Comment ne pas perdre la face, est certainement la question que doit se poser Trump alors que les signaux sur un assouplissement des positions de la Maison Blanche par rapport à la Chine augmentent.

Dans l’attente d’un revirement …
Comment ne pas perdre la face, est certainement la question que doit se poser Trump alors que les signaux sur un assouplissement des positions de la Maison Blanche par rapport à la Chine augmentent.
Mais …
Pour le moment, chacun campe sur ses positions et les marchés profitent de ce répit pour essayer de se reconcentrer sur les résultats des entreprises.
Le dollar profite de cette pause pour se renforcer un peu, mais tout cela demeure très fragile et les entreprises se montrent extrêmement prudentes dans leurs perspectives.
Cette attitude de prudence caractérise aussi l’attitude des membres de la FED comme cela est ressorti lors de l’intervention de certains.
Ainsi, le gouverneur de la FED, Christopher Waller, a déclaré « je ne pense pas qu’il y aura suffisamment de changements dans les données réelles au cours des deux prochains mois, jusqu’à ce que l’on dépasse le mois de juillet. Lorsque nous arriverons au second semestre de l’année, je pense que nous commencerons à avoir une meilleure idée de ce qui va se passer avec les tarifs douaniers que l’administration envisage de mettre en place ».
Concernant les risques de hausse de l’inflation, il est relativement confiant car « l’économie me dit que les droits de douane ont un effet ponctuel sur le niveau des prix qui va se répercuter ».
Car selon lui, une partie de l’impact sur l’inflation de la hausse des prix des importations serait compensée par l’affaiblissement de la demande des consommateurs, la baisse de l’emploi et les effets négatifs sur la richesse des ménages, ce qui in fine pourrait signifier que la hausse de l’inflation, « n’est peut-être pas aussi élevée que les gens le pensent ».
Pour autant, la FED doit être prudente car la notion d’inflation temporaire a laissé des traces et elle ne voudrait pas commettre une deuxième fois l’erreur de ne pas réagir à temps.
Pour Waller, « il faudra du courage pour faire face à ces hausses de prix en pensant qu’elles sont transitoires ». Avec en toile de fond « la question est de savoir quels sont les éléments qui feront que cette inflation persistera après les augmentations tarifaires initiales. Et j’ai du mal à voir ce que cela pourrait être ».
Beth Hammack, présidente de la FED de Cleveland, est dans une position identique, en estimant que « nous observerons attentivement les données et j’aborderai chaque réunion avec un esprit ouvert pour savoir si nous devons continuer à être patients ou si nous devons prendre des mesures. Si nous disposons de données claires et convaincantes d’ici le mois de juin, je pense que vous verrez la commission agir, si nous savons quelle est la bonne voie à suivre à ce moment-là ».
Ces différentes déclarations confirment que la FED entend bien garder sa position attentiste et qu’il n’y aura pas de baisses de taux avant le mois de juin au mieux, et en observant le rendement du Treasury 2 ans ces baisses seront limitées.

Défi pour la BOJ
L’inflation de base dans la capitale japonaise s’est accélérée pour atteindre son plus haut niveau depuis deux ans en avril, ce qui met sous pression la BOJ qui doit naviguer entre la hausse des prix et les risques des tarifs douaniers.
L’indice des prix à la consommation de Tokyo, qui exclut les coûts volatils des aliments frais, a augmenté de 3.4 % en avril, le taux le plus élevé depuis avril 2023, contre un taux de 2.4% en mars.
Ce chiffre tombe quelques jours avant la réunion de la BOJ, qui se tiendra le 1er mai, et durant laquelle elle réduira ses prévisions de croissance compte tenu des incertitudes mondiales.
Mais ce chiffre vient mettre une pression complémentaire, surtout que l’indice, hors alimentation et énergie, est passé de 2.2% en mars à 3.1% en avril.
A observer l’évolution du rendement de l’obligation japonaise à 2 ans, une hausse des taux lors de cette réunion est exclue, et le processus d’ajustement monétaire devrait être plus lent qu’initialement prévu compte tenu de l’incertitude mondiale.

Le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, s’est en effet montré prudent, soulignant que « après avoir échangé des points de vue avec des décideurs politiques d’autres pays, j’ai eu l’impression que nombre d’entre eux partageaient à peu près le même point de vue »” sur la manière dont les droits de douane affectent leurs économies.
Pour autant, « nous continuerons à relever les taux d’intérêt si l’inflation sous-jacente converge progressivement vers notre objectif de 2 %, comme nous le prévoyons ».
Tout en faisant preuve de prudence, en rajoutant « mais nous aimerions examiner attentivement les différentes données qui nous parviennent, sans idée préconçue, pour définir notre politique monétaire ».
Et il a aussi certainement à l’esprit, les dernières prévisions du FMI qui s’attend à une croissance de 0.6% pour le Japon pour cette année contre un taux 1.1% lors de ses prévisions de janvier.
Après un début d’année plus que chahuté, et en espérant un peu d’accalmie, je vais faire une pause jusqu’au 12 mai, mais je resterai en veille en cas d’informations importantes ou disruptives.
