Hausse drastique des taux

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Les marchés obligataires intègrent déjà une hausse de 0.75% des taux de la part de la FED ce soir et lors de sa prochaine réunion en juillet.

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Les marchés obligataires intègrent déjà une hausse de 0.75% des taux de la part de la FED ce soir et lors de sa prochaine réunion en juillet.

Hausse agressive

Le chiffre d’inflation a clairement rebattu les cartes et il est devenu évident que la FED ne peut par tergiverser. D’autant plus qu’hier le chiffre des prix à la production aux Etats-Unis a montré que la décrue n’était pas encore enclenchée.

Les prix à la production ont augmenté de 0.8% en mai contre une hausse de 0.4% le mois passé, essentiellement suite à une hausse des prix des biens, ce qui en taux annuel donne un PPI à 10.8% contre 10.9% le mois précédent. Et si l’on exclut les éléments volatiles de cet indice, la hausse a été de 0.5% en mai contre 0.4% en avril, soit un taux annuel inchangé à 6.8%.

Pas de quoi donc satisfaire la FED, ce qui explique qu’une hausse de 0.75% du taux de la FED est attendue ce soir. Cela explique évidemment pourquoi les taux longs restent orientés à la hausse aux Etats-Unis.

Mais l’attente de cette hausse très agressive de la part de la FED a également des répercussions sur les taux courts en zone euro, car cela donne le sentiment que la BCE devra aussi agir de manière plus agressive.

Ainsi, l’Euribor 6 mois a connu sa plus forte augmentation d’un jour à l’autre depuis 2011 pour s’inscrire à 0.175%, soit son niveau le plus élevé depuis 2014. Et l’Euribor à 1 an, a lui bondi de 0.165% d’un jour à l’autre, soit une hausse jamais vue depuis 2008 pour s’établir à 0.957%, soit son niveau le plus élevé depuis 2012.

Timide reprise

Même si l’épée de Damoclès de nouveaux confinements pèse toujours sur l’activité en Chine, les derniers indicateurs montrent une très légère amélioration.

Ainsi, la production industrielle a augmenté de 0.7% en mai en taux annuel, après avoir reculé de 2.9% en avril.

Par contre, la consommation intérieure reste extrêmement faible puisqu’en taux annuel les ventes de détail ont reculé de 6.7% en mai contre un taux de -11.1% en avril. Cela marque certes une amélioration de la situation et le chiffre est meilleur que prévu, mais la reprise est extrêmement lente.

Pour autant, la Banque centrale chinoise a décidé de laisser ses taux inchangés, mais il faut dire que l’attente de la hausse agressive de la part de la FED ne lui laisse pas de latitude pour le moment.

Chute du sterling

Le sterling a très nettement reculé par rapport au dollar et dans une moindre mesure par rapport à l’euro pour plusieurs raisons. D’abord suite à la publication des chiffres de croissance au mois d’avril qui ont surpris très négativement.

Ensuite, parce que la BOE, qui se réunit demain, ne devrait augmenter son taux directeur que de 0.25%, ce qui fait pâle figure par rapport à la hausse de taux de 0.75% attendue ce soir de la part de la FED. Et que même la BCE pourrait se montrer plus agressive dans les prochains mois que la BOE.

Et aussi et surtout parce que la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle donnerait bientôt les détails de son plan pour un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse sans l’accord du gouvernement britannique.  Cette annonce intervient à un moment où Boris Johnson est très fragilisé après avoir échappé à un vote demandant sa démission de la part de son propre clan.

La norme 0.50% ?

Quand on voit les anticipations de hausse de taux un peu partout, une hausse de 0.50% devient pratiquement la norme. Et cela pourrait aussi être le cas en Suède après la publication du chiffre d’inflation.

En effet, l’inflation a augmenté de 1% en mai, soit un taux annuel à 7.2%, ce qui est le taux le plus élevé depuis décembre 1991. Et si l’on exclut l’énergie, ce taux s’établi à 5.4%, soit son niveau le plus élevé depuis janvier 1992.

Ces chiffres laissent penser que la Riskbank pourrait augmenter ses taux de 0.50% lors de sa réunion en juin.

Autre Banque centrale qui a déjà procédé à une hausse de 0.50%, mais qui pourrait encore agir de la sorte lors de ses prochaines réunions selon son gouverneur, c’est la Banque centrale d’Australie.

En effet, Philip Lowe a déclaré que l’inflation pourrait atteindre 7% d’ici la fin de l’année, contre 5,1 % actuellement. Et que compte tenu de ces perspectives, il estime que d’autres resserrements sont à attendre.

On pourrait donc connaitre deux hausses de taux de 0.50% lors des réunions de juillet et d’août et au regard du niveau du taux australien à 2 ans, le taux directeur devrait augmenter fortement d’ici la fin de l’année.

Information de dernière minute

Nous apprenons que la BCE a décidé de tenir ce matin une réunion suite à la hausse des taux et surtout suite à l’élargissement des spreads au sein de la zone euro. Le message publié ce matin est que “le Conseil des gouverneurs tiendra une réunion ad hoc mercredi pour discuter des conditions actuelles du marché”.

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