Essayer de garder le cap

Mode Expresso

Le titre des dernières prévisions de l’OCDE, et peut-être vraiment les dernières si Trump coupent les fonds américains, résume bien la situation, « garder le cap dans l’incertitude ».

Mode Lungo

Le titre des dernières prévisions de l’OCDE, et peut-être vraiment les dernières si Trump coupent les fonds américains, résume bien la situation, « garder le cap dans l’incertitude ».

Prévisions

En résumé, pour l’OCDE, les hausses tarifaires vont freiner la croissance au Canada, au Mexique et aux États-Unis, tout en entraînant une hausse de l’inflation.

Et l’OCDE d’avertir, dans le cas d’un choc commercial généralisé, non seulement les ménages américains paieront un prix direct élevé, mais le ralentissement économique probable coûtera aux États-Unis plus que les revenus supplémentaires que les droits de douane sont censés générer.

En conséquence, la croissance économique des États-Unis devrait ralentir cette année pour atteindre 2.2 % contre 2.4% précédemment, avant de s’essouffler l’année prochaine pour s’établir à 1.6 % seulement, contre 2.1% précédemment.

Pour le Mexique, la situation serait pire, l’OCDE tablant sur une contraction de 1.3% cette année et une contraction de 0.6% en 2026 contre précédemment une croissance de 1.2% et de 1.6%.

Pour le Canada, la croissance attendue cette année et l’année prochaine serait de 0.7% contre 2% précédemment.

Evidemment, toutes ces prévisions sont basées sur la situation actuelle, mais une augmentation généralisée des tarifs douaniers et des mesures de rétorsion aggraveraient encore un peu plus la situation.

L’OCDE estime qu’une augmentation permanente de 0.10% des droits de douane bilatéraux amputerait la croissance mondiale d’environ 0.3 % au cours des deuxième et troisième années du choc, tandis que l’inflation mondiale serait en moyenne supérieure de 0.4 % au cours des trois premières années.

Ralentissement

A propos de ralentissement aux Etats-Unis, trois indices, publiés hier, sont venus confirmer que l’économie américaine encaissait mal les mesures de Trump.

Le premier, les ventes de détail, qui ont rebondi en février, mais pas suffisamment pour compenser la très mauvaise performance de janvier.

Elles ont en effet augmenté de 0.2 % le mois dernier après une baisse révisée à la baisse de 1.2 % en janvier.

Détail, mais qui n’en est pas un, les  recettes des services de restauration et des débits de boissons, la seule composante des services dans le rapport, ont diminué de 1.5 %. Ce n’est pas un détail parce que les  économistes considèrent les sorties au restaurant comme un indicateur clé des finances des ménages.

Il s’agit en effet d’un élément significatif d’une certaine prudence des ménages de voir un ralentissement des dépenses discrétionnaires.

Les ventes au détail, excluant les automobiles, l’essence, les matériaux de construction et les services alimentaires, ont augmenté de 1.0 % en février, après une baisse révisée à la baisse de 1.0 % en janvier.

Sur base de ces chiffres, les économistes s’attendent à ce que la croissance des dépenses de consommation ralentisse à un taux annualisé de 1.2 % au cours de ce trimestre, par rapport au rythme soutenu de 4.2 % enregistré au cours du quatrième trimestre 2024.

Deuxième indice, celui de l’activité manufacturière dans l’État de New York, qui a chuté ce mois-ci de la manière la plus importante depuis près de deux ans.

Il s’agit de l’indice manufacturier Empire State, qui est passé de 5.7 en janvier à -20 en février, avec des nouvelles commandes qui ont fortement chuté et les prix des intrants qui ont augmenté au rythme le plus rapide depuis plus de deux ans.

Troisième indice, l’indice NAHB, qui mesure le moral des constructeurs de logements a chuté à son plus bas niveau depuis sept mois en mars.

Pour Robert Dietz, économiste en chef de la NAHB, « les entreprises de construction sont confrontées à des pressions accrues sur les coûts en raison des droits de douane ». Et de rajouter « les données de l’enquête HMI de mars révèlent que les constructeurs estiment à 9.200 dollars par maison l’effet de coût typique des récentes mesures tarifaires. L’incertitude politique a également un impact négatif sur les acheteurs de maisons et les décisions de développement ».

Il ne fait aucun doute que les nouvelles prévisions de la FED, publiées mercredi soir, devraient refléter ces incertitudes.

Pour rappel, en décembre, les prévisions de la FED étaient une croissance de 2.1% pour cette année, un taux de chômage à 4.3% fin d’année et un taux pour l’indice des prix des dépenses de consommation à 2.5%.

Autre point d’attention pour la FED, le risque que ferait courir une forte chute des marchés boursiers.

En effet, selon les données publiées par cette dernière, la richesse des ménages n’a jamais été aussi élevée, augmentant de 163 milliards de dollars au quatrième trimestre de l’année dernière pour atteindre un montant net record de 169.4 billions de dollars.

Toujours selon la FED, à la fin de l’année dernière, les ménages détenaient directement ou indirectement des actions pour une valeur de 56.000 milliards de dollars, un montant record.

Autant dire que la correction boursière depuis le début de l’année pourrait venir aussi peser sur la consommation des ménages.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments