Un tempo lent des baisses

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Powell a bien baissé les taux de 0,25%, mais continue de tenir tête et de privilégier une approche prudente pour la suite, tout en ayant ouvert la porte à deux baisses de taux encore cette année.

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Powell a bien baissé les taux de 0,25%, mais continue de tenir tête et de privilégier une approche prudente pour la suite, tout en ayant ouvert la porte à deux baisses de taux encore cette année.

Baisse prudente

La FED a, sans surprise, réduit son taux de 0,25% pour le ramener dans la fourchette de 4% à 4,25% et Powell a clairement laissé entendre que d’autres réductions de taux interviendraient lors des réunions d’octobre et de décembre.

Powell a justifié cette baisse et les prochaines par la situation du marché de l’emploi, même si « il n’y a pas de voie sans risque […]. Il n’est pas incroyablement évident de savoir quoi faire », a-t-il déclaré. En ajoutant « nous devons garder un œil sur l’inflation en même temps, nous ne pouvons pas ignorer … l’emploi maximum ».

Mais comme la FED a deux mandats, il s’inquiète de constater que « le chômage des minorités augmente. Vous voyez les jeunes … plus sensibles aux cycles économiques … en plus d’une création d’emplois globalement plus faible, ce qui montre qu’à la marge, le marché du travail est en train de s’affaiblir. … Nous n’avons plus besoin qu’il s’affaiblisse ».

Cette prudence dans la baisse des taux a été suivie par l’ensemble des membres du Comité, à l’exception de Miran, qui a voté en faveur d’une baisse de 0,50%.

Et il ne s’est pas arrêté là, car en observant les projections de taux des membres du Comité, un seul de ses membres a présenté une projection indiquant des baisses de taux de 0,50% lors de toutes les réunions d’ici la fin de l’année.

Mais il est bien le seul, les autres membres étant favorables à des baisses de 0,25%, car comme l’a souligné Powell, « il est profondément ancré dans notre culture de faire notre travail sur la base des données reçues et de ne jamais prendre en compte quoi que ce soit d’autre ». Dès lors, « il n’y avait pas de soutien généralisé pour une réduction de 50 points de base aujourd’hui ».

Seule concession, la FED va continuer de baisser ses taux même si l’inflation demeure au-dessus de son objectif, puisqu’elle table toujours sur un taux de 3% cette année et de 2,6% en 2026, contre 2,4% précédemment.

Et le fait de procéder à des baisses graduelles des taux s’explique aussi parce que la FED a revu légèrement à la hausse ses prévisions de croissance, tablant sur un taux de 1,6% contre 1,4% pour cette année, et de 1,8% contre 1,6% en 2026.

La réaction des marchés a été très contenue, ils ont intégré la prochaine baisse en octobre, et l’approche prudente, avec un rendement du Treasury 2 ans qui s’est stabilisé au-dessus des 3,50%.

Autre baisse de taux

Par la Banque centrale du Canada, qui a réduit son taux aussi de 0,25% pour le ramener à 2,5%, son niveau le plus bas depuis trois ans.

D’autres baisses de taux ne sont pas à exclure, comme l’a souligné le communiqué, « la Banque continuera d’évaluer les risques, sur un horizon plus court que d’ordinaire, et sera prête à réagir à de nouvelles informations ».

Il faut dire que le bilan concernant l’état de l’économie canadienne n’est guère brillant, avec une très forte dégradation du marché de l’emploi, avec une perte de 100.000 postes en deux mois, et une contraction de 1,6% du PIB au deuxième trimestre.

Et la situation ne devrait pas s’améliorer, de nombreuses entreprises ont indiqué à la Banque du Canada qu’elles suspendaient leurs plans d’investissement et qu’elles craignaient un affaiblissement de la demande à mesure que les retombées économiques s’étendent.

Pas de baisse de taux

En revanche, aujourd’hui, pour la Banque d’Angleterre, non pas parce que Trump est en visite en Grande-Bretagne, mais parce que l’inflation demeure bien trop élevée.

L’inflation est restée à 3,8%, et la BoE la voit même grimper à 4% en septembre, et l’inflation des services a certes ralenti mais à 4,7% demeure beaucoup trop élevée.

Et les prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 5,1 % en août en taux annuel, après une hausse de 4,9 % en juillet.

Il n’est dès lors pas question de réduire le taux directeur qui se situe actuellement à 4%, même si la croissance marque sérieusement le pas.

Par contre, elle devrait ralentir le rythme de 100 milliards de sterling par an auquel elle réduit ses avoirs en obligations d’Etat. Elle pourrait ramener ce montant à 60 milliards de sterling, pour réduire la tension sur les taux longs.

Car il faut souligner qu’elle est la seule des grandes Banques centrales à procéder à la vente pure et simple des obligations d’Etat qu’elle a achetées pour stimuler l’économie dans les années qui ont suivi la crise financière mondiale de 2008, plutôt que de les laisser arriver à échéance.

La Banque centrale de Norvège se réunit aussi aujourd’hui mais sa décision est incertaine, une baisse de 0,25% de son taux pour le ramener à 4% est possible et serait un premier signal d’assouplissement.

Baisse de taux en octobre

Le chiffre du PIB au deuxième trimestre en Nouvelle-Zélande a fortement renforcé les attentes d’une baisse des taux en octobre.

En effet, ce dernier a reculé de 0,9% contre une prévision de -0,3%, soit un taux annuel en recul de 0,6%.

La faiblesse de l’économie a été généralisée, le secteur de la construction est toujours en déclin, l’industrie manufacturière est touchée par le ralentissement des exportations de biens et le secteur des services reste faible en raison de la stagnation du tourisme.

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