Dans quel mesure les résultats des sociétés ont-ils été affectés par la hausse des coûts des matières premières et des intrants et par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement ? Tout
Les craintes inflationnistes continuent de peser
Dans quel mesure les résultats des sociétés ont-ils été affectés par la hausse des coûts des matières premières et des intrants et par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement ? Tout cela dans un contexte de remontée des taux, pas étonnant que les investisseurs soient prudents.
Prudence
Prudence donc face à la publication des résultats des entreprises mais surtout face à la hausse des taux, hausse logique, mais qui vient encore plus créer de l’incertitude. Le timing pour les Banques centrales n’est évidemment pas l’idéal, mais elles ne peuvent pas indéfiniment laisser leurs programmes de rachats en l’état.
La journée d’hier a confirmé les grandes tendances sur les taux observées ces derniers jours avec en particulier une forte poussée sur les taux 2 ans en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis comme le montre le graphique.
Je pourrais prendre aussi comme exemple, l’évolution du rendement de l’obligation canadienne à 2 ans qui suit exactement la même tendance (voir graphique). Dans les trois cas, le tapering est soit enclenché soit imminent et une première hausse de taux devrait intervenir dans le courant de l’année prochaine.
Hausse de taux encore
Il en sera encore question en République tchèque après la publication du taux d’inflation qui, à 4.9%, a atteint son niveau le plus élevé depuis 13 ans. Et pourtant la Banque centrale avait déjà augmenté son taux de 0.75% le 30 septembre dernier (ligne noire sur le graphique), mais la hausse des salaires, et des intrants continuent de peser sur l’inflation.
Compte tenu de l’objectif de 2% d’inflation avec une tolérance de 1% de part et d’autre, une nouvelle hausse de taux devrait encore intervenir lors de la prochaine réunion en novembre.
Il faut dire que dans les pays de l’Europe de l’Est l’effet de second tour de l’inflation est une réalité et que la hausse des taux est indispensable pour contenir l’inflation.
Ce n’est pas le cas, pas encore en tout cas, en zone euro, car comme l’a encore souligné, Philip Lane, l’économiste de la BCE, la croissance des prix des services et des salaires reste faible. Et que donc, je le cite «le déclencheur d’une action de politique monétaire n’est pas là ».
Hausse de l’inflation en Asie aussi
Même si la situation en Asie est différente de celle des pays de l’Europe de l’Est, la hausse de l’inflation s’y fait aussi ressentir.
Pour preuve, au mois d’août, la Banque centrale de Corée avait procédé à un ajustement monétaire, le premier depuis 3 ans. Même si elle a décidé de laisser ses taux inchangés ce matin, elle a clairement indiqué qu’un nouveau resserrement pourrait intervenir en novembre.
Avec une croissance attendue cette année de 4%, et une inflation de 2.1%, les hausses de taux devraient cependant être graduelles et le taux directeur devrait passer de 0.75% à 1.25% fin 2022.
Fort recul du yen
Comme le montre le graphique, le yen s’est nettement affaibli par rapport au dollar dans la perspective de voir la FED agir alors que la BOJ n’est pas prête à changer sa politique monétaire de sitôt.
Ce mouvement s’inscrit dans la hausse du dollar par rapport à la majorité des devises, mais est clairement exacerbé par le fait que la BOJ sera l’une des dernières Banques centrales à envisager de réduire sa politique monétaire ultra-accommodante.
Et le yen ne bénéficie pas de la hausse des prix des matières premières comme d’autres devises et devrait donc rester sous pression. Ce qui permet aux exportations japonaises d’être plus compétitives mais qui renchérit le coût des prix des matières premières ce qui pourrait fortement peser sur les profits des entreprises.