Revirement assez spectaculaire de la part de la Banque centrale d’Australie après sa réunion, ce qui alimente encore un peu plus toutes les spéculations concernant la réunion de la FED qui se tient cette semaine.
L’inflation transitoire qui dure
Revirement assez spectaculaire de la part de la Banque centrale d’Australie après sa réunion, ce qui alimente encore un peu plus toutes les spéculations concernant la réunion de la FED qui se tient cette semaine.
Revirement
La Banque centrale d’Australie a bien laissé son taux directeur inchangé à 0.1% mais a décidé d’abandonner son objectif de 0.1% pour les obligations d’avril 2024. Cette annonce a provoqué une hausse significative du rendement de l’obligation à 2 ans (voir graphique), surtout qu’elle n’a plus fait également référence à l’échéance de 2024 avant une hausse des taux directeurs.
C’est donc un changement radical, même si elle va continuer à acheter des obligations à raison de 4 milliards de dollars australiens par semaine au moins jusqu’à la mi-2022.
Ce changement de cap est bien évidemment la conséquence de la hausse de l’inflation et s’inscrit dans la tendance quasi-générale d’un resserrement progressif des conditions monétaires. Pour autant, la hausse des taux n’est pas pour tout de suite et devrait intervenir à la mi-2023.
Cette annonce intervient lors d’une semaine cruciale avec la réunion de la FED, qui devrait annoncer le début du tapering. Et il est paradoxal de voir que le rendement du treasury 2 ans a moins progressé que le rendement de l’obligation australienne à 2 ans.
Reprise entravée
Comme le montre le graphique, l’indice PMI manufacturier en Chine a bien du mal à se détacher du niveau des 50, considéré comme le niveau neutre, la reprise étant entravée par la hausse des coûts des intrants et les problèmes d’électricité.
Mais malgré tout, une certaine reprise de l’activité semble se dessiner même si elle demeure fragile et qu’elle pourrait être entravée par de nouveaux foyers d’épidémie.
C’est en tout cas la crainte des autorités qui ont demandé aux familles de conserver des stocks de produits de première nécessité en cas d’urgence, après que les épidémies de Covid-19 et les pluies inhabituellement abondantes aient provoqué une flambée des prix des légumes.
Cette question de l’approvisionnement est récurrente à l’approche du Nouvel An, qui tombera début février, mais elle a un caractère plus urgent cette année vu la hausse des prix et les risques de devoir prendre de nouvelles mesures de confinement partiel.
Hausse de l’inflation
Impossible d’y échapper, même la Corée du Sud est confrontée à la hausse de l’inflation qui a grimpé à 3.2%, soit le taux le plus élevé depuis janvier 2012. Même si comme partout la hausse est surtout la conséquence de la hausse du prix du pétrole, le Core CPI est passé en taux annuel de 1.5% en septembre à 2.4% en octobre, soit son niveau le plus élevé depuis décembre 2015.
Cette hausse renforce la perspective d’une nouvelle hausse des taux lors de la prochaine réunion qui se tiendra le 25 novembre alors que la Banque centrale avait déjà procédé à un resserrement en août.
Ralentissement de l’activité
La hausse des prix et les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement touchent particulièrement l’industrie automobile et donc les économies où le poids de ce secteur est important.
C’est le cas de la République tchèque qui a vu l’indice PMI manufacturier tomber à son niveau le plus bas depuis 11 mois en passant de 58 à 55.1. La pénurie de semi-conducteurs touche de plein fouet l’industrie automobile et on estime que la production pourrait reculer de 250.000 voitures cette année en République tchèque.
Cette indice confirme le ralentissement de l’activité qui est déjà ressorti dans le chiffre du PIB qui a progressé de 1.4% au troisième trimestre, mieux que les 1% du trimestre précédent mais moins que les 1.8% attendus. Suite à l’effet de base, la croissance en taux annuel est passée de 8.1% à 2.8%.
Mais ces données qui montrent un ralentissement n’empêcheront pas la Banque centrale tchèque d’encore augmenter ses taux ce jeudi de 0.50% ou 0.75% alors même qu’elle avait déjà agi en septembre.
Dans le tableau mensuel, inutile de revenir sur la chute de la livre turque, mais pointer la baisse du yen face au dollar. Et évidemment la hausse du prix du baril depuis le début de l’année en n’oubliant pas que cette hausse est surtout et avant tout un effet rattrapage.