L’euro a touché la parité par rapport au dollar, a largement dépassé ce seuil par rapport au franc suisse et s’écarte aussi des devises dont les Banques centrales augmentent plus rapidement leurs taux, enfin presque toutes les devises.
Parité n’est pas égalité
L’euro a touché la parité par rapport au dollar, a largement dépassé ce seuil par rapport au franc suisse et s’écarte aussi des devises dont les Banques centrales augmentent plus rapidement leurs taux, enfin presque toutes les devises.
Donc hausse des taux
Commençons par la seule devise qui ne profite pas de la hausse des taux et qui continue inexorablement de s’affaiblir, à savoir le forint hongrois. La Banque centrale de Hongrie a décidé d’augmenté de 200 points son taux pour le porter à 9.75%, soit un niveau qui n’avait plus été vu depuis 2008. Mais malgré ces hausses de taux vertigineuses depuis un peu plus d’un an, le forint se déprécie suite à une aggravation du déficit et surtout aux tensions avec la Commission qui pourraient empêcher la Hongrie de bénéficier des fonds européens.
Comme la hausse de taux de 0.50% minimum devient la norme, la Banque centrale de Corée du Sud a augmenté son taux directeur de 0.50% à 2.75%, une première depuis que la Banque a adopté le système actuel en 1999. Comme partout, cette hausse est justifiée par l’emballement de l’inflation qui se situe à 6%, et d’autres hausses de taux plus modérées sont attendues d’ici la fin de l’année.
La Banque centrale de Nouvelle Zélande a continué sur sa lancée et a encore augmenté de 0.50% son taux directeur pour le porter à 2.50%. Il s’agit de la sixième hausse de taux, son taux directeur a atteint un niveau qui n’avait plus été vu depuis mars 2016, et pourtant, la Banque centrale devrait poursuivre sa politique monétaire agressive avec un taux qui pourrait se situer à 3.50% à la fin de l’année.
L’euro a atteint des niveaux inédits par rapport au franc suisse suite au fait que la BNS a déjà augmenté ses taux plus vite que la BCE et qu’elle a clairement laissé entendre qu’elle poursuivrait sur sa lancée.
La Banque centrale du Canada, qui se réunit cet après-midi, est attendue avec une hausse de son taux directeur de 0.75% pour le porter à 2.25%, une hausse qui serait un geste fort qui n’a plus été fait depuis août 1998. Geste qui serait en partie motivé par les décisions de la FED.
A propos des Etats-Unis justement
Le FMI a averti sur le risque de récession aux Etats-Unis et a déjà revu ses prévisions de juin à la baisse. Pour cette année, il ne table plus que sur une croissance de 2.3% contre 2.9% précédemment, et de 1% en 2023 contre une estimation à 1.7% en juin.
Il reconnait que la tâche de la FED sera compliquée car « la priorité politique doit maintenant être de ralentir rapidement la croissance des salaires et des prix sans précipiter une récession. Ce sera une tâche délicate ».
Preuve que la situation se dégrade, l’indice NFIB, indice de confiance des petites entreprises aux Etats-Unis, est tombé à son niveau le plus bas depuis janvier 2013. En cause, l’inflation qui est le principal problème de gestion pour les entreprises.
A propos d’inflation, les chiffres d’inflation seront publiés cet après-midi aux Etats-Unis et ils sont attendus avec beaucoup de fébrilité. Selon les estimations, l’inflation devrait avoir augmenté de 1.1% au mois de juin, soit un taux annuel qui passerait de 8.6% à 8.8%. Par contre, l’inflation de base n’augmenterait que de 0.6% en juin, soit un taux annuel qui passerait de 6% à 5.7%. Premier signe que le pic est derrière nous ? Cela ne devrait pas dévier la FED de son prochain relèvement de taux de 0.75% même si la chute des prix des matières premières et surtout du pétrole peut faire baisser les tensions.
Chute du prix du baril
Aussi bien le Brent que le WTI ont connu hier une forte baisse avec un Brent qui est même repassé sous les 100$. En cause évidemment les risques de récession qui font craindre un ralentissement de la demande, et la nouvelle vague de contamination en Chine qui fait craindre des mesures de confinement.
L’OPEP+ se montre d’ailleurs prudente et table sur un léger ralentissement de la croissance de la demande en 2023. Elle table sur une augmentation de 2,7 millions de barils par jour tout en laissant inchangée sa prévision pour cette année à 3,36 millions de barils par jour.
La hausse du dollar n’est pas non plus étrangère en partie à cette chute du prix du baril, étant donné qu’un dollar plus fort renchérit le coût des importations.
Nouveau membre
Les ministres des Finances de l’Union européenne ont formellement approuvé que la Croatie devienne le 20e membre de l’euro au début de 2023.
La Croatie, qui est membre de l’UE depuis 2013, va donc introduire l’euro le 1er janvier à un taux de conversion fixé à 7.53450.