L’abondance de liquidités, facteur de distorsion

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Malgré des indicateurs économiques extrêmement solides et des perspectives plus qu’encourageantes…

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Malgré des indicateurs économiques extrêmement solides et des perspectives plus qu’encourageantes, Biden veut en faire plus et devrait présenter un budget ambitieux.

Indicateurs en pleine forme

Nous avons eu d’abord la confirmation du taux de croissance de l’économie américaine pour le premier trimestre. Ce chiffre a été de 6.4% en taux annuel, confirmant la forte reprise de l’activité au fur et à mesure de la vaccination et de la levée des mesures de confinement.

Comme le montre le graphique, la consommation intérieure reste la courroie de transmission principale, alors que la balance commerciale et les investissements des entreprises ont pesé sur la croissance.

Mais les investissements des entreprises devraient contribuer à la croissance les prochains trimestres si l’on se fie au chiffre des commandes de biens d’équipement, hors défense, qui montre une hausse de 2.3% en avril.

Troisième indicateur, comme le montre le graphique, le nombre d’Américains déposant de nouvelles demandes d’allocations de chômage a chuté plus que prévu la semaine dernière. Ces demandes ont diminué de 38.000 d’une semaine à l’autre pour s’inscrire à 406.000, soit le chiffre le plus bas depuis la mi-mars 2020.

Il est évident que l’économie américaine redémarre aussi fortement grâce aux mesures de soutien du gouvernement Trump et Biden et donc de l’injection massive d’aides. Ces dernières vont s’estomper et il faudra donc voir si la masse de l’épargne accumulée va bien prendre le relais.

Tout cela n’empêchera cependant pas Biden de présenter un budget ce vendredi qui, selon les fuites, vise à obtenir 6 000 milliards de dollars de dépenses fédérales pour l’année fiscale 2022, pour atteindre 8 200 milliards de dollars en 2031, budget en partie financé par une augmentation des impôts sur les sociétés et les hauts revenus.

Ces indicateurs renforcent le sentiment que la FED va tout doucement devoir réduire son programme de rachats d’actifs, mais sans pour autant remonter ses taux. Surtout qu’un autre argument plaide en faveur d’une réduction des interventions de la FED, celui de l’abondance de liquidités. Pour s’en convaincre il suffit de regarder les montants records qui ont été drainés par le mécanisme de prise en pension de la Réserve fédérale.

Celui de jeudi a atteint un niveau record de 485 milliards de dollars, ce qui signifie que les institutions financières prêtent à la FED au jour le jour à un taux de 0% de plus en plus de liquidités. Cette surabondance de liquidités provient des achats d’actifs de la Fed et du soutien financier du Trésor américain à l’économie.

Mais la FED ne dégainera pas la première

Malgré cela en effet, elle a déjà été précédée par la BoC qui a réduit son programme de rachats à 3 milliards de dollars canadiens par semaine et qui va certainement encore réduire ces montants. Ils pourraient être ramenés à 2 milliards lors de la réunion de la Banque centrale en juillet.

Malgré la hausse du dollar canadien, la Banque centrale devrait aussi procéder à une hausse de taux bien avant la FED, puisque le scénario actuel est celui d’une hausse au second semestre de l’année prochaine.

La BOE augmentera aussi certainement ses taux avant la FED comme l’a laissé entendre Gertjan Vlieghe, responsable politique de la BoE. Cette hausse pourrait aussi intervenir au milieu de l’année prochaine mais devrait pour autant rester modérée et prudente. Le sterling s’est renforcé par rapport au dollar, comme le montre le graphique, dans cette perspective.

Mais ce scénario pourrait être contrecarré en cas de nouvelles poussées des contamination avec l’arrivée d’un nouveau variant et surtout la hausse des taux sera modeste car les banques centrales s’attendent à un reflux de l’inflation sur la seconde partie de l’année 2022.

Le yen par contre est un peu sous pression par rapport au dollar (voir graphique), car la, BOJ n’est pas prête à réduire ses programmes d’injection de liquidités, bien au contraire. Mais aussi parce que le gouvernement envisage de prolonger les mesures de confinement pour certaines préfectures jusqu’au 20 juin en l’absence d’amélioration de la situation sanitaire.

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