L’extrême volatilité des prix des matières premières

Mode Expresso

Pas d’accalmie en Ukraine, pas d’avancées majeures dans les discussions, pas d’accord avec l’Iran, pas d’abandon de la politique zéro-covid en Chine, et pas donc la fin des mesures de restrictions non plus en Chine, cela fait beaucoup de pas pour le prix du baril qui est reparti à la hausse.

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Pas d’accalmie en Ukraine, pas d’avancées majeures dans les discussions, pas d’accord avec l’Iran, pas d’abandon de la politique zéro-covid en Chine, et pas donc la fin des mesures de restrictions non plus en Chine, cela fait beaucoup de pas pour le prix du baril qui est reparti à la hausse.

Tensions sur les prix

Le signe le plus tangible de la nervosité des marchés financiers face à la guerre en Ukraine est la très forte volatilité des prix des matières premières. En plus, la  politique de zéro-covid  pratiquée en Chine réveille les mauvais souvenirs de début de l’année 2020 et entretient cette volatilité.

Résultat, le prix du baril, qui était repassé sous le seuil des 100$, a pris en un jour plus de 8%, et devrait continuer de fortement fluctuer en fonction des nouvelles. Le fait que Biden ait déclaré que Poutine est un criminel de guerre exclut à l’avenir toute rencontre entre les deux dirigeants et met Poutine au ban de la société. Ce qui n’est pas de nature à l’inciter à se montrer plus ouvert au dialogue.

La stratégie du chaos pratiquée en Ukraine par les Russes fait craindre aussi que le pays ne soit exsangue, même en cas d’accord, et que les récoltes ne soient pas possibles, ce qui créerait un risque majeur pour l’alimentation dans le monde.

D’ailleurs, l’OCDE a estimé que la guerre en Ukraine pourrait amputer la croissance mondiale de plus 1%  cette année, avec en première ligne l’économie de la zone euro qui pourrait perdre 1.4% de croissance et les Etats-Unis 0.9%.

Hausse des taux mais

La BOE a bien augmenté ses taux de 0.25% pour les porter à 0.75%, mais elle s’est montrée plus prudente sur la nécessité d’une poursuite du resserrement monétaire dans les prochains mois.

Et d’ailleurs si 8 membres sur 9 ont voté pour cette hausse, un a voté pour le statu quo. Et le message après la réunion se montre plus prudent, en expliquant « qu’un modeste resserrement supplémentaire pourrait être approprié dans les mois à venir ».

Malgré des perspectives de hausse encore de l’inflation, la BOE se montre plus prudente et circonspecte pour la suite à cause des craintes sans doute que la guerre en Ukraine ne plombe la croissance.

Les taux en Grande-Bretagne ont légèrement reflué après cette annonce et la BOE ne devrait donc pas suivre la FED dans sa politique très volontariste de hausse de taux à chaque réunion.

Tant que je parle de hausse des taux, la Banque centrale de Taiwan a surpris tout le monde en décidant hier d’augmenter de 0.25% son taux directeur pour le porter à 1.375%.

Pas de surprise

Par contre à la réunion de la BOJ, qui a décidé de laisser ses taux inchangés et ses mesures de relance massives et a même adopté un ton « dovish » qui contraste fortement avec celui des autres Banques centrales.

Elle vise toujours à maintenir son objectif d’un rendement de l’obligation à 10 ans autour des 0.10%, même si les hausses des taux longs ailleurs ont provoqué une remontée aussi de ce taux à 10 ans au Japon.

Mais la BOJ s’est surtout montrée très préoccupée par les impacts de la guerre en Ukraine, « il existe une très grande incertitude quant à l’impact que les développements en Ukraine pourraient avoir sur l’économie et les prix du Japon via les marchés, les prix des matières premières et les économies d’outre-mer », indique le communiqué.

Et les chiffres d’inflation publiés ce matin ne change rien dans sa volonté de maintenir sa politique monétaire ultra accommodante. L’inflation a en effet augmenté de 0.6% en février en taux annuel, soit son taux le plus élevé depuis 2 ans. En cause bien évidemment l’envolée des prix de l’énergie.

Il faut souligner aussi que compte tenu des mesures de restriction toujours d’application, l’économie nippone a très probablement stagné au premier trimestre.

Pas de surprise non plus

Pour la Banque centrale de Turquie qui a laissé son taux inchangé à 14%, ce qui a remis de nouveau un petit coup de pression sur la devise.

Et cela malgré un taux d’inflation à 54% et qui devrait encore progresser compte tenu de la faiblesse de la devise, et de la hausse des prix de l’énergie.

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