Confrontées à un ralentissement de l’activité et toujours empêtrées dans le dossier Evergrande, les autorités chinoises continuent d’injecter des liquidités dans le système financier pour soutenir l’activité et éviter un assèchement des crédits.
La Banque de Chine injecte des liquidités
Confrontées à un ralentissement de l’activité et toujours empêtrées dans le dossier Evergrande, les autorités chinoises continuent d’injecter des liquidités dans le système financier pour soutenir l’activité et éviter un assèchement des crédits.
Injection de liquidité
Pour la deuxième fois cette année, la Banque populaire de Chine a annoncé, à partir du 15 décembre, une réduction de 0.50% des taux de réserves obligatoires des banques. Ce taux serait ainsi ramené à 8.9%, mais ne concerne pas toutes les banques, car en fonction de la taille le taux est différent.
Cette baisse vise donc en particulier les banques qui offrent des crédits aux PME, qui sont les premières impactées ces derniers temps par les mesures de restriction et le ralentissement de l’activité.
Pour autant, la Banque centrale hésite à aller plus loin et à réduire les taux de prêts à moyen terme, mais pourrait quand même annoncer une réduction des taux à court terme. Vu le niveau d’inflation surtout des prix à la production, la Banque centrale se montre très prudente avant de baisser les taux et ne veut pas non plus provoquer des tensions sur la devise, qui est restée relativement stable cette année, mais ferme.
Preuve de ce ralentissement, les exportations ont progressé en taux annuel de 22% en novembre, contre 27.1% en octobre. En revanche, les importations ont augmenté de 31.7% en novembre contre 19.8% le mois précédent en partie à cause des importations de charbon.
Et à côté de cela, le cas Evergrande ne s’arrange vraiment pas avec une nouvelle chute du titre en bourse, car le marché craint qu’il ne puisse pas honorer le paiement d’un coupon de 82.5 millions de dollars qui arrive au terme de la période de grâce de 30 jours. Le spectre d’une faillite n’a donc pas disparu et pèse sur l’ensemble du secteur.
Patience
Cela reste le leitmotiv des Banques centrales, surtout avec le variant Omicron même si les marchés boursiers s’en sont un peu moins préoccupés, et elles ne veulent dès lors pas se précipiter dans la normalisation monétaire.
C’est en substance ce qui ressort de la réunion de la Banque centrale d’Australie qui a laissé son taux directeur inchangé à 0.10% et maintenu son programme de rachats d’obligations en l’état. Elle pourrait revoir sa position en février, pour la partie des rachats pas des taux, mais pour le moment elle ne suit absolument pas la position de la FED, ce qui a refroidi nettement les anticipations de hausse de taux et provoqué un net recul du rendement de l’obligation australienne à 2 ans.
Baisse de la confiance
Sans surprise, les indicateurs de confiance ces prochaines semaines, ou prochains mois en fonction de la durée des restrictions et de l’incertitude que fait planer le variant Omicron, vont se tasser.
C’est ainsi le cas de l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs dans la zone euro, qui est revenu à son niveau d’avril. Il a particulièrement été tiré vers le bas par l’Allemagne et l’Autriche où les mesures de restriction ont été appliquées le plus rapidement et de façon plus contraignantes aussi. Et cela dans un contexte où les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et la hausse des prix avaient déjà pesé sur le moral.
Et la situation dans les entreprises en Allemagne ne devrait pas s’améliorer de sitôt. En effet, les commandes à l’industrie ont reculé de 6.9% en octobre après une légère reprise de 1.8% en septembre. Cette chute provient uniquement des commandes de l’étranger et en particulier une forte chute en provenance de Chine. Clairement, les mesures de restriction pèsent sur l’activité industrielle en Chine, et on a l’a vu avec le recul des exportations, ce qui touche directement l’industrie allemande.
Ce chiffre très décevant et nettement en deçà des attentes renforce le sentiment que l’économie allemande devrait connaitre au quatrième trimestre une stagnation et que le premier trimestre sera marqué par une très faible croissance. Pas étonnant que l’indice ZEW en Allemagne soit attendu en recul à 25.1 contre 31.7.
Même si les ministres des finances de l’Eurogroup se sont montrés confiants par rapport aux prévisions de croissance de la Commission qui tablait sur un taux de 5% cette année et de 4.3% en 2022, ils ont reconnu que les incertitudes avaient nettement augmenté. Et qu’il fallait donc garder les supports fiscaux mis en place pour certains secteurs encore une bonne partie de l’année 2022.