Les investisseurs continuent de surfer sur les espoirs d’une reprise de l’économie avec l’accélération de la vaccination ….
L’euphorie sur les bourses se poursuit
Les investisseurs continuent de surfer sur les espoirs d’une reprise de l’économie avec l’accélération de la vaccination dans un contexte où les banques centrales vont maintenir leurs taux bas.
Cocktail positif
Rien décidemment ne semble faire dévier de leur sentiment les investisseurs qui tablent sur une reprise de l’économie au milieu de cette année et se positionnent en conséquence. Le fait de voir les contaminations reculer dans certains pays, et de voir également les vaccinations s’accélérer renforce leur conviction d’une reprise solide.
Cet optimisme débridé n’est pas sans effet sur les taux, et la remontée de ces derniers se poursuit sous l’effet de la reflation que j’ai déjà évoqué. Ainsi, le rendement du treasury 10 ans a poursuivi sur sa lancée et se situe à 1.23%, et les rendements obligataires en Europe sont aussi orientés à la hausse.
Et pourtant …
Les chiffres économiques en Europe ne sont pas très encourageants et confirment que le premier trimestre affichera une croissance négative. La production industrielle a reculé de 1.6% dans la zone euro et de 1.2% dans l’UE au mois de décembre.
Pour l’ensemble de l’année 2020, elle a reculé de 8.7% pour la zone euro et de 8% pour l’UE. Et par rapport à décembre 2019, elle a diminué de 0,8% dans la zone euro et de 0,4% dans l’UE, avec de grandes disparités d’un pays à l’autre comme le montre le graphique.
Et preuve que la situation en Europe demeure délicate, les ministres des finances de la zone euro ont décidé de maintenir les politiques économiques de soutien aussi longtemps que nécessaire. Tout en se montrant réalistes sur la nécessité de réfléchir comment gérer la transition du soutien aux entreprises en avril.
Et toute la difficulté est évidemment que les entreprises ne vivent pas la crise de la même façon en fonction de leur secteur mais aussi de leur situation avant la crise. Et tous les pays ne la vivent pas non plus de la même façon en fonction de leurs spécificités.
Ainsi, le Portugal a vu son nombre de nuitées par des non- résidents chuter en 2020 de 75% pour tomber à son niveau de 1984. Pour ce pays de 10 millions d’habitants le secteur du tourisme est crucial et sans aide spécifique ce sont 100.000 emplois qui pourraient passer à la trappe. Et s’il avait réussi à éviter des mesures de confinement lourdes en 2020, la situation en ce début d’année est catastrophique et le recours au confinement inévitable.
Recul du PIB en Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne est un des pays qui a connu la plus forte chute de son PIB en 2020 avec un recul de 9.9%. Et compte tenu des mesures de confinement et les impacts négatifs du Brexit, la BOE table sur un recul de 4% du PIB au premier trimestre de cette année.
La crise du Covid occulte tout à fait les effets du Brexit mais ils sont malheureusement bien réels pour les entreprises et en particuliers pour les PME. Ainsi, selon une enquête menée auprès de 300 entreprises, les nouvelles restrictions commerciales post-Brexit ont fait augmenter le coût des pièces et des matières premières pour deux tiers des petits fabricants britanniques.
Tout cela n’empêche cependant pas le sterling de se renforcer dans la perspective d’une part d’une vaccination plus rapide et aussi dans le fait que la BOE semble exclure la possibilité de faire passer ses taux en territoire négatif.