La hausse des prix à la production se poursuit en Chine et aux Etats-Unis, après l’Europe, toujours alimentée par la hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des intrants et des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, ritournelle bien connue.
Les contraintes de l’offre entravent la reprise
La hausse des prix à la production se poursuit en Chine et aux Etats-Unis, après l’Europe, toujours alimentée par la hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des intrants et des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, ritournelle bien connue.
Hausse des prix à la production
Commençons par la Chine, où l’indice des prix à la production a augmenté de 13.5% en taux annuel, soit le taux le plus élevé depuis 1995 comme le montre le graphique. A côté des éléments cités plus haut, c’est en particulier la forte hausse du prix du charbon qui explique ce mouvement.
Pour le moment, l’inflation reste contenue mais augmente aussi en passant de 0.7% à 1.5% en taux annuel, et pour le Core CPI de 1.2% à 1.3%.
Ces chiffres renforcent le sentiment que la Banque centrale de Chine ne pourra pas baisser ses taux mais ne pourra agir que sur les taux des réserves obligatoires des banques pour soutenir l’activité.
Mêmes causes, mêmes effets, aux Etats-Unis, l’indice des prix à la production a progressé de 0.6% d’un mois à l’autre en octobre, soit un taux annuel à 8.6%, stable d’un mois à l’autre. Si l’on exclut les éléments volatiles, la hausse mensuelle est de 0.4%, soit un taux annuel qui passe de 5.% à 6.2%.
Mais ce que le marché attend avec une certaine nervosité est l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui sera publié cet après-midi. Il est attendu en hausse de 0.6% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel à 5.8% contre 5.4%, et le Core CPI est attendu à 4.3% contre 4%.
Même constat en Belgique
La Banque nationale de Belgique a publié il y a deux jours l’équivalent de l’enquête ERMG, qui avait été instaurée durant la pandémie, dont la dernière publication datait de juin. Cette enquête est toujours riche d’enseignement et pour rebondir sur la hausse des prix à la production on constate que les entreprises en Belgique n’échappent pas à cette tendance.
Compte tenu des problèmes d’approvisionnement, des pénuries de main- d’œuvre et de la hausse des prix des matières premières et des intrants, les entreprises interrogées font état d’une majoration moyenne de 6 % de leurs prix de vente au cours des six derniers mois et elles s’attendent à une hausse d’une ampleur similaire au cours des six prochains mois.
Comme le montre le graphique, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne et certaines entreprises font face à des hausses plus que conséquentes des prix, hausses qui vont inéluctablement se répercuter aux consommateurs.
Et nos entreprises ont bien conscience que la situation ne va pas se régler rapidement et je cite le rapport, « la plupart des entreprises interrogées s’attendent à ce que les problèmes d’approvisionnement persistent jusque mi- ou fin-2022. Au sein des entreprises dont l’activité dépend des approvisionnements et qui rencontrent des problèmes à ce niveau, seules 13 % s’attendent à ce que ces perturbations soient résolues d’ici la fin de 2021, alors que trois quarts prévoient une résolution dans le courant de 2022 et 11 % à une date encore ultérieure ».
Malgré cela, et tout en tenant compte que la situation est tout sauf homogène, « les entreprises belges font état d’une solide reprise de leur chiffre d’affaires, celui d’octobre 2021 dépassant de 9 % celui d’octobre 2019 ». Ce qui explique la forte croissance en Belgique au troisième trimestre, tout en nuançant et en constatant que certains secteurs souffrent encore énormément comme le montre le graphique.
Fort de ces constats, la Banque Nationale de Belgique se montrera plus prudente dans ses prévisions, car ces problèmes d’approvisionnement empoisonnent tout le monde.
Même constat en Allemagne
Et ce n’est pas nouveau, et cela a d’ailleurs obligé le gouvernement à revoir nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, et les chiffres de la balance commerciale sont venus encore confirmer cet état de fait.
Les exportations allemandes ont en effet reculé de 0.7% en septembre, et les importations n’ont augmenté que de 0.1%. Par rapport à février 2020, les exportations affichent encore une baisse de 0.3%.
Dans le détail, elles ont reculé en chiffre annuel de 10% vers la Grande-Bretagne, et de 0.2% vers la Chine alors qu’elles ont progressé de 16.2% vers les Etats-Unis.