Le syndrome du tube de dentifrice

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C’est un débat sans fin pour le moment entre la nécessité de permettre aux économies de se rependre et donc de garder des taux bas, tout en évitant que la hausse de l’inflation ne devienne ingérable.

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C’est un débat sans fin pour le moment entre la nécessité de permettre aux économies de se rependre et donc de garder des taux bas, tout en évitant que la hausse de l’inflation ne devienne ingérable.

Le syndrome du tube de dentifrice

Pour les partisans d’une hausse des taux, le syndrome du tube du dentifrice est l’image souvent évoquée. Quand le dentifrice s’échappe du tube il est impossible de le remettre dedans, c’est la même chose si on laisse l’inflation augmenter sans réagir.

Et donc ces derniers, surtout aux Etats-Unis, veulent rappeler que malgré la décision de la semaine passée, la FED devra procéder à une hausse des taux l’année prochaine. C’est ce qu’a souligné le vice-président, Richard Clarida, « les conditions nécessaires au relèvement de la fourchette cible des taux des fonds fédéraux seront remplies d’ici la fin de l’année 2022 ».

Dans la même veine, le  président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a déclaré qu’il s’attendait à deux hausses de taux en 2022, une fois que la Fed aura mis un terme à son programme d’achats d’obligations en milieu d’année prochaine.

On le voit le débat n’est pas fini, mais quand on observe l’évolution de la courbe aux Etats-Unis entre le mois de mars (courbe bleue), et actuellement on constate que les taux longs ont reflué, reflet de la prudence qui domine par rapport à cette remontée des taux.

Quasiment aucune Banque centrale n’échappe à ce débat et surtout à la question de savoir si les hausses de taux qui interviendraient l’année prochaine ne tomberaient pas au moment où l’économie commencerait à ralentir. Il est intéressant, ou interpellant c’est comme on veut, de voir comment à évoluer le spread entre le rendement de l’obligation canadienne à 10 ans et celui à 2 ans. Comme le montre le graphique, ce différentiel s’est très nettement réduit après les annonces de la Banque centrale de la fin de son programme de rachats d’actifs et qu’elle pourrait déjà augmenter ses taux au début de l’année prochaine.

Comme si le marché tablait déjà sur un risque d’une inversion de courbe à cause de la remontée des taux qui viendrait plomber la reprise et qui obligerait la Banque centrale à baisser alors rapidement ses taux par la suite.

Une autre interrogation

La Banque centrale de Chine est elle aussi confrontée à un dilemme alors que jusqu’à présent elle n’a pas baissé ses taux durant la crise Covid, utilisant uniquement le levier des taux des réserves obligatoires des banques.

Mais elle est confrontée à deux phénomènes contradictoires, à savoir un ralentissement assez marqué de l’activité à cause des nouvelles mesures prises pour contrôler les épidémies de Covid-19, des pénuries d’électricité qui ont frappé les usines et de la crise de la dette dans le secteur immobilier. Ce qui fait craindre à la Banque Citi que la croissance du PIB au quatrième trimestre ne tombe à 4 %, et même à 3,0 % selon Nomura.

Et d’un autre côté, une forte hausse des prix avec une envolée des prix à la production en particulier qui ne permet pas de baisser les taux. Elle devrait donc continuer de privilégier le levier des taux des réserves mais cette décision n’interviendra sans doute pas cette année.

Les voisins de l’Allemagne souffrent

Confrontée aux mêmes pénuries et aux mêmes problèmes de hausse des prix, l’industrie automobile dans les pays de l’Europe de l’Est souffre et pèse sur la croissance. Ainsi, la production industrielle en République tchèque a baissé de 3.3% en septembre, soit un recul annuel de 4%.

Selon les estimations, la production de voitures a chuté d’un tiers en septembre, suite entre autres à l’interruption de la production par Toyota et Volkswagen en raison d’une pénurie de puces.

Et comme en plus ces pays sont confrontés à une forte poussée inflationniste, les Banques centrales n’ont pas d’autres choix que d’augmenter les taux, ce qui pèse aussi sur la croissance.

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