Après la FED, cela sera au tour de la BOE de relever ses taux, à part que cela sera déjà pour la troisième fois, mais il n’y a pas que la FED qui a augmenté ses taux hier.
La hausse des taux est bien enclenchée
Après la FED, cela sera au tour de la BOE de relever ses taux, à part que cela sera déjà pour la troisième fois, mais il n’y a pas que la FED qui a augmenté ses taux hier.
Hausse de taux donc
Comme prévu, la FED a augmenté de 0.25% son taux, une première depuis 2018, et a clairement laissé entendre qu’elle procèderait de la sorte à chaque réunion, ce qui porterait le taux des Fed Funds entre 1.75% et 2% fin de cette année.
C’est clairement ce qui ressort des fameux Dot Plot dont je parlais hier et qui indiquent qu’après ces hausses en 2022, la FED poursuivra son mouvement avec un objectif de 2.8% fin 2023, ce qui indique une volonté de se focaliser sur l’inflation.
C’est clairement ce qu’a exprimé Powell lors de la conférence de presse en déclarant « nous étudierons l’évolution de la situation et si nous concluons qu’il est approprié d’avancer plus rapidement pour réduire le caractère accommodant (de la politique monétaire), nous le ferons. Il est clair qu’il est temps de relever les taux d’intérêt et de commencer à réduire le bilan ».
Sur ces annonces, le rendement du Treasury 2 ans s’est immédiatement ajusté sur le niveau des taux estimés en fin d’année dans la fourchette 1.75%-2%.
Si la FED se montre si volontariste, c’est parce qu’elle a revu fortement à la hausse ses prévisions d’inflation, qui sont passées de 2.6% à 4.3% pour cette année.
Mais dans le même temps, elle a revu aussi, mais à la baisse, ses prévisions de croissance pour cette année qui sont passées de 4% à 2.8%, car « l’invasion de l’Ukraine par la Russie crée d’énormes difficultés humaines et économiques. Les implications pour l’économie américaine sont très incertaines mais à court terme, il est probable que l’invasion et les événements qui y sont liés créent des pressions supplémentaires à la hausse sur l’inflation et pèsent sur l’activité économique ».
Quid de la réduction du bilan de la FED ? Le plan devrait être finalisé en mai et devrait être dans la lignée du plan appliqué entre 2017 et 2019 mais de façon plus précoce et rapide.
Cette décision de la FED a donc été suivie par la Banque centrale de Hong Kong, qui a augmenté également son taux pour le porter à 0.75%, et qui devrait suivre les prochains mouvements de la FED.
Les Banques centrales des Pays du Golfe ont également suivi la décision de la FED et ont augmenté de 0.25% leur taux respectifs, leurs devises étant liées au dollar.
La Banque centrale du Brésil a également augmenté ses taux mais pas de seulement 0.25% et en plus c’est loin d’être la première fois pour elle. Elle a augmenté son taux de 1% pour le porter à 11.75%, et a laissé entendre qu’elle procèderait de façon identique lors de sa prochaine réunion en mai. Déjà tout au long de l’année 2021, la Banque centrale avait combattu l’inflation puisqu’il s’agit de la neuvième hausse de taux depuis mars 2021.
Troisième hausse
Pour la BOE, cela sera donc la troisième hausse de taux depuis décembre 2021, et elle devrait l’augmenter de 0.25% pour le faire passer à 0.75%.
Comme pour la FED, la BOE est confrontée à une envolée de l’inflation, qui pourrait atteindre les 8% en moyenne sur le second trimestre, ce qui ne lui laisse pas d’autre choix que de resserrer les taux, mais de façon moindre que la FED si on se base sur le niveau du taux à 2 ans.
Un peu hystériques
Je parle des marchés boursiers, qui hier en Europe se sont envolés sur des espoirs de cessez-le-feu, alors que les bombardements meurtriers continuent. Qui aux Etats-Unis ont salué le message ferme de la FED par rapport à l’inflation, alors que la perspective de hausse de taux en début d’année leur faisait craindre le pire. Qui en Asie ont aussi salué la décision de la FED et s’accrochent à des déclarations du Vice Premier chinois Liu He qui évoque la volonté des autorités de supporter l’économie et de garder les marchés stables sur le long terme.
Le prix du Brent a aussi reculé sur ces espoirs d’un cessez-le-feu ainsi que le prix du gaz, même si ce dernier reste à des niveaux extrêmement élevés qui maintiennent la pression sur l’inflation.
A propos d’inflation
Le taux d’inflation au Canada s’est envolé à 5.7%, soit son taux le plus élevé depuis août 1991, dépassant largement et pour le onzième mois consécutif le range de 1% à 3% de la BOC.
Ce chiffre donne à penser que la Banque centrale se montrera plus agressive lors de sa prochaine réunion et pourrait augmenter ses taux de 0.50%. En tout cas en observant le niveau du taux à 2 ans, nous sommes proches de celui du Treasury 2 ans.
Par contre, la Banque centrale de Turquie ne devrait pas modifier son taux, qui est actuellement à 14%, malgré une inflation à 54%.