Je pourrais reprendre mes propos d’hier concernant l’importance cruciale des plans de soutien au regard de la dégradation ….
Sauver l’économie reste la priorité
Je pourrais reprendre mes propos d’hier concernant l’importance cruciale des plans de soutien au regard de la dégradation de la situation sanitaire aux Etats-Unis et en Europe et après les annonces d’hier.
Plan de soutien bis
Et donc dans le prolongement des informations d’hier, la Commission européenne a proposé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021 le dispositif plus souple en matière d’aides publiques aux entreprises instauré l’an dernier pour faire face à la crise du coronavirus.
“Alors que la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus continue d’affecter profondément nos vies, les entreprises partout en Europe ont besoin d’un soutien supplémentaire pour faire face à la crise”, a commenté la vice-présidente de la Commission chargée de la concurrence, Margrethe Vestage.
De son côté, Janet Yellen a défendu la vision de son rôle en tant que Secrétaire au Trésor en soulignant trois dossiers en particulier : réduire les inégalités économiques, lutter contre le changement climatique et contrer les pratiques commerciales et de subvention déloyales de la Chine.
Mais avant tout, elle a martelé qu’il faut d’abord lutter contre la pandémie qui est prioritaire car « si nous ne prenons pas de mesures supplémentaires, nous risquons une récession plus longue et plus douloureuse maintenant et une cicatrisation de l’économie à plus long terme plus tard ».
Même si elle a évoqué la nécessité qu’à un moment les impôts allaient augmenter pour les entreprises afin de financer le plan de soutien, ses propos ont apporté un nouvel appui à la bourse américaine.
En tenant compte de la poursuite des interventions des banques centrales, ces différentes annonces n’ont pas provoqué la moindre tension sur les taux. Pour preuve, la France a émis un emprunt à 50 ans pour un montant de 7 milliards d’euros et qui a fait l’objet d’une demande pour 75 milliards d’euros de la part de 430 investisseurs. La France a pu se financer sur une aussi longue période au taux de 0.593%, et a vu son spread se réduire à portion congrue par rapport au Bund comme le montre le graphique.
2021, année de transition
C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ERMG sur la situation des entreprises en Belgique, qui voient 2021 comme une année de transition avant une nette reprise en 2022, notamment des investissements.
Ce rapport mensuel nous donne une bonne idée de l’état des entreprises en Belgique, et bonne nouvelle, elles font état d’une légère amélioration de leur situation en janvier comme le montre le graphique.
Mais, et malgré le recours à des sources de financement supplémentaires, les entreprises continuent de rencontrer des problèmes de liquidités. Il s’agit d’un tiers des entreprises qui annoncent avoir des problèmes de ce type mais comme le souligne le rapport « il convient de noter que les problèmes de liquidités sont bien plus fréquents chez les indépendants et les petites entreprises de moins de dix employés ayant participé à l’enquête, 40 % d’entre eux affirmant être confrontés à ce type de problème ».
Concernant l’emploi, le rapport souligne des perspectives un peu plus positives, mais attention à l’interprétation car tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne et il suffit d’une restructuration dans une ou deux grandes entreprises pour mettre à mal ces chiffres. Entre les pertes d’emploi attendues dans les secteurs de l’horeca, des commerces, des arts et spectacles, des créations d’emploi sont attendues dans le secteur de la construction, de l’industrie manufacturière, et du secteur de l’information et de la communication.
Comme le montre le graphique, plus d’une entreprise sur deux fait état d’une perte de productivité à cause du télétravail et avec comme raison principale moins d’échange d’idées et de networking.
Le dollar, pas vraiment une préoccupation
Janet Yellen n’a pas évoqué la perspective d’un dollar faible, mais elle a déclaré qu’elle croyait aux taux de change déterminés par le marché, sans exprimer de point de vue sur la direction du dollar.
Ce qui a ouvert la porte à une baisse du dollar, en tenant compte de la relance budgétaire que va mener la nouvelle équipe à la Maison Blanche, dans un contexte où les positions « shorts » sur le dollar sont relativement élevées.
Par rapport à l’euro, le dollar devrait s’affaiblir aussi en tenant compte de l’attractivité de l’euro pour les investisseurs en dette étatique (voir l’adjudication en France), et de l’accalmie en Italie avec un vote en faveur de Conte.