L’annonce du Premier ministre japonais de sa démission, alors qu’il occupe le poste depuis un an seulement, a provoqué ….
Séisme politique au Japon
L’annonce du Premier ministre japonais de sa démission, alors qu’il occupe le poste depuis un an seulement, a provoqué une hausse très nette du Nikkei, sur fond d’une très forte chute de l’indice PMI des services.
Le Japon souffre
Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a annoncé qu’il ne se présenterait pas à la direction du Parti libéral-démocrate (LDP), le parti au pouvoir, lors du scrutin interne du 29 septembre. Or le candidat qui s’imposera est assuré de devenir Premier ministre, le parti disposant de la majorité des sièges à la chambre basse du parlement japonais. Il faut dire que son bilan de la gestion de la crise Covid est fortement critiqué et que sa cote de popularité est au plus bas.
Et les conséquences de cette gestion se reflètent dans les indices PMI et en particulier (voir graphique) dans l’indice PMI des services qui est passé de 47.4 à 42.9 en août. Les mesures de restriction ont lourdement pesé sur l’activité et la tenue des Jeux Olympiques n’a évidemment nullement apporté l’élan dont l’économie avait besoin.
La hausse assez nette du Nikkei ce matin exprime une forme de soulagement, car Suga n’a jamais vraiment convaincu et les investisseurs espèrent que ce changement amènera un candidat plus volontaire et plus convaincant.
Chute aussi en Chine
Il n’y a pas qu’au Japon que le secteur des services a fortement reculé, c’est aussi le cas en Chine comme le montre le graphique. Ce dernier est passé de 54.9 à 46.7, soit son plus faible niveau depuis avril 2020 suite aux mesures de confinement qui ont pesé sur le tourisme, les transports, et les loisirs.
Conséquence, après le recul de l’indice PMI manufacturier, l’indice composite est passé de 53.1 à 47.2, marquant ainsi un risque d’un net ralentissement de l’économie chinoise sur la seconde partie de l’année.
A nouveau, le contraste sera marqué avec les indices PMI des services en Europe qui sont attendus stables à des niveaux quasiment records, et même en Inde, cet indice a surpris en passant de 45.4 à 56.7. Cette hausse, qui intervient après l’annonce d’une progression de 20.1% en taux annuel du PIB au deuxième trimestre pour nous, le premier pour l’Inde, est la conséquence d’une forte accélération des vaccinations et de la levée d’une partie des restrictions.
Quid du chômage aux USA ?
C’est évidemment la grande question du jour. Est-ce que le variant Delta a pesé sur la belle reprise et donc affecté les créations d’emploi ? « Le variant Delta est comme une tempête de sable dans une économie autrement ensoleillée », a déclaré Sung Won Sohn, professeur de finance et d’économie à l’université Loyola Marymount de Los Angeles.
Après 943.000 créations d’emploi en juillet, le chiffre pour le mois d’août est très incertain, les estimations allant de 375 000 à 1,027 million.
Les indicateurs à haute fréquence ont suggéré un ralentissement de la demande de voyages aériens, d’hébergement et de restauration, ce qui, selon certains économistes, a conduit à une modération de la croissance de l’emploi dans le secteur des loisirs et de l’hôtellerie.
Le taux de chômage devrait passer de 5.4% à 5.2%, et si on se base sur le chiffre médian les créations devraient être de 750.000, ce qui devrait conforter la position de Powell d’un tapering prudent. Ce qui, comme l’illustre le graphique, ne signifie nullement une hausse des taux, mais simplement de réduire la hausse du bilan de la FED.
Hausse des prix
Pas de répit dans la hausse des prix à la production dans la zone euro, qui ont augmenté de 2.3% d’un mois à l’autre en juillet, soit un taux annuel de 12.1% comme le montre le graphique.
Si on va un peu plus dans le détail, sur un an, les prix à la production industrielle dans la zone euro ont augmenté de 28,9% dans le secteur de l’énergie, de 12,6% pour les biens intermédiaires, de 2,7% pour les biens de consommation durables, de 2,6% pour les biens de consommation non durables et de 2,5% pour les biens d’investissements.
Et comme l’illustre le graphique, les disparités entre pays sont assez marquées avec l’Irlande qui se démarque, et la Belgique qui occupe la troisième place, ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle alors que nous sommes tournés vers l’exportation.