Les hausses des taux d’intérêt ébranlent les nerfs

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La FED est bien décidée à combattre l’inflation et a mis de côté ses doutes et sa prudence et se montre prête à agir rapidement si nécessaire, ce qui est un fameux changement de paradigme.

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La FED est bien décidée à combattre l’inflation et a mis de côté ses doutes et sa prudence et se montre prête à agir rapidement si nécessaire, ce qui est un fameux changement de paradigme.

Rapidement

Powell a en effet déclaré, « il est évident qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour ramener la stratégie de la politique monétaire à un niveau plus neutre, puis de passer à des niveaux plus restrictifs si nécessaire afin de rétablir la stabilité des prix ».

Et pour se faire, elle est donc prête à agir comme l’a souligné Powell, « si nous concluons qu’il est approprié d’agir de manière plus agressive en augmentant le taux des FED funds de plus de 25 points de base lors d’une réunion, ou des réunions, nous le ferons ».

La réaction ne s’est évidemment pas fait attendre avec une hausse du rendement du Treasury 2 ans qui tend vers le niveau neutre de 2.25% et 2.50% des Fed Funds.

Et si les rendements des Treasury à 5 ans et à 10 ans ont également progressé, par contre le différentiel entre le taux à 5 ans et celui à 10 ans est passé en territoire négatif, signe d’une petite inversion de la courbe. Même si Powell estime que l’économie américaine est très forte et bien positionnée pour encaisser un resserrement monétaire, et qu’il ne croit pas à une récession cette année, le marché manifestement ne l’entend pas de la même façon, mais peut-être pour l’année prochaine.

Cette hausse des taux longs aux Etats-Unis a entrainé dans son sillage les taux longs en Europe avec un Bund 10 ans qui a retrouvé son niveau de novembre 2018 et un 5 ans qui a retrouvé son niveau de juin 2015. Ce mouvement intervient alors que Christine Lagarde a souligné hier que la BCE n’allait pas marcher dans les pas de la FED car la situation économique n’est pas la même.

Pour elle, les deux économies ne sont pas même au moment dans le cycle économique et l’Europe est clairement plus exposée aux conséquences de la guerre en Ukraine que les Etats-Unis.

Et les causes de l’inflation sont également différentes, cela c’est moi qui le rajoute, car nous sommes fortement dépendants des importations de pétrole et de gaz avec en plus un euro faible par rapport au dollar, ce qui renchérit ces dernières.

A propos du pétrole

Pas d’accalmie sur le prix du baril, bien au contraire et comme il ne fait aucun doute que les Russes vont continuer de pilonner les villes et en particulier Kiev, la probabilité que les Européens décident d’un embargo sur le pétrole russe se renforce encore un peu plus.

Menaces pour les pays importateurs

Prenons l’exemple de l’Egypte, mais on aurait pu prendre le Liban aussi, qui est confrontée à une hausse des prix du pétrole mais du blé également et d’une sortie importante de capitaux. Les investisseurs préfèrent se positionner en dollar vu les perspectives de remontée des taux et surtout craignent un impact très négatif sur l’économie égyptienne de cette hausse des prix.

Les autorités ont donc décidé de dévaluer la livre de 14% par rapport au dollar avec dans le même temps une hausse de 1% du taux directeur par la Banque centrale pour le porter à 10.25%.

Mais le risque est grand en dévaluant la devise d’aggraver l’inflation importée, mais c’est aussi une façon d’essayer d’attirer les capitaux en rendant la monnaie attractive avec en prime des taux plus élevés.

Cependant cela ne résoudra pas le problème de la disponibilité du blé dans les prochains mois ni l’envolée de son prix, et sur ces deux points aucune solution ne semble se dessiner.

Même problématique pour l’Inde qui a vu sa devise être mise sous pression par rapport au dollar à cause de la hausse du prix du baril. Il faut en effet savoir que l’Inde importe 80% de ses besoins en pétrole. Avec la hausse elle subit donc une énorme pression inflationniste importée et également une aggravation de son déficit commercial. Dans un contexte où les perspectives de hausse de taux de la part de la FED vont inéluctablement entrainer des sorties de capitaux des pays asiatiques.

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