La FED n’a pas tremblé

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La FED n’a pas tergiversé en augmentant son taux de 0.75%, et cette détermination a rassuré les bourses et fait baisser la tension sur les taux longs.

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La FED n’a pas tergiversé en augmentant son taux de 0.75%, et cette détermination a rassuré les bourses et fait baisser la tension sur les taux longs.

La FED est déterminée

La priorité de la FED est bien la lutte contre l’inflation, ce qui passera par une hausse des taux évidemment, mais par un ralentissement de l’économie et une hausse du chômage.

Cette détermination explique donc la hausse de 0.75% du taux directeur, la plus importante hausse depuis 1994, tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle hausse de 0.75% en juillet.

Le taux des Fed funds se situe donc à 1.50%-1.75% après cette hausse et cela laisse supposer que, vu le rythme, il devrait se situer à 3.4% en fin d’année. Niveau d’ailleurs du rendement du Treasury 2 ans, et qui devrait se stabiliser car on devrait assister à un aplatissement de la courbe en dollar avec une remontée des taux courts.

Conséquences, la FED s’attend à un ralentissement de l’économie et table sur une croissance de 1.7% cette année et une hausse du chômage à 3.7% fin d’année et de 4.1% en 2024. Pour autant, elle exclut une récession, estimant l’économie américaine suffisamment solide pour encaisser les hausses de taux.

Concernant l’inflation, la FED prévoit un taux de 5.2% cette année, avant de revenir à 2.2% en 2024, ce qui lui permettrait alors de baisser les taux si nécessaire.

Preuve que les hausses de taux de la FED commencent à peser sur la demande, les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé de 0.3% au mois de mai après une hausse de 0.7% le mois passé. Même si ce chiffre doit être nuancé car on assiste à un transfert des achats de biens vers les services, cela indique cependant une diminution des dépenses de consommation.

La bourse américaine a salué cette clarification du message de la FED, mais la question d’un atterrissage en douceur ou brutal demeure et risque de peser encore sur la volatilité et sur les bourses ces prochains mois.

Réunion surprise de la BCE

Le deuxième élément qui a un peu calmé les tensions sur les marchés a été les annonces de la BCE après sa réunion surprise hier matin, et en particulier les tensions sur les différentiels entre les taux obligataires.

Depuis l’annonce de la fin du programme de rachats d’obligations et de la perspective de hausse de taux, le différentiel de taux entre le Bund et les obligations périphériques s’était très nettement élargi.

Pour tenter de calmer ces tensions, « le Conseil des gouverneurs a décidé qu’il mettrait en œuvre de manière flexible le réinvestissement des échéances à venir du portefeuille du PEPP, dans le but de préserver le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire ».  Mais conscient que cela ne sera pas suffisant, « le Conseil a décidé de mandater les services compétents de l’Eurosystème et les services de la BCE afin d’accélérer la mise au point d’un nouvel instrument anti-fragmentation ».

Ces annonces ont calmé les tensions mais elles doivent obligatoirement être suivie d’effets dans un laps de temps assez rapide. Une des possibilités serait que la BCE réactive le programme SMP, programme antérieur à celui du PEPP, qui consiste à acheter des obligations tout en stérilisant l’injection de liquidités. Cela éviterait de devoir imposer des mesures d’austérité au pays dont la BCE achèterait des obligations pour faire baisser les taux.

Comme pour la FED, la question de l’impact de la hausse des taux sur l’économie se pose tout en constatant que l’économie européenne est nettement plus fragile que celle des Etats-Unis.

L’institut IFO en Allemagne a d’ailleurs déjà revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Allemagne à 2.5% cette année contre 3.1% précédemment et un taux d’inflation à 6.8% contre 5.1%.

Hausse de 0.25% ou 0.50% ?

Après la décision de la FED hier soir, la question de l’ampleur de la hausse des taux se pose pour la BOE qui se réunit ce jeudi.

Certes, elle a entamé son cycle de resserrement avant les autres Banques centrales, mais compte tenu des perspectives d’inflation une hausse de 0.50% aurait tout son sens.

Mais la position de la BOE est encore plus délicate que la FED car les indicateurs économiques en Grande-Bretagne indiquent de plus en plus que l’économie pourrait connaitre un atterrissage brutal.

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