli en Chine
D’un côté, les autorités continuent de mener une politique zéro-covid qui pèse lourdement sur l’économie. Et d’un autre côté, ces mêmes autorités annoncent qu’elles vont prendre des mesures pour soutenir l’activité économique.
Pour assurer plus de liquidité et en même temps soutenir le yuan, la Banque centrale de Chine a annoncé une réduction du ratio de réserves obligatoires de devises étrangères de 8% à 6%.
C’est clairement la chute du yuan, qui affiche un recul de 8% par rapport au dollar, depuis le début de l’année qui justifie cette décision. Cette annonce a en tout cas donné un petit coup d’arrêt à la chute du yuan, mais rien ne dit que cela sera suffisant.
Ce qui explique que les autorités politiques et monétaires ont en diapason annoncé qu’elles allaient soutenir l’économie avec des investissements dans les infrastructures d’une part. Et d’autre part, la Banque centrale qui a annoncé qu’elle disposait d’une marge de manœuvre pour encore baisser ses taux.
Petite parenthèse, le recul du yuan sera cependant compliqué à arrêter si le dollar continue de se renforcer comme il le fait par rapport à la majorité des devises, avec un plus haut par rapport au yen depuis juillet 1998.
Première hausse de la semaine
Avant la BCE et la BOC demain, la Banque centrale d’Australie a augmenté de 0.50% son taux directeur pour le porter à 2.35%, son niveau le plus élevé depuis 7 ans.
Et elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin, car « la stabilité des prix est une condition préalable à une économie forte et à une période durable de plein emploi », a déclaré le gouverneur de la RBA, Philip Lowe, dans un communiqué. « Le Conseil s’attend à augmenter encore les taux d’intérêt dans les mois à venir, mais il n’est pas sur une trajectoire préétablie ».
Il faut dire que la situation est un peu comparable à celle des Etats-Unis, avec un taux de chômage à 3.4%, soit son niveau le plus bas depuis 1974, et des exportations fortement soutenues par la hausse des prix du charbon et du gaz naturel liquéfié.
Une tâche titanesque
C’est ce qui attend la nouvelle première ministre britannique, Liz Truss, alors que le sterling s’est aussi fortement tassé par rapport au dollar.
Elle a annoncé qu’elle réduirait rapidement les impôts et la facture énergétique des ménages. Mais le défi est immense avec une économie qui devrait plonger en récession avec un taux d’inflation à deux chiffres, et un climat social extrêmement tendu.
Sans pour autant oublier que les relations avec l’UE sont plus que tendues, que l’Ecosse pourrait se détacher de la Grande-Bretagne, que le Brexit a provoqué un manque criant de main-d’œuvre et la guerre en Ukraine évidemment.