La vaccination, la clé de la reprise

Il suffit presque d’observer l’évolution des devises pour déterminer quels sont les pays qui sont en avance dans la phase de vaccination.

Course à la vaccination

C’est une vraie course à la vaccination à laquelle on assiste, car cela déterminera le moment de la reprise de l’économie. Le pays qui sera vacciné avant les autres aura un coup d’avance et verra en effet la reprise se dessiner plus rapidement.

Le graphique, qui n’est pas exhaustif, il manque par exemple Israël qui fait la course en tête, reprend le nombre de vaccinations pour 100 résidents. Mais si je veux voir l’évolution des vaccinations, je peux aussi me référer à la devise du pays.

C’est le cas avec le sterling, après un énorme doute sur la gestion de la crise sanitaire, Boris Johnson a réussi à gérer beaucoup mieux la phase de vaccination et montré par la même occasion tout l’intérêt du Brexit. Conséquence, le sterling s’est très nettement renforcé comme le montre le graphique, alors que la situation économique n’est guère brillante. La BOE, qui s’est réunie hier, a laissé ses taux inchangés à 0.10% et maintenu son programme de rachats de 895 milliards de sterling. Mais surtout, elle s’est montrée pessimiste sur le premier trimestre en tablant sur un recul de 4% du PIB.

C’est le cas également du dollar (voir le graphique par rapport à un panier de devises), qui s’est aussi renforcé soutenu par la phase de vaccination et aussi la perspective du plan de relance.

Négociations aux Etats-Unis

Les négociations vont bon train aux Etats-Unis sur le plan de relance et chacun essaie d’y mettre du sien pour arriver à un accord. Ainsi, le Sénat a voté jeudi à une écrasante majorité l’exclusion des Américains à revenu élevé d’une nouvelle série de paiements directs pour aider à stimuler l’économie. Par un vote de 99 contre 1, il a approuvé un amendement recommandant que les hauts revenus ne puissent pas bénéficier d’une nouvelle série de chèques gouvernementaux qui pourraient s’élever à 1 400 dollars pour les particuliers.

Les démocrates souhaitent faire adopter par le Sénat une résolution qui leur permettrait d’approuver la proposition de M. Biden à la majorité simple.

La perspective d’un accord, la phase de vaccination qui s’accélère, des indicateurs économiques un peu meilleurs, et des résultats des entreprises globalement bons, tout cela explique pourquoi le dollar s’est renforcé. Et aussi pourquoi la bourse américaine a terminé sur une note très positive, que le prix du baril a continué de se renforcer, et que les taux longs sont légèrement repartis à la hausse.

Sur le front économique, les indices montrent un frémissement positif, même si, comme signalé hier le marché de l’emploi mettra du temps pour se rétablir. Après la publication du chiffre par ADP, le chiffre des créations d’emploi pourrait être meilleur que les 50.000 projetés jusqu’à présent, après un recul de 140.000 en décembre. Le taux de chômage est lui attendu stable à 6.70%.

Conséquence de tout cela, les anticipations d’inflation sont orientées à la hausse comme le montre le graphique avec en bleu celles aux Etats-Unis et en mauve celles en zone euro.

Recul sur un an

La crise a provoqué sur l’année 2020 un recul de 1.2% des ventes de détail dans la zone euro (et de 0.8% dans l’UE), malgré une hausse de 2% au mois de décembre.

Toujours sur un an, les plus fortes hausses ont été enregistrées en Irlande (+11,1%), en France (+9,1%) et en Estonie (+5,9%) et les baisses les plus marquées ont été observées en Slovénie (-13,3%), en Bulgarie (-12,0%) et aux Pays-Bas (-5,7%).

Il est intéressant de regarder aussi les chiffres du mois de décembre qui sont extrêmement corrélés à l’ampleur des mesures de restriction. En effet les baisses les plus marquées ont été enregistrées aux Pays-Bas (-10,9%), en Allemagne (-9,6%) et au Danemark (-8,0%), pays dans lesquels les mesures ont été les plus dures. Alors que les hausses les plus fortes ont été observées en France (+22,3%), en Belgique (+15,9%) et en Irlande (+11,4%), pays dans lesquels les magasins sont restés ouverts, avec une exception pour l’Irlande.