Petite accalmie sur le front des taux d’intérêt dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis, ce qui a permis un rebond des bourses et en particulier des valeurs technologiques.
Le test crucial de l’inflation aux Etats-Unis
Petite accalmie sur le front des taux d’intérêt dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis, ce qui a permis un rebond des bourses et en particulier des valeurs technologiques.
Taux d’inflation
La publication de ce taux d’inflation est fortement attendue et le moindre dérapage de ce dernier entrainera de vives réactions. Le taux d’inflation global est attendu en hausse de 0.5% d’un mois à l’autre et passerait en taux annuel de 7% à 7.3%. Le Core CPI est aussi attendu en hausse de 0.5% d’un mois à l’autre et passerait en taux annuel de 5.5% à 5.9%.
Quand on observe l’évolution de la courbe des taux aux Etats-Unis, entre le 1er décembre et aujourd’hui, on mesure bien l’ampleur de la hausse des taux, avec en particulier une hausse plus marquée sur la partie médiane de cette courbe. Le marché a déjà complètement intégré 4 hausses de taux de la part de la FED, ce qui pourrait amener à terme à un certain aplatissement de la courbe.
Même si ce taux d’inflation attendu est très élevé, la perspective d’un certain reflux de l’inflation demeure le scénario qui guide les Banques centrales à resserrer les conditions monétaires sans pour autant le faire de façon excessive. A côté de l’effet de base, dont j’ai parlé hier, il y a des signes d’amélioration de la chaîne d’approvisionnement. Et les stocks de nombreux secteurs ont été reconstitués.
Il faudra donc voir comment va évoluer l’inflation dans les prochains mois, qui devrait normalement amorcer un léger déclin, mais le mouvement sera lent. Selon Mark Zandi, économiste en chef de Moody’s Analytics, « l’inflation a atteint un sommet. Alors que la pandémie continue de s’estomper… l’inflation aussi. Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont en train d’aplanir les choses… Et la croissance des salaires va se modérer à mesure que les travailleurs retrouvent la santé ».
En tout cas, les propos plus agressifs de la part de la BCE la semaine passée ont fait reculer les anticipations d’inflation dans la zone euro. Et c’est clairement un des objectifs des Banques centrales, par leur propos, de faire baisser les attentes d’inflation.
Même questionnement pour la BOC
La majorité des Banques centrales s’interrogent sur la politique à suivre dans les prochains mois et la Banque centrale du Canada ne fait pas exception à la règle.
Sauf que le poids du bilan de cette dernière est plus que conséquent puisqu’elle détient 420 milliards de dollars canadiens d’obligations, soit 42% du marché contre un taux de 28% pour la FED.
A la différence des autres Banques centrales, elle n’a pas encore amorcé de resserrement quantitatif et a annoncé qu’elle ne le ferait pas avant sa première hausse de taux.
Mais elle pourrait lors de sa réunion du 2 mars, décidément le mois de mars sera crucial pour les réunions des Banques centrales, annoncer une hausse des taux d’intérêt et le début du resserrement quantitatif.
Compte tenu de la structure de son bilan en terme d’échéances, et sachant que pour le moment elle est dans une phase de réinvestissement des échéances à raison de 1 milliard de dollars canadiens par semaine, elle devrait pratiquer un resserrement quantitatif en ne renouvelant pas les échéances. A ce rythme-là, fin 2024 elle aurait réduit de moitié la taille de son bilan, ce qui serait évidemment énorme.
Et derrière cela se pose la question du risque que représente cette réduction généralisée des bilans des Banques centrales. La BOE a annoncé qu’elle allait commencer à le réduire, et la FED a clairement laissé entendre qu’elle ferait de même, probablement sur la seconde partie de l’année. Et donc la BOC viendrait rejoindre ce mouvement, ce qui pourrait entrainer de fortes perturbations sur les marchés obligataires et entrainer un retrait assez massif de liquidité dans les marchés financiers.
On le voit l’après-Covid sera tout aussi compliqué à gérer, si pas plus, pour les Banques centrales et il ne faudrait surtout pas qu’en plus les gouvernements mènent des politiques budgétaires restrictives.