Apaisement en vue ?

Mode Expresso

L’art de souffler le chaud et le froid. L’annonce par Moscou du retour de troupes, massées à la frontière avec l’Ukraine, dans leur caserne et des propos plus positifs de Poutine ont fait retomber d’un cran la tension et rassuré les marchés.

Mode Lungo

L’art de souffler le chaud et le froid. L’annonce par Moscou du retour de troupes, massées à la frontière avec l’Ukraine, dans leur caserne et des propos plus positifs de Poutine ont fait retomber d’un cran la tension et rassuré les marchés.

Le chaud

Après donc le froid, le chaud a soufflé sur les marchés avec une hausse des bourses, un recul de 3% du prix du Brent et le retour à l’avant plan de la question des taux.

Il faut dire que la publication des indices PPI aux Etats-Unis ont contribué à raviver les tensions sur les taux, ce qui a entrainé une nouvelle escapade du rendement du treasury 10 ans au-dessus des 2%.

Concernant ces chiffres du PPI, il y a deux façons de les voir. L’optimiste qui consiste à dire qu’avec un niveau à 9.7%, l’indice global se stabilise ce qui est le premier signe de l’amorce d’une lente décrue. Où le pessimiste qui constate que l’on attendait une baisse de ce chiffre qui n’a pas eu lieu preuve que les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement perdurent.

Dans le détail, cela nous donne une hausse de 1% d’un mois à l’autre de l’indice global, ce qui est quand même le double des derniers mois, et donc un taux annuel qui reste stable à 9.7%. Pour l’indice hors énergie et alimentation, la hausse mensuelle a été aussi nettement plus importante à 0.9%, soit un taux annuel à 6.9% contre 7%.

Les minutes de la dernière réunion de la FED publiées cet après-midi seront scrutées à la loupe pour essayer de déterminer si la hausse des taux de la part de cette dernière sera de 0.25% ou de 0.50% et si l’on en sera plus sur le processus de réduction de la taille du bilan de la FED. Mais la tension, sur les taux, elle ne retombera pas.

Situation diamétralement différente

En Chine, il n’est pas question de hausses de taux, mais au contraire de possibilité de baisses de taux pour soutenir la croissance dans un contexte fragilisé par les contaminations et les restrictions qui vont avec.

Et la publication des chiffres d’inflation devrait permettre de nouvelles baisses de taux si nécessaire.

Ainsi, l’indice des prix à la production a sensiblement reculé en passant de 10.3% en décembre à 9.1% en janvier, en taux annuel. Mais surtout, le CPI a également reculé à 0.9% en janvier contre 1.5% en décembre, en taux annuel.

Ce recul de l’inflation est clairement le signe d’une demande intérieur qui demeure faible, bridée par les restrictions et surtout la politique zéro Covid qui paralyse l’activité.

Si cette tendance se confirme, il ne serait pas surprenant de voir la Banque centrale encore baisser ses taux au milieu de l’année, une décision totalement inverse de celle de la FED. Ce qui n’empêche pas le yuan de rester ferme par rapport au dollar.

Il sera encore question d’inflation aujourd’hui avec la publication des chiffres pour la Grande-Bretagne avec un taux attendu stable, mais élevé à 5.4%, ce qui devrait maintenir la pression sur les taux avec un rendement de l’obligation à 2 ans qui est à son niveau le plus élevé depuis février 2011.

Et également la publication du chiffre d’inflation au Canada, où il devrait rester stable à 4.8% ce qui devrait inciter la BOC à agir lors de sa prochaine réunion, ce qui se reflète dans l’évolution du rendement de l’obligation à 2 ans.

Et encore de l’inflation

Car après les annonces des chiffres records des exportations de champagne, les exportations de vins et spiritueux français ont aussi connu un record. Mais à contrario de la Champagne où les producteurs vont pouvoir puiser dans leur réserve, la chute de 23% sur l’ensemble de la France de la production de vin en 2021 va inéluctablement peser sur les prix … et donc contribuer à la hausse de l’inflation.

Pour revenir sur ces chiffres donc, les exportations ont atteint 15.5 milliards d’euros en 2021, soit une hausse de 28% par rapport à 2020 et de 11% par rapport à 2019. Premier marché, les Etats-Unis où les exportations ont augmenté de 34% pour atteindre 4.1 milliards de dollars.

Ces chiffres exceptionnels ne peuvent cependant pas masquer le déficit commercial de la France, ni d’ailleurs le très net recul de l’excédent commercial de l’UE.

Selon les chiffres publiés par Eurostat, à cause d’une forte hausse des importations, l’UE a  enregistré en décembre 2021 un déficit de 10 milliards d’euros de son commerce international de biens avec le reste du monde, contre un excédent de 29,3 milliards d’euros en décembre 2020. Ce qui signifie que pour l’année 2021, l’UE a enregistré un excédent de 68,9 milliards d’euros, contre +215,8 milliards d’euros en  2020.

En cause, bien évidemment la hausse du coût de l’énergie avec comme conséquence que le déficit commercial énergétique de UE est de 276,7 milliards d’euros en 2021, contre 157,2 milliards en 2020. Et que celui avec la Russie a quadruplé en passant de 15.7 milliards d’euros en 2020 à 69.2 milliards en 2021, chacun dépend de l’autre donc, en espérant que la désescalade soit bien réelle.

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