On respire un peu mais ne baissons pas la garde

Mode Expresso

On respire un peu ce matin, et je ne parle pas des températures, quoique, mais sur les marchés financiers avec des résultats meilleurs que prévu, et une livraison de gaz qui devrait reprendre demain.

Mode Lungo

On respire un peu ce matin, et je ne parle pas des températures, quoique, mais sur les marchés financiers avec des résultats meilleurs que prévu, et une livraison de gaz qui devrait reprendre demain.

Forte hausse des bourses

Les bourses respirent un peu, les prix des matières premières repartent à la hausse, en particulier le prix du baril, et les taux sont également à la hausse.

D’une part, les résultats des sociétés aux Etats-Unis sont meilleurs que prévu, et d’autre part, Poutine a déclaré que Gazprom allait bien reprendre ses livraisons, levant évidemment une forte incertitude, même si l’ampleur de ces livraisons reste incertaine.

L’euro a évidemment bénéficié de cette annonce, car cela éloigne le spectre de la récession, mais l’euro a surtout été soutenu par des informations qui ont filtré sur la réunion de la BCE qui se tient demain.

Réunion de la BCE

Selon ces informations, une hausse de 0.50% du taux directeur serait sur la table alors que jusqu’à présent il n’était question qu’une hausse de 0.25%, ce qui a entrainé aussi une légère hausse des taux courts.

Il se confirme que la BCE annoncera bien demain un programme anti-fragmentation, mais qu’il ne sera pas question d’acheter des obligations d’un Etat dont les spreads s’élargissent, sans condition. Ce dernier devra respecter très probablement les objectifs fixés par la Commission européenne en matière d’accès aux fonds de Facilité pour la reprise et la résilience de l’Union européenne.

Confirmation du ralentissement

Je le soulignais hier, le marché de l’immobilier aux Etats-Unis montre des signes importants de ralentissement, avec un recul aussi bien des permis de construire que des mises en chantier.

Les mises en chantier ont ainsi diminué de 2 % pour atteindre un taux annuel de 1,559 million d’unités le mois dernier, soit le niveau le plus bas depuis septembre 2021.

Et dans le détail, les mises en chantier de logements individuels, qui représentent la plus grande part de la construction de logements, ont chuté de 8,1 % pour atteindre un taux de 982 000 unités en juin, la première fois que cette catégorie est passée sous la barre du million en deux ans.

Et de leur côté, les permis de construire pour les maisons unifamiliales ont diminué de 8 % pour atteindre un taux de 967 000 unités, le plus bas depuis juin 2020.

La question du gaz

Ne soyons pas naïf, et même si Gazprom devrait reprendre sa livraison demain, ce qui a fait un peu baisser le prix du gaz, les volumes ne seront plus les mêmes et l’épée de Damoclès d’un arrêt des livraisons planera toujours au-dessus de la tête des Européens.

C’est pour cette raison que la Commission européenne va présenter un plan ce mercredi qui proposerait aux pays de l’UE un objectif volontaire de réduction de leur demande en gaz au cours des huit prochains mois. Pour y arriver une série de mesures seraient prises comme des incitations financières pour que les entreprises réduisent leur consommation de gaz, l’utilisation d’aides publiques pour encourager les industries et les centrales électriques à passer à d’autres combustibles, et l’organisation de campagnes d’information pour inciter les consommateurs à utiliser moins de chauffage et de climatisation.

Ce n’est pas un hasard si hier le FMI a publié une note sur l’impact d’un arrêt de la livraison du gaz russe à l’Europe. Selon cette note, tout dépend si le marché est intégré ou fragmenté. Qu’entend donc exactement le FMI par cela ? « Nous évaluons les impacts de deux manières. L’une est une approche de marché intégré qui suppose que le gaz peut aller là où il est nécessaire, et que les prix s’ajustent. L’autre est une approche de marché fragmenté qui est mieux utilisée lorsque le gaz ne peut pas aller là où il est nécessaire, quelle que soit l’augmentation des prix ».

Si l’on est optimiste et que l’on considère que les marchés sont intégrés, selon le FMI l’impact d’un arrêt des livraisons serait limité. Mais par contre, « si des contraintes physiques entravent les flux de gaz, l’approche du marché fragmenté suggère que l’impact négatif sur la production économique serait particulièrement important, jusqu’à 6 % pour certains pays d’Europe centrale et orientale où l’intensité de l’utilisation du gaz russe est élevée et où les approvisionnements alternatifs sont rares, notamment la Hongrie, la République slovaque et la République tchèque. L’Italie serait également confrontée à des répercussions importantes en raison de sa forte dépendance à l’égard du gaz pour la production d’électricité ».

L’impact pourrait évidemment être limité si nous arrivons à réduire notre consommation, d’où l’importance du plan de la Commission, tout en sachant que nous devons aller bien au-delà de la question de notre dépendance à la Russie. Mais que nous devons drastiquement revoir notre mode de consommation d’énergie et réduire notre consommation d’énergie fossile.

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