Dans le brouillard

Les marchés naviguent dans le brouillard et les écueils et manquent d’éléments rassurants pour tenter de trouver un point d’ancrage.

Brouillard !

D’abord en Grande-Bretagne, où Boris Johnson a prévu un discours à 20 h après une réunion d’urgence sur la réponse à l’épidémie de Covid-19 afin de discuter des prochaines étapes qui pourraient être nécessaires pour enrayer la résurgence de l’épidémie. Et il y a manifestement urgence, car les médecins en chef du Royaume-Uni ont recommandé d’élever le niveau d’alerte au niveau 4, reflétant le fait que les infections sont “élevées ou augmentent de manière exponentielle” et se situent juste un cran en dessous du niveau d’alerte le plus élevé qui voit le risque de débordement des services de santé et la probabilité d’imposer un confinement.

Boris Johnson pourrait inciter les Britanniques à privilégier le télétravail et il a déjà été annoncé que les pubs et les restaurants seront limités au service à table et fermeront à 22 heures à partir de jeudi.

Dans le contexte que l’on connait aux Etats-Unis avec les élections, les tensions avec la Chine, les incendies, et les tensions intra communautés, il faut donc rajouter maintenant le remplacement de la juge Ruth Ginsburg. Car Trump a déclaré qu’il annoncerait sa candidate cette semaine et veut absolument forcer la main aux démocrates. Alors que ces derniers demandent que le remplacement se fasse après les élections, avec comme conséquence en cas de forcing de Trump que cela pourrait totalement bloquer les discussions pour un plan de relance.

Il faut ajouter à cela la tourmente qui s’est emparée des banques mondiales confrontées à un nouveau scandale concernant 2.000 milliards de dollars de blanchiment d’argent. Sont entre autres citées les sociétés britanniques HSBC, Standard Chartered et Barclays, les sociétés allemandes Deutsche Bank et Commerzbank, ainsi que les sociétés américaines JPMorgan et Bank of New York Mellon Corp. Ce qui a entrainé un recul des valeurs bancaires et un véritable plongeon pour certaines.

Nouveau record

Pour la livre turque, comme le montre le graphique, qui continue de s’enfoncer alors que la banque centrale hésite toujours à resserrer ses taux pour ne pas pénaliser encore plus une économie frappée par l’arrêt du tourisme et une forte chute de la demande.

Et pourtant, comme le montre le graphique, le taux d’inflation, qui a certes bien reculé, exige des taux plus élevés et une hausse des taux serait aussi un soutien à la devise.

Mouvement de repli

Comme à chaque fois que l’incertitude augmente le dollar se renforce, mais également le yen par rapport au dollar (voir graphique), et les taux se tassent sensiblement.

Par contre, à partir du moment où le dollar se renforce, l’or en subit le contrecoup et corrige, ce que l’on observe ce matin avec un recul très sensible.